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01/05/2019

Sens

Equilibrium (2002) de Kurt Wimmer

The Giver (2014) de Phillip Noyce

Equals (2016) de Drake Doremus

Une régime totalitaire qui chercherait à supprimer tout sentiment entre individus pour mieux les contrôler est un thème récurant dans la littérature et le cinéma. Mais ces tyrannies du manque que l'on croirait héritières de l’ère soviétique ne sont ni crédibles ni viables. Le Système progressiste libéral et libertaire actuel a réussi, au contraire, à bâtir un totalitarisme consensuel autrement plus efficace en saturant l'individu d'émotions pour justement ne pas lui laisser le loisir d'établir lui-même une hiérarchie entre elles. Il préfère manipuler qu'interdire, il apparaît généreux, tolérant et ludique en brouillant les pistes, en dénaturant le sens des mots et en leur donnant une nouvelle acception qui lui sera favorable. Nous rions à ce que l'on nous a appris à trouver comique, à pleurer à ce qu'on nous a désigné comme digne d'apitoiement, à encenser l'acte que les médias ont décrété noble... Nous sommes libres, mais dans l'espace bien défini que l'on nous a accordé, nous ne nous savons pas prisonnier parce que nous ignorons qu'autre chose existe puisque le reste n'est que monstruosité, l'histoire l'a prouvé. En fait ce surdosage émotionnel en arrive paradoxalement au même résultat que l'interdit des mondes insensibles fictionnels ; nous sommes froids, apathiques et égoïstes. Les sentiments ne sont plus montrés que comme des reliques obsolètes du monde ancien et oppressif, tout n'est plus que brièveté, accords entre adultes consentants, contrats dans un monde marchand, parce que la vie est courte, parce que nous le valons bien.

Commentaires

Tant que les maîtres n'auront pas effacé *toutes* les bibliothèques, on saura qu'a existé autre chose, *avant*, et de *moins pire* -- je n'ai pas dit : de toujours "mieux". Et s'ils atteignaient ce but, qui sait si certains, par la grâce du hasard, n'iraient pas redécouvrir les vertus du fascisme "immense et rouge" ? ;-) Vrai que c'est de plus en plus improbable grâce à l'appauvrissement de la langue, la... ahem, "révision" de l'histoire, et la suppression de la philosophie... sans même évoquer les moyens de contrôle social dont aucune tyrannie n'avait pu rêver jusqu'à ces jours et qui assurent au futur Kalifareich un empire de dix mille ans. Un vieux mauvais esprit l'avait prévu : on peut concevoir une barbarie savante, on ne saurait concevoir une barbarie lettrée. Suffit de voir les divertissements, très comparables, des maîtres et des valets.

Écrit par : Blumroch | 01/05/2019

Un début d'épuration silencieuse a déjà lieu dans certaines bibliothèques (d'ailleurs on dit très souvent médiathèques) et les grandes entreprises du net "s'interdisent" de vendre certains ouvrages. Et pour ceux qui passent les cribles il faut un minimum de bagage intellectuel et de liberté d'esprit pour les comprendre précisément au-delà des incontournables préfaces et postfaces qui les parasitent aujourd'hui. Les mots eux-mêmes n'ont plus leurs significations d'origines entre néologismes et dictionnaires complaisants. Tout ceci s'effondrera bien sûr parce qu'en parti bâti sur du vent et des règles contre-nature, et parce que tout s'effondre un jour ou l'autre. C'est pour cela qu'il faut entretenir la flamme voire une simple braise en la cachant parce qu'on ne sait jamais ce qui refleurira sur la champ de ruines et qui viendra chercher un peu de chaleur autour des foyers ravivés.

Écrit par : Pharamond | 01/05/2019

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