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02/07/2021

Forever young

JCM.jpg

Jean-Claude Michéa

Impasse Adam Smith (2002)

 

Carte blanche (28)

Laissée à kobus van Kleef

Que l'auteur veuille bien me pardonner les rares coupures (digressions, apartés, private jokes...) que je me suis permis d'effectuer dans le seul but de rendre l'histoire plus compréhensible.

Pour suivre au mieux les péripéties de ce récit il est vivement conseillé de lire les précédents épisodes : 1234 et 5.

Signé van Cleefax

 

Dans la buchanka,Sven, Cyrard, Thomas et Aziza roulent vers le cercle polaire,hardi petit, sabre au clair et fanions claquants dans le vent

Voilà-t-il pas qu'au loin se dresse un amoncellement de débris, matelas, pavés, carcasses de bagnoles, en plein mitant de la chaussée ?

Tchèque pointe pronostique cyrard, j'en ai vu pas mal en Bosnie, Kosovo, Mali,zentrafrik, bref, partout où la republik m'a envoyé faire mes devoirs, ralentis, je sais comment les prendre

Comment les prendre ? Mais à la hussarde ! Rétorque Sven, toutefois, il rétrograde

Cyrard se laisse glisser hors de l'habitacle, il disparaît dans le désert urbain, Thomas se réveille d'une songerie érotique où Aziza tiens un rôle équivoque, Aziza, elle, est introuvable

Comme prévu, un ouigre très peu hurbain s'agite derrière sa barricade, arrête ta caisse,eul kouffar, arrête ou j'te fume

Sven, on lui cause pas sur ce ton, même lorsque le causeur agite une kalash, copie yougoslave ou albanoche à cent levas ( véridique, lorsque les arsenaux albanoches ont été pillés, ça se vendait pour rien), même lorsqu'il est plusieurs

Et effectivement il y a plusieurs ouigres qui gesticulent au son d'une mini chaine stéréo qui éructe un rapp vociférant

Savoir avec quelles piles ils l'ont alimentée,car ça, comme le reste, ça commence à manquer

Il empoigne son 45 automatique et se prépare pour son baroud

Hé non

L'interpelleur s'est déjà effondré, le corgnolon proprement cisaillé par un cyrard qui s'est glissé dans l'ombre, les autres, incrédules, ont lâché leur pétoires et pris la poudre d'escampette

Peu importe, le retardataire remonte, et hop, sauf Thomas qui demande à descendre, ces émotions lui ont ruiné la vessie

 

Loin de là, au Valhalla, et puis aussi, dans l'Olympe, puis encore au tardenois, et aussi à la demeure des djieux hindous ( mais j'ai la flemme de chercher le nom exact) et aussi à celle des djieux aztèques, ça phosphore sec

Les djieux en ont un peu sec d'être pris pour quantité négligeable par le tétragramme

On débat et on convient d'un défi, à lui jetté,par la communauté

Une battle de rimes ( pas très original, j'aurais pu choisir un concours de prout)

Suivie d'une compétition de dance ( pas de danse mais de dance, nuance)

Et si on échoue à départager le vainqueur, on lui saute tous dessus et on lui fait son affaire

C'est le principe de la démocratie après tout,tous contre un

 

Mais les entités divines sont forcées de procéder par allusion pour éviter que le pentagramme moins un ne se rende compte du komplot

 

Comprenez bien que l'entité divine numéro un, le tétragramme ( soit cinq moins un) est alerté de tout ce que pensent ses pseudopodes ( peut on parler de pseudopodes pour une déesse aussi sexy qu'Aphrodite, ou Parvati ou Lakshmi ? , non, bien sûr, mais ce qui est évident c'est qu'elles sont des prolongements du number ouane, le tétragramme) enfin, de ce qu'ils pensent consciemment

Alors l'idée leur vient de tout faire de façon inconsciente,par instinct pourrait on dire, pas cons les djieux, pas cons du tout, et même, brillants

Pour laisser libre cours à l'instinct, ils envisagent diverses méthodes, ivresse, drogue,transe, manustupration, fornication

On convient que chacun fera à son idée

Ce qui promet une empoignade carabinée, mais la fin du monde le vaut bien

Et même, nous serions déçus si tel n'était pas le cas

 

Pendant ce temps,le corps de balais de la base secrète nazie s'active, sous la surveillance bienveillante de Dia, qui réprimande affectueusement, à tour de rôle, la prognathe et le blob

Et ça y va les invectives !

Alors les princesses du siècle de la Libération de la fammm, vous poussez les ouassingues, les scopae et mapae ? Allez, bistro,bistrooo, et que ça brille !

Il hésite toutefois à les fustiger, n'étant pas un sclavagist' même avec une héritière de l'ethnie Fang ( ce serait pourtant un juste retour des choses)

 

La nuit va bientôt tomber ( pour de bon cette fois, il suffit avec les artifices littéraires et les licences poétiques) et l'ombre du beffroi hanséatique s'allonge sur la prairie herbeuse, on voit au loin scintiller un mobile en mouvement avant d'entendre la tonitruance d'un moteur, bruit métallique un peu irrégulier dans lequel les habitués aurons reconnu le flat twin BMW

 

C'est téléphobe, superbe et magnifique, silhouette de Centaure ayant dompté une BMW R18, le nouveau néo rétro de la marque bavaroise, toute de chromes et de peinture noire, il fait un tour d'honneur devant la bâtisse, un autre, et un autre encore en agitant une liasse de papier sortis de ses fontes de selle, la sombre confession d'une présentatreuse ordinaire et la forgerie adjointe

 

on voit, croisées dans son dos, les crosses des pistolets de duel (verney carron, paris, 1820) promptement rechargés (ça ne s'enraye jamais, tout au plus ça fait long feu, il faut simplement vérifier que le bassinet soit pourvu en poudre noire et le chien en silex blond)

broum broum broum fait le flat twin

(tout à fait HS, avez vous remarqué que les seules marques à avoir morflé lors de l'instauration de la norme euro5 sont américaines? et pourtant BMW n'a fait aucune modif sur ses moteurs...ça reste un flat twin refroidissement par air, alors de deux choses l'une, soit BMW était très fortiche question pollution, consommation toussa- et j'aui du mal à le croire- soit, je n'ose l'écrire)

clac clac, les graviers giclent sous ses pneus

 

comme les autres, il passe au point mort, béquille, coupe le contact

descend tel un héros du nibelungen

 

"alors, on m'a pas attendu pour bouffer? sacrés affamés, va! en espérant qu'il me reste quêque chose à ronger...."

on lui rempli les mains de victuailles et de boissons variées, il se restaure

 

au loin on entend un bourdonnement térébrant, c'est pourtant pas la saison des moustiques, qu'est ce donc?

 

hé bien , c'est un régicide (pour l'étymologie j'ai un peu de mal, régis/îdes? les îdes de régis? je connaissait celles de mars mais régis n'apparaît pas au panthéon antique) dont la porte de la cellule s'est retrouvée brutalement ouverte du fait de la coupure de courant consécutive à la fin du monde

c'était d'ailleurs l'émeute dans les geôles et les culs de basse fosse il a pu s'en sortir non sans peine, en rampant dans l'ombre, puis il a sauté sur une trotinette lektrik abandonnée par une visiteuse de prison actuellement aux prises avec son délinquant favori, qu'elle parraine en prévision de sa réinsertion
vous dire de quelle prise, de quelles prises, il s'agit, est hors de propos, je resterai donc muet

bref, Ravaillac arrive à l'allure poussive d'un zinzin pour adulte retombé en onfonce ( il lui manque toutefois le ticheurte che guevara, le bonnet péruvien- surtout que keiko fujimori va prendre une taule, ça va être craignos pour les exportations- et les écouteurs sur les oneilles)

il est au bout de l'allée, kobus le couvre de son mauser karbine, il se demande s'il lui met un pruneau dans le bide ou dans la trogne, après tout c'est un inconnu, au dernier moment il défouraille sur la roulette avant (oui, ces trucs là ont des roulettes, désopilant!), ravaillac se retrouve le ku par terre (c'est la faut à voltaire)

 

hé oui, la faute à voltaire

l'autre se relève en couinant

"holà, qui va là?" lui lance kobus, très en verve après le petit casse croûte, en éjectant la cartouche désormais inutilisable (ting, fait elle en tintant sur le gravier)

"ami! ami! ne tirez pas, dont choute! no dispareïs! nie strilliat!" beugle-t-il de façon approximative en divers idiomes ( considérez que j'enrichi les licences poëtiques avec ce "beuglement approximatif" c'est ma contribution à l'épopée littéraire du 20ème qui se poursuit encore aujourd'hui, et qui est née avec Rabelais)

"il s'agit d'une réunion privée, je ne vois pas que nous vous ayons convié" fait Phara, très majordome anglais

l'autre entend bien taper l'incruste comme disent les djeunzs

"mais j'ai moultes compétences, mon bon seigneur, d'abord, les toutes fraîches, acquises au fond des geôles vronzaises, la sapience pour éviter les coups et les corvées, ensuite d'autres, plus solidement ancrées dans mon moi profond, je sais contester, gifler, frapper d'estoc et de taille, je suis un adepte du béhourd, moi, parfaitement!"

et il attend le verdict de nos compères

 

les compères avisent la taille courtaude du quidam, ses membres grêles, sa mine basse

un adepte du béhourd? certes, mais plutôt dans la catégorie collecteur d'éperons (d'or) ou, plus actuelle, de nettoyeur des tranchées

conciliabule

nous t'adoptons, l'ami, il nous faudra toujours un brave pour reconnaître les lignes ennemies

sous la supervision de kobus, qui a le chic pour se mettre dans le pétrin et s'en sortir sans dommages, un ange gardien, tu verras l'ami

et un fin tireur, tu as pu constater, de visu, de tactu!

s'il lui en avait pris l'envie, tu serais raide mort à cette heure

allons allons, les amis, il y a meilleure gâchette que moi, bien meilleure, mais foin de toutes ces amabilités, organisons le campement pour la nuit

et les tours de garde

nous disons, régicide va assurer le premier tour de garde , jusqu'à....demain matin? ça ira? oui, alors banco, on va roupiller, tu veilles, si quêque chose se produit, cogne deux casseroles l'une contre l'autre, allez zou!

et la fine équipe va s'anéantir dans un sommeil réparateur

 

Régicide se sent doucement glisser vers une torpeur inévitable, ses paupières sont lourdes, il pique du nez une fois, deux fois....mais il sent une présence

olfactive la présence, un mélange de transpi et de patchouli, pouacre, ce que ça poque!

ça le réveille, il consulte les aiguilles de la lange und sohne découverte dans le tiroir de la base, remontée, elle est comme neuve

il s'est écoulé à peine cinq minutes et déjà il commet un abandon de poste?

tu parles d'une sentinelle...là bas, dans l'ombre du couloir, une ombre encore plus sombre se distingue

enfin non, elle ne se distingue pas, on peut la distinguer en plissant bien les yeux

c'est le blob, qui tentait de fuir

elle a tombé la blouse de serge rayée, laquelle est claire et la désignera immanquablement aux regards, et c'est elle qui exhale cette senteur étrange

mais tout est étrange en elle, à commencer par sa capacité à se mouvoir en dépit de son poids

Régicide , bravement, crie "qui vive"?

un peu chevrotant quand même

"chutttttt" lui souffle l'ombre "je cherche les cabinets"

quels cabinets? pourquoi des cabinets? au nom de quoi y aurait il des cabinets dans une authentique base nazie? de qui se moque-t-on?

mais déjà, le blob est contre lui, tout contre, il va pour se laisser happer par sa féminitude lorsque le blob, tentant de tirer avantage de ses avantages (oui je suis très fier de cette tournure) le plaque au mur d'un coup de mamelle, puis le bloque d'un coup de cuisse dans l'entre jambe

il se courbe pour vomir, ce faisant son nez affleure la coupe de parfums de la belle, située (la coupe) en un endroit que la décence et la bonne tenue du blogueu m'interdit de désigner, la fragance le fait regimber, il se redresse, terrible, la casserole à la main, et en assène un coup monumental sur la cougourde de l'imprudente

ha, on comptais s'évader?

ou pire assassiner mes compagnons, mes frères? mes frères d'arme?

tiens, déguste!

une belle casserole en cuivre modèle 24 de la manufacture de Villedieu les poêles, maniée par un adepte du béhourd, ça fait du dégât, crac fait l'os, et chplof fait la cervelle, qui gicle inutilement sur le mur

la grosse meurt

comme ça, quelques convulsions l'agitent encore puis c'est terminé

Régicide, ça le secoue, tu penses, occire une faaaamme, même si elle atenté la première, on n'est pas le peuple qui a célébré le beau sexe pendant des générations, il a la présence d'esprit de hurler "alarme! tocsin!" avant que la prognathe, qui veillait en embuscade, lui saut sur le râble et ne le surine dans le dos avec la raclette à gratter les carreaux (emmanchée d'une lame gilette, je précise sinon vous seriez cap' de penser que c'est du chiqué), mais le garçû a de la ressource, il se débat, rebing, la casserole normande reprends du service, tant tellement fort que ses yeux se retrouvent au niveau de sa mandibule

effet visuel garanti!

elle était laide, elle devient hideuse

moitié du fait de cette vision, moitié par la perte sanguine, Régicide se pâme

une main l'empoigne fermement à l'épaule, le secoue

félicitations compère, tu nous a sauvé la mise, les malfaisantes sont mises hors d'état de nuire

mais il y a un hic, qui va faire la bouffe, les commissions et le ménage? il y a fort à craindre que tu doives t'y coller , dès tes relevailles ( qui , mais qui donc, use de pareilles tournures? c'est pas parce qu'un blob a usurpé un prénom de l'imaginaire Arthurien qu'il faut verser dans l'ethno-historico-médiéval)
la nuit est encore jeune, mais on perçoit au loin les fins pinceaux de phares hésitants sur la lande

c'est la buchanka de Sven, avec Thomas, Cyrard et Aziza

ils sont encore à plus d'une heure de route mais on les sent pressés d'arriver

en tout cas, nous, qui pouvons nous transporter dans le combi WV fruit de la piraterie industrielle des ruskoffs, on sent bien cette atmosphère

Cyrard aimerait bien qu'on lui change ses pansements, Thomas, accroupi entre les malles de matériel, a une congestion veineuse du petit bassin qui lui a collé un priape douloureux sous le nombril, Aziza a l'entre cuisse collant, conséquence des follies qu'elle a fait avec Thomas, sans pouvoir se doucher (fin du monde, fin des salles de bain), et

Sven a des crampes dans les bras (saleté de bagnole soviétique, sans direction assistée)

 

pendant qu'on adoube brièvement Régicide, qu'on évacue nos deux féminasses qui désormais resteront muettes, Téléphobe a trouvé les commandes des projecteurs de flak ( flughe abwer kannone) , projecteurs habillement dissimulés aux abords de la base (et très habilement, car autrement, les tsiganes auraient dérobé le cuivre des câbles lektriques), bing, il illumine les environs, la buchanka de Sven est prise dans les faisceaux croisés des ampoules alimentées par le générateur Siemens (y sont forts ces....non, non, on ne dira pas qui), qu'est ce donc, mon djieu, qu'est ce donc que ce petit véhicule hésitant ?

d'ailleurs il stoppe au bord de l'autobahn , bien obligé, avec cette lumière dans les yeux

prudent Sven fait descendre Thomas, et lui commande de prendre l'air le plus innocent possible ("mais comment je fais?", "prends l'air con, enfin, non, ne change rien") en levant les bras au ciel ("pour attraper la lune? fastoche, j'ai déjà fait!" , "c'est ça oui, attrape la lune") et de marcher en direction de la lumière, lentement

voilà qui va arranger sa congestion veineuse du petit bassin, au bout de cent mètres le priape a repris des dimensions humaines , Thomas est tellement content qu'il baisse les bras, écosse ses braies, sort sa tige et compisse la végétation de bord d'autoroute( qui a bien poussé, fin du monde, fin des cantonniers), puis carrément, il tombe la culotte et se libère la tripe (un peu comme s'il avait revisité Molière "et les soir des petits pruneaux pour lâcher le ventre"), il a beau ne pas avoir fait de festin les jours précédents, les matières s'accumulent dans le caniveau

Sven présent un malheur, à type de hordes ethniques sortant des fourrés pour boulotter le trois pièces qui ravi tant tellement Aziza mais non, rien, les projos ne cillent même pas

les deux partis vont ils rester face à face jusqu'au jour?

c'est bien possible