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18/01/2019

Les laquais (3)

DU SANG ET DES LARVES

La reconquête de Macron dans les « territoires » passe donc par ces réunions  grotesques où les maires de patelins sinistres sont convaincus d’avoir une quelconque importance. Le premier de ces grands raouts républicains a pris place dans l’Eure où l’on a vu comment le patron a retourné en une journée les « corps intermédiaires » dont il ne voulait pourtant plus entendre parler puisque ceux-ci sont censés représenter les Français.

D’abord, nos édiles endimanchés sont arrivés en car en passant devant leurs électeurs en jaune qui gueulaient au rond-point « Macron Démission ! ». Derrière les vitres du car, ça ricanait jaune, évidemment, parce que, malgré le déploiement de la flicaille et des « services » pour sécuriser une partie de la Haute Normandie, on ne sait jamais…

Les maires, convoqués pour cette mise en scène, s’y prêtent d’autant plus volontiers que ce barnum leur accorde une gravité après laquelle ils courent tout au long de l’année auprès de leurs administrés. Passer une partie de la journée autour du Président, c’est quand même autre chose que le Conseil municipal avec Dédé, Jacqueline et les autres pour voter la déviation de la prochaine rocade autour de la ZUP. Décidément, quand Jupiter descend de son Olympe, c’est-à-dire de Paris, alors les mêmes qui accusaient la veille encore cette centralisation jacobine, se pressent comme un seul homme pour voir à quoi ressemble « en vrai » la vedette.

L’assemblée réunie dans un gymnase local ressemble à la réunion d’une boîte en fin d’année, quand le patron rassemble ses employés pour les flatter et leur dire que, sans eux, « rien n’est possible ». Alors, même les plus réticents au début, fondent et s’accommodent de leurs salaires dérisoires pour applaudir le meilleur employé du mois, le fayot en chef, prié d’engraisser les actionnaires.

Au bout de quelques heures dans cette atmosphère confinée, ça commence à sentir l’écurie. Quelques uns, après l’intérêt passé de voir autant de caméras, de flics armés et de gens « connus », s’assoupissent. Mais pas le Président, désormais en bras de chemise, toujours aussi disert et attentif, qui dit tout son intérêt devant les propos dérisoires de tel ancien syndicaliste ou notable devenu maire par l’opération combinée des Loges et de la connerie humaine.

Ce forum dérisoire, complaisamment filmé et retransmis sur toutes les chaînes, autorise quelques réflexions provisoires : d’une part, Macron n’a pas dit son dernier mot et son intelligence extraordinaire peut allègrement se jouer de l’hostilité quasi générale que son seul nom suscite. Ce type qui a réussi l’exploit de se mettre une large majorité de français à dos en 18 mois, et à provoquer quasiment une crise de Régime, prouve depuis quelques jours, que ces corps intermédiaires dont il n’entendait pas s’embarrasser seront peut-être ses plus sûrs complices pour étouffer la révolte populaire.

D’autre part, les maires, ces pions inutiles, et souvent corrompus, qui gueulent à longueur de journée contre « Paris », ne rêvent que subventions bruxelloises pour le « développement » leurs patelins, tous encombrés de « musées de la poterie », de « rétrospective du métier à tisser » et autre salmigondis cultureux sans le moindre intérêt pour la population locale.

Or, quel meilleur agent de cette France bruxelloise qu’un Macron ?

Toujours est-il qu’au terme de ce « Grand Oral » en Normandie, ces petits potentats, amasseurs de subventions et de dessous de tables, sans avoir une seul fois abordé les sujets qui fâchent, réservaient au boss une standing ovation en l’applaudissant à tout rompre.

Et ce n’est qu’un début…

C. Rol

Source : Zentropa