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08/10/2022

Un soir en octobre

Hier soir au restaurant, à quelques tables de moi un couple et leur enfant que je n'avais pas remarqués auparavant se lèvent pour accompagner celui-ci aux toilettes. Je le comprends aux gestes explicatifs du serveur. Ils ne reviendront pas, ils ont dû régler l'addition et partir en suivant. Les parents doivent avoir une petite soixantaine, leur fils moitié moins même s'il est difficile de lui donner un âge. Il est maigre, marche difficilement, ses mouvements sont désordonnés et a besoin d'être guidé et soutenu ; il souffre vraisemblablement d'une atteinte neurologique. Alors que je profite en terrasse d'une douce soirée d'automne en agréable compagnie je pourrais n'apporter aucune attention à cette scène, après tout la vie est ce qu'elle est, ou être dérangé par cette intrusion d'une dure réalité dans un moment plaisant, ou bien encore être simplement attristé. Et pourtant, je ne ressens rien de la sorte ; si je suis ému c'est par la tendresse qui se dégage de ce couple vieillissant envers leur grand enfant. Malgré l'époque difficile, le temps qui passe, les inévitables questionnements sur l'avenir, ce soir ils ont amené leur fils au restaurant, parenthèse dans un quotidien que je devine souvent pénible. À ma table personne ne semble avoir remarqué la scène qui n'a pas dû durer plus de deux ou trois minutes. Je ne connais pas cette famille et je ne la reverrai sans doute jamais, mais j'espère qu'elle a passé une bonne soirée.