statistiques web gratuite

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/09/2021

Le fautif suprême

« L’ultime erreur de l’Occident aura été de croire que même dans le mal, il aura été plus grand que tous les autres. On dirait que, sa force vitale dégénérant, l’orgueil s’est transmué en son exact opposé pour qu’il ne subsiste pas même une trace de fierté en lui. Mais resta fatalement cette emphase, cet élan qui le porte au-delà du raisonnable : sa tendance naturelle au monumental se répandit insidieusement jusque dans l’idée de la faute commise. La faute l’obsède, et la faute l’a rattrapé. Finie, la lumière des mondes; nous n’étions que lèpre et ténèbres, se répète-t-il, dans le secret de son cœur. Pauvre fou, qui crut cela. Mais pouvait-il en être autrement ? Puisqu’on lui ôta - à l’aide d’une morale vengeresse - la croyance en la supériorité de son œuvre, il la remplaça, par réflexe d’âme, par la croyance en la supériorité maléfique de son histoire. Il voulu, dans un dernier sursaut tragique, être le plus grand des fautifs de la Terre, le damné que le monde entier comme un seul ange pointe d’un doigt divin. »

Ariya S.

 

Commentaires

Ah. La disparition, un peu aidée, de la fierté prométhéenne occidentale se traduirait donc par l'imbécile orgueil d'une culpabilité originelle autant qu'imaginaire, mais sans équivalent dans l'histoire de la méchanceté et de la sottise humaines. On pourrait donc être brisé et ressentir encore une forme de vanité. J'ai peine à le supposer : l'opposé du conquérant, c'est la victime et non le criminel, encore moins le damné. Lucifer abattu, pris dans les glaces, continue à rayonner d'un légitime orgueil, et non d'une ignominie d'inspiration chrétienne moderne. Ceux qui éprouvent de la honte pour l'héritage occidental -- avec ses ombres et surtout ses lumières -- ne sont que krons incultes, faibles, influençables, et surtout jaloux de réalisations hors de leur portée.

Écrit par : Blumroch | 20/09/2021

Blumroch > Je suis d'accord avec Ariya S.
Si, comme tu le dis justement, on a un peu aidé à la disparition prométhéenne, ceux qui l'ont fait ont trouvé un terrain favorable. J'ignore ce qui est l'opposé du conquérant, mais dans notre cas il s'agit seulement de l'image du conquérant vue par l'homme post-moderne et l'image du conquérant se confond pour lui avec celle du criminel.
L'Occident se veut être le premier, la lumière du monde, l'éclaireur et s'il pense que l'avenir est au métissage et à la mièvrerie, voire à une forme de suicide civilisationnel il se précipite pour ne pas céder sa place. Certains savent très bien utiliser ce "reflexe d'âme" comme dit Ariya S. à leur profit.

Écrit par : Pharamond | 21/09/2021

@Pharamond : L'Occident de ce temps n'est plus l'Occident, tout au plus un fatal accident de l'histoire. Tous nos contemporains mériteraient de n'avoir pas d'ancêtres, à considérer leur refus de maintenir l'héritage -- un refus qui, pour se présenter comme volontaire et glorieux, n'est qu'un masque pour pour tenter d'oublier les deux caractéristiques de la modernité : l'inaptitude et l'indignité. "Ils ne veulent plus de pères ? Qu'ils soient tous fils du Grand Rien."
Je ne sache pas les termites dotés d'une âme, pas même collective. L'âme, ça se forge.
Epoque de krons.

Écrit par : Blumroch | 21/09/2021

Les commentaires sont fermés.