29/05/2008
Anges gardiens
Les Suisses tiennent toujours la garde
Vatican. Trente-trois nouveaux gardes suisses ont juré de servir le pape. Qu’est-ce qui pousse toujours des jeunes à passer deux ans de leur vie dans la plus petite armée du monde, s’interroge «L’Hebdo» de Genève?
«Vous êtes garde suisse?» Voilà l’une des nombreuses questions que les hallebardiers de la garde pontificale suisse s’entendent poser lorsqu’ils sont à leur poste, dans l’enceinte du Vatican. La réponse? Elle varie suivant l’humeur. «Non, on est gardes de la reine d’Angleterre», glisse parfois, taquin, Emmanuel Zufferey, en poste au Vatican depuis novembre 2007. Le Valaisan de 25 ans voit défiler des milliers de visiteurs. C’est alors «mille photos à la minute». «Pour les touristes, nous sommes comme Mickey à Disneyland.» Sur la place Saint-Pierre, les gardes ont souvent l’impression de faire office de piquets d’information. «On nous pose des questions dans toutes les langues. Certains me demandent même où est la basilique Saint-Pierre en ressortant des catacombes. Je leur dis : “Vous êtes sous ses colonnes…”» Heureusement, ces bains de foule alternent avec des moments plus calmes, comme les heures passées au côté du pape lors des audiences ou les quelques occasions de croiser son regard. «L’autre jour, en sortant de l’ascenseur, il m’a donné sa bénédiction. J’étais ému. Il est petit, mais c’est un très grand homme», raconte un garde. A disposition vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, les hallebardiers alternent deux jours de travail et un de congé. Durant leurs loisirs, ils sont tenus de suivre des cours de karaté et d’italien. Nourris et logés, ces jeunes hommes gagnent environ 1 300 euros par mois. Mais les recrues se bousculent aux portes du Vatican. Ils étaient 33 à prêter serment le 6 mai (jour commémoratif du sac de Rome [en 1527], quand les trois quarts de la garde suisse, 147 hommes, ont péri pour sauver le pape Clément VII des troupes de Charles Quint), alors que le double s’était montré intéressé. Vice-commandant de la garde, Jean-Daniel Pitteloud explique: «Le nombre de candidats fluctue en fonction de la situation économique. Quand elle est bonne en Suisse, les jeunes viennent moins chez nous.» L’uniforme, le prestige de la fonction, l’apprentissage d’une nouvelle langue et d’une nouvelle culture, voilà ce qui a attiré Emmanuel Zufferey. Employé de la voirie, cet agriculteur de formation a signé les papiers pour devenir garde en 2002. «Mais j’ai attendu 2007 avant d’incorporer la garde. Je n’avais pas le courage de quitter le Valais et ses montagnes.» Aujourd’hui, ses parents sont fiers de lui. Et lui est heureux ici. Fils d’un juge cantonal, il s’est toujours senti le «mouton noir de la famille», aux côtés d’un frère qui fait HEC et d’une soeur qui étudie le droit. «Qui sait? Cela peut m’ouvrir des portes pour le futur ou même être le futur…» Son futur, Michel Corpataux, 24 ans, le voit plutôt en Suisse, dans une entreprise qui fait des études de marché, de préférence. Pour l’instant, il est venu «pour faire quelque chose pour l’Eglise catholique.» Michel a été élevé dans une famille croyante. «Je veux donner quelque chose car j’ai beaucoup de chance dans la vie : j’ai eu une enfance heureuse, j’ai pu étudier.» Et, lorsque cet ancien étudiant en gestion d’entreprise a la nostalgie de son pays, il lui suffit de penser à la tradition. «Cela fait 500 ans que des Suisses sont gardes au Vatican. On peut être au plus mal, il suffit de penser à ça pour être motivé…»
Par Sabine Pirolt,
L’Hebdo, Genève
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Le tour de France du patrimoine (choix absolument arbitraire) : Reignac (24)
19:27 | Lien permanent | Commentaires (0)
28/05/2008
Cavalier
Jean Louis Ernest Meissonier
Officier de Cuirassier
22:08 | Lien permanent | Commentaires (2)
Condition
Gravir une montagne dans le brouillard sans savoir à quelle distance se situe le sommet toujours invisible, ignorer quand il sera atteint ni même s’il le sera, ne pouvoir seulement estimer que la distance approximative parcourue depuis le début de l’ascension. Mais ce qui importe par dessus tout, ce qu'il faut toujours garder à l'esprit, c’est de progresser, de prendre garde à la chute pour ne pas retomber dans la vallée sombre et froide, de peur de n’avoir plus la force ni le temps nécessaire pour entreprendre une nouvelle l'escalade.
21:44 | Lien permanent | Commentaires (2)
Il me semble (9)
La jeunesse c’est la fraîcheur et la légèreté. On ne parvient ensuite qu’à en acheter le masque ou à faire semblant.
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27/05/2008
De blog à blog (3)
Lu sur Zentropa via eisangelie :
L'orgueil de la grenouille
Curieuse et profonde schizophrénie qui frappe les français contemporains. Autant ils n'ont jamais eu davantage d'appétence et de dilection pour l'autoflagellation historique, la repentance mémorielle, l'autodénigrement civilisationnel et le glaviotage hargneux sur ancêtres et drapeaux, autant ils sont d'une susceptibilité sans borne quant au supposé rayonnement de la France moderne et ne supportent absolument pas l'idée qu'on puisse nier ou remettre en cause celui-ci.
En effet, il n'est pas rare d'assister à de véritables crises d'hystérie chauvine lorsque l'on se permet de faire état de l'effondrement de l'université française, de la médiocrité éditoriale nationale ou de la dérive médiatico-bouffonne de la philosophie hexagonale. A cette évocation, celui là même qui, l'instant précédent, énumérait avec gourmandise les crimes sans nom et sans fin de l'immonde nation colonialisto-raciste, se drape immédiatement dans la bannière tricolore pour entonner un émouvant chant de louanges à la gloire de la patrie des droits de l'homme et des Lumières, indestructible vaisseau amiral du monde libre et phare éternel de l'humanité.
Ainsi l'ethnomasochisme compulsif du français se double d'un orgueil délirant et d'une suffisance exacerbée à l'idée d'appartenir à un pays dont il refuse d'admettre qu'il n'est plus qu'un acteur (très) secondaire du concert mondial.
En réalité, on a le sentiment que son acharnement à dénigrer et insulter son passé lui permet de jouir plus complètement d'un présent déifié dont il se veut l'acteur sublime et sans tâche. L'exhibition des fautes et indignités prétendues des aïeux honnis autorise donc à se dédouaner complètement de ceux-ci et à s'exempter de tout devoir envers eux. De plus, l'artificielle reconstitution d'une histoire toute entière vouée à la honte, aux laideurs et aux bassesses offre, par comparaison, un éclairage positif au désert de médiocrité et de platitude qu'est la modernité. Nous sommes sortis de l'histoire et c'est tant mieux puisque l'histoire n'est qu'une suite d'abominations !
Cette « sortie de l'histoire » est d'ailleurs l'une des innombrables preuve de la nitescente splendeur de la France contemporaine qui ne se commet désormais plus dans le pragmatisme violent, inégalitaire, discriminant et odieusement volontariste du politique mais se contente d'éclairer le monde de ses postures morales grandioses et éthérées.
La France est une grande nation puisqu'elle donne son avis sur tout sans jamais plus agir sur rien.
Ainsi on assiste à cet improbable spectacle tragi-comique mettant en scène un peuple de pantins suspendus à des fils craquant de toutes parts mais qui continue à discourir avec le plus grand sérieux et la plus absolue componction de la défense du Tibet, de la sauvegarde du Liban, du règlement du conflit israélo-palestinien et de l'éradication de la faim dans le monde alors que le théâtre de Guignol qui l'abrite est déjà aux trois quarts en ruines.
Conversation d'impuissants pathétiques qui ne se sont même pas rendu compte que leur patrie incroyable n'existe plus que dans leurs fantasmes nourris au journal de 20 H et au dernier opus de BHL.
Faire en sorte que ses fils maîtrisent correctement l'orthographe et la grammaire de sa langue, que ses régions conservent la mémoire de leurs chants et traditions, cesser de tuer ses enfants par centaines de milliers annuellement, aider le clochard en bas de chez lui, s'occuper de ses vieux parents, aimer et être fidèle, protéger les faibles de la violence physique et économique, sauvegarder un patrimoine millénaire… voilà des missions bien misérables et bien indignes du français contemporain. Lui, ce qu'il veut, c'est sauver le Monde et faire triompher le Bien universel ! Rien de moins ! Tout autre objectif serait indigne de lui…
Et pour ce faire, il est prêt à tout sacrifier.
D'ailleurs, c'est déjà fait.
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26/05/2008
Le tour de France du patrimoine (choix absolument arbitraire) : Crèvecoeur en Auge (14)
20:04 | Lien permanent | Commentaires (0)