Sur le troussage de bonne et autres créatures sans importance

« J'avais une vie trépidante avec des petites soupapes de récréation. » Cette phrase prononcée par Dominique Strauss-Kahn lors du procès de l'affaire du Carlton de Lille en dit long sur la mentalité de cette hyper classe quasi intouchable qui considère les autres comme de simples amusements.

Nous sommes les héros de l'histoire, se disent ceux qui en font partie, peu nous importe le sort des figurants, ils ne sont là que pour nous servir de faire-valoir lors de courtes interactions et pour faire nombre. Peu nous importe leurs conditions de vie, de travail, leurs états d'âme ; les caméras sont braquées sur nous et sans nous le film ne se ferait pas. De toute façon, ils sont payés eux-aussi, des miettes mais c'est comme ça, on ne peut pas couper des grosses parts de gâteau pour tout le monde. Alors un peu de décence, qu'ils se taisent, certains n'ont rien !

Eh oui, dans ce monde, on paie et l'autre doit s'écraser, on monnaie ses services mais aussi son silence et sa dignité ! Et cet individu aurait très certainement été le président de la République si sa libido et son sentiment de toute puissance ne l'avaient pas mis hors course pour un moment ! Qu'on n'aille pas me dire qu'il ne faut pas mélanger affaires privées et publiques, le mépris et l'absence d'empathie sont les mêmes que l'on se trouve à la tête d'un état où dans une partouze avec call-girls. Pourtant, les gens lui pardonneront, parce que figurants ils ne rêvent que de devenir acteurs, parce que « quand même, c'est un bon économiste ! », parce qu'après tout il n'a tué personne, parce que les filles n'étaient que des putes, parce qu'ils ont leurs soucis eux-aussi...