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18/05/2023

Pépiements (84)

À la fin de The Thing de John Carpenter, MacReady jette un bâton de dynamite sur la créature polymorphe en l'insultant. Il sait pourtant qu'en détruisant les bâtiments de la station il mourra bientôt dans le froid polaire et que la "chose" n'est jamais vraiment morte puisqu'il ne lui suffit que de quelques cellules et d'un être vivant à parasiter pour qu'elle retrouve ses capacités. Mais MacReady ne supporte plus de vivre dans la paranoïa et la peur, de subir la loi du monstre qui tue ses compagnons un à un, de se sentir faible et fragile devant la toute puissance de son adversaire, alors tant pis, quitte à crever que l'autre crève aussi ou au moins en bave.

À certains moments, quand le sinistre réel s’insinue avec trop d'insistance malgré les barricades que j'ai construites tant bien que mal, quand les petits plaisirs de la vie ne font plus l'effet escompté, quand les sortilèges façonnés par les ans deviennent impuissants à me protéger il m'arrive de comprendre le kamikaze qui écrase son appareil sur le navire de l'immense flotte ennemie ou le "martyr" qui meurt dans la déflagration de sa ceinture d’explosifs en essayant d'infliger le maximum de dégâts au camp d'en face.

Commentaires

Joli développement de cinéphile attentif. ;-)
De fait, arrive toujours un moment où clarifier la situation s'impose. C'est ordinairement un grand moment, dans les films comme dans les romans. Ainsi, à la fin de *Centurion*, les Romains las de fuir décident d'affronter leurs poursuivants, quand leurs chances sont pourtant asymptotiques à zéro. Dans *The Wild Bunch*, le chef des derniers bandits assiégés se lève pour énoncer un sobre "Let's go." auquel répond un laconique "Why not ?" ; et tous d'aller à la mort en souriant face à un ennemi très supérieur en nombre.
J'ai déjà cité le passage où un personnage de *The Ship of Ishtar* décide de se sacrifier pour favoriser la fuite de ses amis, alors qu'il sait la mort certaine : "By all the Daevas !" swore Zubran, "never have I known such feeling of freedom as now ! Lo -- I am all alone -- the last man in the world ! None can help me, none can counsel me, none can weary me ! Life is simple at last -- all there is to it is for me to slay until I am slain."
Attitude plus saine, plus satisfaisante, plus humaine que de se borner à cliquer ou écrire -- yep, *je sais*. ;-)
Every day is a good day to die, et au terme d'une journée, d'une heure, d'une minute bien remplie, on devrait pouvoir partir accompagné en se disant : "une bonne chose de faite".
ROMANTISME PAS MORT STOP TEXTE SUIT STOP

Écrit par : Blumroch | 18/05/2023

Blumroch > Merci.
Oui, les histoires dans lesquelles les "héros" choisisent de se sacrifier pour aider le reste du groupe ("La canonnière du Yang-Tsé") ou pour avoir une "belle mort" ("Butch Cassidy et le kid") ne manquent pas. Si j'ai pris l'exemple de "The Thing" c'est qu'il est légèrement différent à mon avis.
Il y a de la haine envers l'ennemi, d'où les insultes de défi ("Je t'emmerde !" en VF et "Yeah… fuck you too !" en VO) ; le suicide n'est que secondaire, il n'est que le seul moyen d'infliger des dommages à l'autre.
Et une libération par rapport à une situation perçue comme intenable. Pendant un conflit les soldats disent préférer les dangers d'une charge au stress du bombardement subi recroquevillés dans l'abri relatif de la tranchée.

Écrit par : Pharamond | 19/05/2023

@Pharamond : Me semblait que la fin était ouverte -- ce qui ne change d'ailleurs rien à ton analyse. Me faudra revoir le film. Pour l'anecdote, c'est un des très rares cas où le jeu dérivé est de bonne qualité (autre exemplle : le *King Kong* tiré du film de Jackson).

Écrit par : Blumroch | 19/05/2023

Blumroch > Tout dépend de ce que tu entends par ouverte. Si le compte est bon pour MacReady, il déguste un bon whisky en attendant sa fin, la "chose" peut revenir à tout instant si la pénurie de scénarios à Hollywood continue.

Écrit par : Pharamond | 19/05/2023

@Pharamond : Encore une fois, me faudra le revoir (la scène d'ouverture avec le chien m'est restée en mémoire, elle), mais je crois me souvenir qu'on ne savait pas si son camarade était ou non infecté par le parasite.
Confirmation dans quelques jours -- j'ai le DVD.

Écrit par : Blumroch | 19/05/2023

Blumroch > Sur Youtube on peut voir des vidéos où des perfectionnistes prouvent par A plus b que le camarade est atteint. Même sans aller aussi loin, leur chance de survie dans un climat polaire est égale à zéro et la créature, elle, n'est qu'en sommeil jusqu'à ce qu'un être vivant passe dans le coin, et comme la base ne répond plus les secours arriveront, trop tard pour les humains, mais toujours assez tôt pour la bestiole.

Écrit par : Pharamond | 19/05/2023

Blumroch > Au fait je n'ai pas vu la suite qui en fait se situe en amont et se termine juste avant la course du chien.

Écrit par : Pharamond | 19/05/2023

@Pharamond : J'ignorais l'existence de cet autre film subtilement intitulé, lui aussi, *The Thing*. A voir la bande-annonce, j'en resterai au Carpenter.

Écrit par : Blumroch | 19/05/2023

Blumroch > Je le regarderai peut-être un jour, il n'a pas mauvais même si l'effet de surprise à forcément disparu.

Écrit par : Pharamond | 21/05/2023

@Pharamond : Revu *The Thing*, qui n'a pas vieilli. Rien à ajouter à ton analyse.
A considérer l'atmosphère de franche camaraderie dépourvue d'angoisse, les deux survivants sont infectés par la chose d'un autre monde, qui se répandra partout sur terre pour avoir notre peau à tous. Plutôt l'extermination par des Martiens que par des Davosiens ; c'est moins humiliant.

Écrit par : Blumroch | 23/05/2023

Blumroch > Moi, je viens de visionner le film de 2011. C'est honnête sans plus, avec de gros défauts. La jeune scientifique fraichement débarquée qui comprend tout, prend les choses en main et affronte le monstre comme un commando ce n'est pas très crédible.

Écrit par : Pharamond | 23/05/2023

@Pharamond : C'est bien la bande-annonce, dissuasive. ;-)

Écrit par : Blumroch | 25/05/2023

Les commentaires sont fermés.