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03/08/2015

Fascination esthétique

« Je n'oublierai jamais le jeune tankiste SS qui beurrait calmement son pain du plat de la lame de son poignard. Il ne nous regardait même pas. Il flottait autour de lui une odeur de guerre. De drap en sueur, de cuir, d'huile et de graisse tiède. Et s'il nous avait offert des poignards, des uniformes à notre taille et s'il nous avait assis aux commandes de l'énorme jouet, qu'eussions-nous fait de nos cahiers et de nos livres ? Un feu de joie, peut-être. Mais il était allemand comme est français, vingt ans plus tard, le parachutiste qui ne prête aucune attention aux enfants de ce village kabyle. Une fille s'est arrêtée pour regarder le SS à tête de mort. Il a levé les yeux, elle a baissé les siens et est partie toute droite et toute patriote. Il a souri en la suivant du regard. Est-ce que la fille ose penser qu'il est bien dommage et bien étrange que le mal soit si beau ? »

Jean Cau

Le meurtre d'un enfant

Commentaires

Ça me rappelle cette parodie du Cid :
...
le héros meurtrier à pas lents se promène :
« Dieu ! » soupire à part soi la plaintive Chimène,
« qu’il est joli garçon l’assassin de Papa ! »

La Négresse blonde de Georges Fourest

Écrit par : Coach Berny | 03/08/2015

Coach Berny > Il reste à déterminer la culpabilité réelle de notre tankiste.

UnOur > La scène semble se dérouler dans un pays de l'est mais l'idée est la même, effectivement.
Jean Cau a aussi écrit :
http://guerrecivileetyaourtallege3.hautetfort.com/archive/2014/02/03/il-y-a-quarante-ans-5288954.html

Écrit par : Pharamond | 03/08/2015

Coupable, forcément coupable.

Écrit par : Coach Berny | 03/08/2015

Les commentaires sont fermés.