Drôles de gens (8)

Je sors de chez moi encombré de plusieurs sacs, je n'ai pas fait deux mètres que l'un d'entre eux me glisse des mains et tombe par terre. Je m'arrête et le récupère quand mon voisin de palier jaillit brusquement de chez lui, l'air inquisiteur, puis me reconnaissant, se radoucit (oui, j'ai la chance inouïe de lui être sympathique) :

- Ah ! C'est toi, je pensais que c'était un des mecs qui se servent des prises du couloirs pour brancher leur aspiro.

- Ah bon, il y en a qui font ça...

- Ouais, et j'essaie dans chopper un.

On se souhaite un bonne journée et chacun repart de son côté. Le plus curieux dans cette affaire, hors le fait qu'à part la personne qui nettoie les communs je n'ai jamais vu ou entendu quiconque commettre l'effroyable délit mentionné, c'est que notre aimable justicier, qui se dit DJ mais qui m'a tout l'air de se contenter des subsides de l'État, ses démonstrations artistiques ne dépassant pas quelques épouvantables vocalises alcoolisées à 2 ou 3 heures du matin accompagnées d'une musique techno non moins épouvantable, ne m'apparaît pas être un modèle de probité.