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C'est du Karim Duval quand il avait encore du talent, du Jade Grandin quand elle était encore en vie, ou du nicolas l quand il n'était pas encore trop confit en dévotion : https://blognicolas.fr/2019/04/29/elites-bullshit/
Écrit par : br | 31/08/2025
br > le pire c'est que els trois quart des termes sont réellement utilisés le plus naturellement du monde dans certaines boîtes.
"L'essence du fascisme, c'est le conformisme." Bon, ça commence très mal sur le blog sur sieur Nicolas L.
Il y a un sketch — pardon, une saynète — très drôle des Inconnus sur ce thème. (des publicitaires préparant une campagne électorale et jargonnant ainsi à l’envie).
J’ai connu un jeune zozo comme ça dans ma boite que tout le monde avait surnommé « ASAP » et qui est parvenu seulement en quelques jours à se mettre tout le monde à dos et en particulier les collègues anglais qui avaient été les premiers à se foutre ouvertement et royalement de sa gueule. Je crois qu’il (ou le DRH, plus sûrement) n’a pas souhaité terminer sa période d’essai… Sic transit gloria mundi.
GjG > Le sketch des Inconnus était drôle parce qu'il anticipait et caricaturait, aujourd'hui dans certaines boîtes c'est la norme. La votre n'en faisait pas partie, semble-t-il.
Oui, c'est encore la norme dans les très grosses boites (et aussi dans les ministères...), mais bon, tout passe et tout lasse (sauf la "bêtise nombrilifiée" [1] qui est hélas éternelle, infinie et trop humaine).
[1] : connerie (à rajouter au dico en objet).
Il est tout bonnement sidérant de constater l'acuité et la justesse des productions des Inconnus de leur âge d'or allant grosso-modo de 88 à 95. Même des trentenaires, donc trop jeune pour les avoir connu à leur zénith, ont continué à faire vivre leurs productions via le net, alors qu'ils étaient collés à l'actualité de leur époque. Et Dieu sait que l'humour vieillit pourtant très vite. Seulement la part de Vérité qu'ils ont réussi à toucher les ont préservé de l'usure classique. Il leur sera plus dur de perdurer au-delà des années 2020 mais ils resteront un témoignage formidable.
Et pourtant, au-delà d'un réel talent d'observateurs, de satiristes et d'acteurs , nous n'avons pas à faire à des génies particuliers. Aucun n'a vraiment réussi une post- carrière remarquable comme les membres des Monty Python par exemple (Didier Bourdon fait peine à voir tellement il est devenu matière à caricature qu'il faisait lui-même).
Certes, il y a la synergie des talents de 3 personnes. Mais c'est insuffisant.
Je pense vraiment que ce zeitgeist, ironiquement (ou pas) autour des 200 ans de la Révolution française, concentre la fin d'un monde et le début d'un nouveau.
Nous vivons souvent dans un sketch des Inconnus. Et pas celui tellement mis en avant par les médias, celui des chasseurs (même si excellent).
Ce basculement était assez diffus pour être capté par ce trio, et d'autres évidemment, être reçu par le public, mais pas aussi flagrant pour que sa mise en scène soit considérée comme une menace
Après eux, c'était fini du comique à la satire grinçante dans les réseaux traditionnels.
Dieudonné en sera le meilleur exemple. Son premier spectacle solo, le Divorce de Patrick est un chef d'oeuvre en englobant une énorme part de la société. Dommage qu'il se soit fourvoyé dans son obsession africaniste caricaturale (et non pas un autre sujet, vrai détail), et bien surprenante pour un artiste doué d'un tel sens de l'observation, mais l'atavisme n'épargne personne. Et sa faiblesse à ne pas aborder (à ma connaissance, j'ai raté énormément de son travail depuis qu'il est devenu une idôle) le fait d'être lui-même un produit de caricature : père africain et mère française. Pourtant sujet à la satire quasi-inépuisable.
Sinon l'internet se chargera de prendre le relais (avant sa mise au pas en cours).
Les blogs en auront été un bel épisode.
Pour en revenir au début des années 90, en parallèle, on nous aura proposé Les Nuls, humour de la vacuité totale, avant celui de l'infantilisation à outrance de l'humour de cité (qui est passé dans sa phase adolescente haineuse et imbécile).
Il y aura un peu Groland. Mais suffisamment haineux du Français moyen pour que ça soit toléré, comme une certaine soupape. Les seuls tout de même, même si timidement, à avoir présenté le beur de cité comme le grand remplaçant du beauf fds. Mais noyé dans les clichés sur les campagnards alcooliques.
Reste aujourd'hui ici et là des figures abordant quelques vérités mais tout cela est bien dispersé et n'aura jamais le même impact de brosser autant, tout en ayant la force de frappe d'être diffusé sur une chaîne à une époque où il y en avait à peine 6, que Les Inconnus.
Écrit par : An | 01/09/2025
Cher Pharamond,
Tu nous ne fournis que des bases assez rudimentaires de la déclinaison francophone du sabir globish. Il faudrait que tu rajoutes quelques slides que tu conclurais par un take home message à destination des stakeholders. Si tu veux recruter des data analystes pour aller sur des new markets, tagette ceux qui ont une major en deep learning, plutôt que ceux qui ne font que du machine learning. Les neural networks outperforment les random forests. C'est fini l'époque où tu plottais les data pour savoir si tu pouvais les merger. Pour les next steps vers le gender equality, fais-le en inclusif.
@ An
Pourtant, le bon délateur et le mauvais délateur n'ont jamais été aussi d'actualité.
Trois noms se disputent la paternité du "franglais" : Etiemble, très connu ; Maurice Rat, nettement moins connu ; et Roger Minne, parfaitement inconnu sinon des lecteurs de son bulletin *Le cri de la chouette* (il prétendait aussi à l'exclusivité sur le nom d'Andromède mentionné dans un titre de livre).
La fiche de police du cnrtl https://www.cnrtl.fr/definition/franglais
mentionne le fragnol mais non le franpagnol, pourtant d'usage plus fréquent.
Écrit par : br | 03/09/2025
On pourra tirer profit de l'amusant mais inquiétant article intitulé "Enonciation en fonction conative aux apprenants en instance d'épreuve"[1], rédigé par Albert Belot, de l'université de Perpignan. C'est dans le numéro 10 (avril 1993) de la revue *Marges*, une publication du CRILAUP.
[1] Une note précise : "En langage vernaculaire : conseils aux étudiants qui vont passer leurs examens."
Commentaires
C'est du Karim Duval quand il avait encore du talent, du Jade Grandin quand elle était encore en vie, ou du nicolas l quand il n'était pas encore trop confit en dévotion :
https://blognicolas.fr/2019/04/29/elites-bullshit/
Écrit par : br | 31/08/2025
br > le pire c'est que els trois quart des termes sont réellement utilisés le plus naturellement du monde dans certaines boîtes.
"L'essence du fascisme, c'est le conformisme." Bon, ça commence très mal sur le blog sur sieur Nicolas L.
Écrit par : Pharamond | 01/09/2025
Il y a un sketch — pardon, une saynète — très drôle des Inconnus sur ce thème. (des publicitaires préparant une campagne électorale et jargonnant ainsi à l’envie).
J’ai connu un jeune zozo comme ça dans ma boite que tout le monde avait surnommé « ASAP » et qui est parvenu seulement en quelques jours à se mettre tout le monde à dos et en particulier les collègues anglais qui avaient été les premiers à se foutre ouvertement et royalement de sa gueule. Je crois qu’il (ou le DRH, plus sûrement) n’a pas souhaité terminer sa période d’essai… Sic transit gloria mundi.
Écrit par : GjG | 01/09/2025
GjG > Le sketch des Inconnus était drôle parce qu'il anticipait et caricaturait, aujourd'hui dans certaines boîtes c'est la norme. La votre n'en faisait pas partie, semble-t-il.
Écrit par : Pharamond | 01/09/2025
Oui, c'est encore la norme dans les très grosses boites (et aussi dans les ministères...), mais bon, tout passe et tout lasse (sauf la "bêtise nombrilifiée" [1] qui est hélas éternelle, infinie et trop humaine).
[1] : connerie (à rajouter au dico en objet).
Écrit par : GjG | 01/09/2025
Il est tout bonnement sidérant de constater l'acuité et la justesse des productions des Inconnus de leur âge d'or allant grosso-modo de 88 à 95. Même des trentenaires, donc trop jeune pour les avoir connu à leur zénith, ont continué à faire vivre leurs productions via le net, alors qu'ils étaient collés à l'actualité de leur époque. Et Dieu sait que l'humour vieillit pourtant très vite. Seulement la part de Vérité qu'ils ont réussi à toucher les ont préservé de l'usure classique. Il leur sera plus dur de perdurer au-delà des années 2020 mais ils resteront un témoignage formidable.
Et pourtant, au-delà d'un réel talent d'observateurs, de satiristes et d'acteurs , nous n'avons pas à faire à des génies particuliers. Aucun n'a vraiment réussi une post- carrière remarquable comme les membres des Monty Python par exemple (Didier Bourdon fait peine à voir tellement il est devenu matière à caricature qu'il faisait lui-même).
Certes, il y a la synergie des talents de 3 personnes. Mais c'est insuffisant.
Je pense vraiment que ce zeitgeist, ironiquement (ou pas) autour des 200 ans de la Révolution française, concentre la fin d'un monde et le début d'un nouveau.
Nous vivons souvent dans un sketch des Inconnus. Et pas celui tellement mis en avant par les médias, celui des chasseurs (même si excellent).
Ce basculement était assez diffus pour être capté par ce trio, et d'autres évidemment, être reçu par le public, mais pas aussi flagrant pour que sa mise en scène soit considérée comme une menace
Après eux, c'était fini du comique à la satire grinçante dans les réseaux traditionnels.
Dieudonné en sera le meilleur exemple. Son premier spectacle solo, le Divorce de Patrick est un chef d'oeuvre en englobant une énorme part de la société. Dommage qu'il se soit fourvoyé dans son obsession africaniste caricaturale (et non pas un autre sujet, vrai détail), et bien surprenante pour un artiste doué d'un tel sens de l'observation, mais l'atavisme n'épargne personne. Et sa faiblesse à ne pas aborder (à ma connaissance, j'ai raté énormément de son travail depuis qu'il est devenu une idôle) le fait d'être lui-même un produit de caricature : père africain et mère française. Pourtant sujet à la satire quasi-inépuisable.
Sinon l'internet se chargera de prendre le relais (avant sa mise au pas en cours).
Les blogs en auront été un bel épisode.
Pour en revenir au début des années 90, en parallèle, on nous aura proposé Les Nuls, humour de la vacuité totale, avant celui de l'infantilisation à outrance de l'humour de cité (qui est passé dans sa phase adolescente haineuse et imbécile).
Il y aura un peu Groland. Mais suffisamment haineux du Français moyen pour que ça soit toléré, comme une certaine soupape. Les seuls tout de même, même si timidement, à avoir présenté le beur de cité comme le grand remplaçant du beauf fds. Mais noyé dans les clichés sur les campagnards alcooliques.
Reste aujourd'hui ici et là des figures abordant quelques vérités mais tout cela est bien dispersé et n'aura jamais le même impact de brosser autant, tout en ayant la force de frappe d'être diffusé sur une chaîne à une époque où il y en avait à peine 6, que Les Inconnus.
Écrit par : An | 01/09/2025
Cher Pharamond,
Tu nous ne fournis que des bases assez rudimentaires de la déclinaison francophone du sabir globish. Il faudrait que tu rajoutes quelques slides que tu conclurais par un take home message à destination des stakeholders. Si tu veux recruter des data analystes pour aller sur des new markets, tagette ceux qui ont une major en deep learning, plutôt que ceux qui ne font que du machine learning. Les neural networks outperforment les random forests. C'est fini l'époque où tu plottais les data pour savoir si tu pouvais les merger. Pour les next steps vers le gender equality, fais-le en inclusif.
@ An
Pourtant, le bon délateur et le mauvais délateur n'ont jamais été aussi d'actualité.
Écrit par : Sven | 01/09/2025
il n'y a pas que du franglais, du globish ou du managerial bullshit.
https://www.linkedin.com/posts/fr%C3%A9d%C3%A9rique-deloffre-vye-64b61b3_certaines-phrases-quon-entend-trop-souvent-ugcPost-7368580631439581185-YL9g?utm_source=share&utm_medium=member_desktop&rcm=ACoAAANpRegBA5NfvD5ttZ8_GWVFMdjNP87dk8w
Écrit par : Popeye | 02/09/2025
GjG > Oui, tout passe, mais le langage "corporate" a encore quelques beaux jours devant lui.
An > Globalement d'accord avec votre "petite histoire récente de l'humour français".
Sven > Excellente ta réponse à An :-)
Popeye > Je n'ai pas saisi, le lien est énigmatique.
Écrit par : Pharamond | 02/09/2025
Relire Etiemble en remerciant De Gaulle qui anglicisé la France dès les années soixante :
https://www.gallimard.fr/catalogue/parlez-vous-franglais/9782070326358
Écrit par : NICOLAS BONNAL | 03/09/2025
NICOLAS BONNAL > Dans cette affaire je ne crois pas de Gaulle le plus coupable.
Écrit par : Pharamond | 03/09/2025
Trois noms se disputent la paternité du "franglais" : Etiemble, très connu ; Maurice Rat, nettement moins connu ; et Roger Minne, parfaitement inconnu sinon des lecteurs de son bulletin *Le cri de la chouette* (il prétendait aussi à l'exclusivité sur le nom d'Andromède mentionné dans un titre de livre).
La fiche de police du cnrtl
https://www.cnrtl.fr/definition/franglais
mentionne le fragnol mais non le franpagnol, pourtant d'usage plus fréquent.
Écrit par : br | 03/09/2025
On pourra tirer profit de l'amusant mais inquiétant article intitulé "Enonciation en fonction conative aux apprenants en instance d'épreuve"[1], rédigé par Albert Belot, de l'université de Perpignan. C'est dans le numéro 10 (avril 1993) de la revue *Marges*, une publication du CRILAUP.
[1] Une note précise : "En langage vernaculaire : conseils aux étudiants qui vont passer leurs examens."
Écrit par : br | 04/09/2025
br > J'ignorais l'existence du mot "conative".
Écrit par : Pharamond | 04/09/2025
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