17/04/2018
Le jeu des deux images (311)
Comme son nom l'indique il s'agit de deux images qui doivent vous permettre par analogie de deviner l'identité d'une personnalité vivante ou défunte. Cette énigme nous est aimablement proposée par Blumroch.
13:12 | Lien permanent | Commentaires (17)
Commentaires
Michel-Eugène Chevreul, l'inventeur de la bougie à la stéarine !
Écrit par : PdL | 17/04/2018
@PdL : C'est lumineux... mais ce n'est pas la bonne réponse. ;-)
Écrit par : Blumroch | 17/04/2018
Un flambeau ou une torche et une lanterne, précisément celle d'Henri Rochefort (merci Google). Mais je ne vois pas le lien.
Écrit par : Pharamond | 17/04/2018
@Pharamond : Identifications correctes... et si, y'a un lien. Incidemment, maudit gougueul qui a rendu vains mes efforts de détourage et retouche ! ;-)
Écrit par : Blumroch | 17/04/2018
Vous auriez dû choisir une lanterne similaire, mais ne provenant pas du journal si vous vouliez brouiller les pistes.
Pour le lien je cherche...
Écrit par : Pharamond | 17/04/2018
@Pharamond : J'y avais bien pensé, mais j'ai estimé que prendre une petite portion de la couverture de *La Lanterne*, détourée puis retouchée, suffirait. J'avais tort. "Et paf", comme dit PdL. Les algos de gougueul sont donc plus avancés, partant plus *inquiétants*, que je ne l'aurais pensé, capables qu'ils sont donc de retrouver un *extrait* dans une image.
Écrit par : Blumroch | 17/04/2018
Et parfois ces mêmes algorithmes donnent des résultats curieux voire cocasses.
Pour l'énigme je pense à un journal qui se serait appelé Le Flambeau comme ce fut le cas de divers organes militants.
Écrit par : Pharamond | 17/04/2018
Je pense à Anne Frank et à la flamme au lin Bic ;o)
Écrit par : téléphobe | 17/04/2018
@Pharamond : Vous brûlez !
@téléphobe : Excellent. ;-) La petite Anne n'est évidemment pas la personne à trouver, mais elle relève de la même élection que la solution, laquelle n'aurait sans doute pu utiliser son fiel ordinaire dans le réservoir de sa pointe Bic.
Écrit par : Blumroch | 17/04/2018
Karl Kraus ?
Écrit par : Eron Amburst | 18/04/2018
La couronne de lauriers revient à Eron Amburst qui, sans doute aidé par les hypothèses des camarades Pharamond et téléphobe, a correctement identifié Karl Kraus (1874-1936). Ce Viennois auteur d'aphorismes parfois mémorables méprisait les journalistes et leur langage dégradé : c'est assez dire s'il était estimable, malgré quelques aveuglements -- encore en vie, Kraus serait certainement poursuivi pour "outrage aux bonnes meufs" (Muray) par la Police du Terrorisme Gouvernemental, par le Haut Conseil Citoyen de Surveillance des Mauvaises Pensées comme par le Ministère du Féminisme Vigilant, au motif qu'il a formulé à propos des femmes quelques remarques lucid^H^H^H^H^Hmisogynes susceptibles de faire passer Sacha Guitry pour un ami des "femen". D'éventuels curieux trouveront d'honnêtes (le cas n'est pas *si* fréquent) fiches de police ici :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Kraus
https://en.wikipedia.org/wiki/Karl_Kraus_(writer)
Karl Kraus a rédigé, presque seul, pendant des décennies, une ambitieuse revue intellectuelle intitulée *Die Fackel*, dont le titre était un hommage à *La Lanterne* du pamphlétaire français Henri Rochefort : voilà pourquoi la première image représentait un flambeau (ce n'est pas celui de *Die Fackel*) et la seconde... une lanterne (c'est bien celle de *La Lanterne*).
A en croire ses éditeurs et même quelques germanistes, les traductions françaises *seraient* de bonne qualité, qui semblent d'ailleurs respecter à l'excès la lourdeur de certaines tournures allemandes -- *peut-être* à dessein (avec un traducteur contemporain, le doute est permis). Trois titres suffisent à se faire une bonne idée de ce psychologue qui, dans ses meilleurs moments, rivalise avec un Arthur Schnitzler d'ailleurs plus élégant et plus profond : *Dits et contredits*, *Pro domo et mundo* (le meilleur des trois) et *La nuit venue*. La lecture de *La littérature démolie* et de *Cette grande époque* s'impose nettement moins. Quant aux autres textes, généralement appréciés par l'[in]intelligentsia, je préfère n'en rien dire, dans l'esprit de ce qu'avançait Kraus lui-même sur un autre sujet généralement prétexte à controverses.
Ces quelques extraits devraient donner l'exacte mesure du mauvais (je n'ai pas écrit : malin) esprit de l'inégal Karl Kraus, important mais légèrement surestimé à proportion du travail titanesque associé à la rédaction de *Die Fackel* :
- "Les femmes intéressantes ont cet avantage sur les femmes, de pouvoir penser ce que des hommes sans intérêt ont pensé avant elles.".
-- "Démocratique, c'est le droit d'être esclave de tout le monde."
-- "Le Diable est un optimiste, s'il croit qu'il peut rendre les êtres humains plus mauvais."
-- "La Juive ajoute encore au mensonge de la femme. Elle enrichit le mensonge millénaire du sexe par la grâce de la race et par le zèle de l'ambition personnelle." -- Que d'éventuel[le]s vigilant[e]s sachent que Kraus appartenait au peuple élu.
-- "Certains partagent mes points de vue avec moi. Mais moi, pas avec eux."
-- "Le monde, une fois, s'étonnera qu'il n'a plus d'argent. C'est ce qui arrive à tous ceux qui le claquent."
-- "Il y a des femmes qui ne sont pas belles, mais qui en ont simplement l'air."
-- "Malheur à la loi ! La plupart de mes contemporains sont la triste conséquence d'un avortement omis." -- rappel à l'intention de mes ex-mère et ex-soeurs.
-- "Il y a des gens qui parviennent à joindre les avantages du monde aux bénéfices de la persécution."
-- "Qu'est-ce que le sentiment de puissance d'un Néron, qu'est-ce que la soif de destruction d'un Gengis Khan, qu'est-ce que la toute-puissance du Jugement Dernier, en comparaison de l'ivresse d'un préposé au greffe de la magistrature militaire d'arrondissement qui, pour la non-observation d'une assignation à se présenter en vue de la répartition du montant de la taxe militaire, condamne à une amende de deux couronnes !"
-- "Les pensées sont libres. Mais on a quand même des ennuis."
Si Blumroch "habitait ici", il infligerait aux visiteurs une dizaines d'extraits *ejusdem farinae* chaque dimanche pour jouer à l'intellectuel. Par chance, il éprouve un certain dégoût pour cette engeance, et Kraus ne lui est pas une découverte récente. ;-)
Résolu à ne plus (trop) lasser, je continue à illustrer une tradition récente, celle du *short short blurb*, pour finir avec cette anecdote, d'ailleurs peut-être fausse : contrairement à une opinion parfois avancée, la célèbre formule "Alles hat ein Ende nur die Wurst hat zwei." n'est pas de Karl Kraus mais d'un chanteur philosophe popul{air|ist}e qui bénéficie d'une petite notoriété en Bochie, un certain Stephan Remmler. ;-)
Merci aux participants !
Écrit par : Blumroch | 18/04/2018
« Mir fällt zu Hitler nichts ein » (« Sur Hitler... il ne me vient rien à l'esprit ») ; C'est ainsi que Kraus ouvrait, en 1933, "La Troisième Nuit de Walpurgis" soulignant magnifiquement le vide et l'ennui qui allaient éclairer pour plus d'une décennie, la terrible nuit qui venait de tomber sur l'Europe.
Ainsi s'exprime Charles Le Blanc en conclusion de "Crise et langage".
Dans "La Troisième Nuit de Walpurgis" Kraus dénonce le national-socialisme.
1934. Insurrection révolutionnaire marxiste en Autriche. Kraus se range auprès du parti chrétien social. La même année, un putsch NS avorte, Kraus désespère de la paix (NDLR / évidemment, la paix).
1936. publication du dernier numéro de "Die Fackel". kraus est renversé par un cycliste. Il s'éteint le 12 juin et est inhumé à Vienne.
Nous laisserons Le Blanc avec ses poncifs (« la terrible nuit ») et Kraus avec son vide provisoire.
« Les points de suspension, la plupart du temps, suspendent net la pensée »
In "Aphorismes" .mille.et.une.nuits. 2 €
Les céliniens apprécient et se marrent.
Écrit par : Nestor | 18/04/2018
Bravo à Eron Amburst pour avoir trouvé Karl Kraus et à Blumroch pour son énigme plutôt difficile (blog d'érudit !) et son blurb. Les citations sont assez savoureuses.
Écrit par : Pharamond | 19/04/2018
Encore sous le coup d'une assez mauvaise grippe, je consulte quelques sites pour me distraire et j'arrive à cet article qui, je pense, aurait suscité chez Kraus quelques réflexions intéressantes sur la dégradation *volontaire* et *folle* du langage :
http://www.wendy-leblog.com/2018/04/le-genre-neutre-le-parler-et-lecrire.html
Eclater de rire, hausser les épaules ?
Écrit par : Blumroch | 21/04/2018
Je doute que nous puissions voir cette abomination appliquée de notre vivant, mais sait-on jamais.
Écrit par : Pharamond | 22/04/2018
@Pharamond : Plus c'est grotesque, plus c'est vraisemblable :
https://www.causeur.fr/fraternite-hce-constitution-adelphite-150696
https://ripostelaique.com/liberte-egalite-adelphite-ils-reecrivent-la-constitution-avec-lecriture-inclusive.html
Deux résultats parmi d'autres pour "liberté égalité adelphité".
Sommes à une époque qui ne permet même plus l'exagération, la charge, la caricature : le réel s'en charge tout seul. Histoire drôle en deux mots : "micron président". Histoire drôle en trois mots : "état de droit".
Écrit par : Blumroch | 22/04/2018
Je pense surtout aux problèmes pratiques qui retarderont ce type de projets débilo-linguistiques, pour l’acceptation théorique les instances sont prêtes.
Écrit par : Pharamond | 22/04/2018
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