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23/07/2019

Samedi 20 juillet

Acte XXXVI pour les Gilets jaunes et pas de manifestation pour moi.

Je n'ai pas réussi à trouver le décompte des manifestants pour ce jour.

Gilets jaunes : Analyse et perspectives par La Mite dans la Caverne

Merci à Blumroch

Acte 36 G.J Bordeaux : Affrontement commerçant / Gilets Jaunes par Radio et Télévision Françaises des Droits de l'Homme (RTF-DH)

Commentaires

Un "mouarf" peut certes tenir lieu de commentaire universel, mais un passage judicieusement choisi, c'est quand même un peu plus intéressant. Le procédé que les uns appellent "rentabiliser sa bibliothèque", d'autres le désignent ainsi : "rendre hommage aux ancêtres". Au reste, l'esprit des morts, toujours supérieur aux aboiements, l'est aussi presque toujours aux pensées des vivants. Démonstration intemporelle, prise chez un moderne :

//
Le peuple vit toujours caché. La droite voit des sujets. La gauche voit des masses.

Les élites françaises ont inventé un nouveau moyen de cacher le peuple. Le langage tenant lieu de tous, ce moyen est un mot. Ce mot est "poujadisme". Le "poujadisme" désigne à la fois le sujet non docile et la masse non compacte. Il sert à droite comme à gauche. Il fait l'unanimité du mépris. Il a les qualités idoines. Une sonorité grossière (comme Lucas dans Molière, pour faire se marrer la Cour). Il dérive du patronyme d'un bonhomme sans parti, ni de la classe ouvrière, ni cadre, ni culturaliste. Un petit commerçant de Saint-Céré, centre de la France. Un particulier de la région des Fouchtra. Au-delà des questions boutiquières, le "poujadisme" stigmatise l'état d'esprit du citoyen qui ne révère ni le technocrate ni l'idéologue. Le mot cloue au pilori le sens commun et le pragmatisme. Il discrédite la réclamation du bon sens sans phraséologie, sans doctrine ni technicité. Il indique que tout quidam est un plouc. Que c'est avoir la paille au cul, que raisonner pour son propre compte. Et qu'on est bien vilain quand on est un particulier.

Le mot "poujadisme", enfin, coiffe du bonnet d'âne l'homme quelconque, qui ose préférer son bonheur à l'Organisation et au Messianisme. Je suis contrit de ma simplesse ; je crois que la politique démocratique consiste d'abord en ceci : préférer l'égoïsme des petits, souvent juste, à l'orgueil des grands, toujours illégitime.

J'ai dit un soir, à la table d'un homme d'Etat, qu'une société démocratique adulte serait celle qui, au sein du développement, considèrerait la politique comme l'art modeste d'arranger l'économie de l'ensemble en vue du plus grand épanouissement possible des libertés et bonheurs individuels, ici et maintenant.

A "modeste", Sa Grandeur se renfrogna. Il fallait à Sa Grandeur du sacré. Sa Grandeur entendait pratiquer l'art ultime. Je ne fus plus invité chez Sa Grandeur. J'étais poujadiste.

Le pouvoir trouve les "gens" poujadistes. Il ne le dit guère, sauf portes closes. Il feint même parfois d'approuver, car il doit sa promotion aux "gens". Alors la gauche bondit : pouvoir poujadiste ! C'est-à-dire borné, vulgaire. Agréable aux "gens".

L'opposition autorise davantage au mépris du citoyen ordinaire. Le peuple synthétique est épatant. Mais, à l'unité, il est douteux. L'intelligence révolutionnaire honnit ouvertement les idées et les manières du quidam. Le culturaliste méprise qui n'est pas de sa caste. Et qui n'entend pas sa messe est Poujade. Poujadisme est plus affligeant que bourgeoisisme. Le culturaliste sait son bourgeois par coeur. Il est de la famille ou du quartier. Il en a le standing, sinon l'esprit. Poujadisme évoque une catégorie sociale résolument inférieure et étrangère : les petites gens, le terroir. Poujadisme est la façon culturelle de dire avec dédain : peuple.

Il est entendu que le culturaliste prépare la révolution, travaille pour la masse. Le malheur est que, derrière la masse, soit le peuple. Le dommage est que le peuple soit fait de gens. La grande affaire du culturalisme sera de rester dans sa caste, mais de la gonfler beaucoup, avec l'aide des médias, pour qu'elle ait l'air d'un peuple.

Le mot, né d'un incident social sans qualité : une Jacquerie de petits commerçants, est devenu terme générique. Poujadiste qui, appuyé sur son expérience directe, sur sa réflexion native, récuse les compétences de l'Organisation, de la Politique, des corps constitués du Pouvoir et de l'Intelligence. Qui s'insurge contre l'élitisme. Qui fait soi-même sa cuisine ; qui ne se fournit pas aux grandes fabriques de produits alimentaires pour l'esprit.

Eh bien, en ce cas, né du peuple, je suis poujadiste.

[...]

Le premier devoir de l'intellectuel démocrate est de suspecter les élites constituées, à droite comme à gauche. Face à toute pensée révérée : paysan du Danube. En ce sens, Alain était poujadiste. Voltaire aussi. Descartes aussi, à l'égard de la Sorbonne. Newton, contre les doctes : "Si j'avais lu autant que vous, je serais devenu aussi ignorant que vous."

[...]

On appelle le diplômé à se prononcer en toutes choses. La science véritable n'a jamais prétendu à la décision politique. (L'idéologie déguisée en science, si.) Cependant, dévoyé par l'ambiance dévote, le spécialiste des gamètes, ou du morphonème chez les Chimbuns, prend des grands airs. Il dit l'avis de la science sur la peine de mort ou l'avortement. Il empiète sur l'opinion au nom de la science. Au nom de la science, respect. Mais non ! Ce Nobel n'est ici que Dupont, qui en impose. Otez la toge, retirez le langage, et n'écoutez que Dupont sur cette question publique.

[...]

Ranimons des évidences. L'une de ces évidences est que la décision publique requiert le bon sens. Et que le grand commis, le technocrate superbe n'en sont pas mieux pourvus que le conducteur d'autobus. Ils risquent même d'en avoir moins, à cause des mirages du pouvoir et de trop de bêtises entendues dans trop de dîners en ville.

Une démocratie à prééminence cuistre, qui vénère les compétences prétendues, qui bée à ses spécialistes, qui donne caution à ses directeurs de droite et de gauche, et qui croit d'or pur la monnaie de singe de sa caste culturaliste, s'abandonne aux Dévorants. Elle n'est plus qu'un champ de batailles entre les tendances autoritaires. Le citoyen n'y peut que perfectionner sa démission.

[...]

Je crois qu'il n'est aucune sorte d'idée, de principe qui ne se puisse exprimer de manière accessible à tous, et qui ne puisse être soumise à l'examen du citoyen ordinaire, *en son privé*.

Aux armes citoyens ? Les armes sont en moi, si je pense par moi-même. Entre les leçons de la classe politique, de la classe scientiste et de la classe culturaliste, le jugement ahuri défaille. Il cesse d'être personnel. La tyrannie s'insinue. On croit qu'elle vient des machines. Elle vient des mots. [...] C'est être démocrate que refuser tout discours qui tend à nous faire perdre, avec la foi en nous-même, le bon usage de notre privé. Jamais Dieu sans Foi.
//

*Mutatis mutandis*, évidemment (surtout pour qui n'est pas démocrate), mais pas *tant* que cela, maintenant que le masque de la bête UMPS est tombé, qui a pour nom : MMLAREM, *Marching Morons Les Abrutis Républicains En Marche*.
Un rappel -- que personne ne lira -- pour l'été et, peut-être, pour la rentrée : face au Moloch, savoir dire non, savoir rire et s'il le faut, savoir en le combattant mourir. ;-)

Écrit par : Blumroch | 27/07/2019

De toute façon "nous" avons déjà perdus. Il ne reste qu'à découvrir comment "ils" perdront à leur tour et quand, leur monde n'étant qu'une funeste chimère chamarrée.

Écrit par : Pharamond | 29/07/2019

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