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04/04/2018

Le jeu des deux images (309)

Comme son nom l'indique il s'agit de deux images qui doivent vous permettre par analogie de deviner l'identité d'une personnalité vivante ou défunte. Cette énigme nous est aimablement proposée par Blumroch.

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Commentaires

Un revolver Smith & Wesson et Robert E. Howard le créateur de "Conan". Pour l'instant j'en suis là.

Écrit par : Pharamond | 04/04/2018

@Pharamond : Identifications correctes, et rapides ! Heureusement, mon blurb est déjà prêt ! ;-)

Écrit par : Blumroch | 04/04/2018

William Smith ?
(l'acteur qui joue dans Conan le Barbare)

Écrit par : PdL | 04/04/2018

@PdL : Nope. "Et paf." ;-)

Écrit par : Blumroch | 04/04/2018

le type de balle avec lequel Robert E. Howard se suicida a-t-il une importance dans cette énigme ?

Écrit par : Orion | 04/04/2018

En passant d'un lien à l'autre, j'ai découvert l'existence du dessinateur de BD Barry Windsor-Smith qui a entre illustré les aventures de Conan et de Sonia la Rouge, deux créations de Robert E. Howard. Ca nous change de Jünger :-)

Écrit par : Sven | 04/04/2018

Le réalisateur John Milius qui aurait participé au scénario de "L'inspecteur Harry" dans lequel le S&W Model 29 est l'arme du héros et qui réalisa "Conan" d'après l'oeuvre de Robert E Howard ?

Écrit par : Pharamond | 04/04/2018

@Orion : Si j'étais repassé plus tôt, j'aurais répondu : non.
@Sven : Personne n'ira égaler John Buscema pour représenter Conan ! ;-)

Écrit par : Blumroch | 04/04/2018

La couronne de lauriers revient donc à Pharamond qui a trouvé la solution, savoir un célèbre inconnu : John Frederick Milius, responsable et coupable non seulement de *Conan the Barbarian* et de *Dirty Harry* -- ces films prétendus "controversés", voire "fascistes", par de certains "intellectuels" autoproclamés qui n'ont toujours pas saisi que leurs grotesques condamnations étaient généralement autant de *recommandations* --, mais encore du malheureusement trop peu fameux *The Wind and the Lion* et du malheureusement trop fameux *Apocalypse Now*.

Milius l'habile scénariste a contribué aux deux premiers films de la série *Dirty Harry*, offrant ainsi à Clint "Harry Callahan" Eastwood quelques fortes répliques et donnant au revolver Smith & Wesson modèle 629 de la première image une notoriété planétaire ; Milius l'honorable réalisateur a su *transposer* au cinéma, comme Frazetta dans ses peintures, l'*atmosphère* des récits consacrés à Conan le Cimmérien par son créateur, le Robert Howard de la seconde image.

Je ne suis pas cinéphile, même si j'ai vu beaucoup (trop) de films. Spectateur *moyen*, j'avais simplement *supposé*, à partir de quelques titres et scènes ayant retenu mon attention, que John Milius était, dans le milieu du cinéma américain, une personnalité atypique autant qu'estimable, à dire vrai presque "l'un des nôtres". Pour rédiger ce petit *blurb* sans jouer au chroniqueur de DVD Classik (bon site, soit dit en passant), j'ai quelque peu hésité : ordinairement, la recherche de la vérité est une activité dangereuse, tant est grand le risque de la découvrir, et de la découvrir décevante (see what I mean...).

D'inattendue et rare manière, dans le cas de Milius, la consultation de sa fiche de police ainsi que la lecture de quelques articles à lui consacrés et de plusieurs entretiens par lui accordés (merci à Deukdeukgo comme à Ixcouic !) m'ont confirmé dans mes hypothèses favorables : chez Milius, aucune zone d'ombre flagrante... à part son étonnante et lucide indulgence pour les rusés commerçants roublards que sont Georges Lucas et Steven Spielberg (dans le même ordre d'idées, je dois avouer n'avoir jamais compris la solide amitié qui liait l'intransigeant Patrick "The Prisoner" McGoohan à l'insignifiant Peter "Colombo" Falk). ;-)

Ainsi, j'ai aimé apprendre que Milius, capable de sauver un film en lui ajoutant quelques scènes et dialogues mémorables (c'est le rôle du "script doctor" intervenu notamment pour améliorer *Les dents de la mer* et *A la poursuite d'Octobre Rouge*), était un admirateur de John Ford et d'Akira Kurosawa : de telles admirations disent assez son discernement et ses qualités d'être. N'ayant cure de plaire aux dieux d'Hollywood, il se considère comme une manière de *samouraï* anarchiste (j'irais plutôt le qualifier de *ronin* car il ne sert aucun maître) ; n'ayant aucun problème avec l'exercice *intelligent* et *réfléchi* de la force armée, il a longtemps milité au sein de la National Rifle Association avec Charlton Heston ; perçu comme un provocateur au motif qu'il ne se soucie pas de l'opinion d'autrui, il peut juger *Viva Las Vegas !* comme un excellent film (on n'ira pas le suivre sur ce point) et *Casablanca* comme un film surestimé (on l'ira approuver sur ce point).

J'ai été agréablement surpris de découvrir un Milius sans illusions sur les qualités du scénario d'*Apocalypse Now* malgré le trophée "Oscar" (TM)(R)(C) qu'il lui a rapporté : "Everyone loved it, it did more for my career than any other script because it was always considered a work of genius ; from the minute it came out, it really stirred people up. It's a good script, it's certainly no work of genius. It churns people up, and that's what they think works of genius are supposed to do.". Une manière de rappel au bon sens pour tous ceux, trop nombreux, qui prennent à tort cet honnête film de guerre pour le chef-d'oeuvre qu'il n'est à aucun titre malgré quelques jolis plans et quelques scènes à effets faciles.

Mieux encore, dans sa propre filmographie, *ses* deux films favoris (à part *Big Wednesday*) sont deux de *mes* films favoris : *Conan the Barbarian*, évidemment, et *The Wind and the Lion* (*Le lion et le vent* dans la version française). Du premier, il déclare : "*Conan the Barbarian* was really a Viking movie but it was disguised.", et c'est vrai que ce film, s'il appartient au genre de l'*heroic fantasy*, est un lointain héritier de l'estimable *Les Vikings* réalisé par Richard Fleischer, en plus violent et en plus sombre (à ces titres, seul *La chair et le sang* de Paul Verhoeven supporte la comparaison avec *Conan the Barbarian*, sans toutefois en avoir la grandeur épique). Milius avait prévu une trilogie Force, Pouvoir et Responsabilité -- une trilogie dont nous ne verrons malheureusement jamais les deux derniers volets. Qui sait d'ailleurs si *Conan the Barbarian* ne gagne pas à être un *hapax* ? Le musicien Basil Poledouris serait-il resté à la hauteur de la bande originale, magnifique et inspirée, qu'il a composée pour *Conan the Barbarian* ? Mieux vaut pour le spectateur rester sur un espoir que sur une déception -- improbable mais pas impossible.

Le second titre est un fort bon film d'aventures à l'ancienne, dont Milius souligne malicieusement qu'il a été tourné dans la paisible Espagne de Franco. Le léger cabotinage de Sean Connery et le sobre talent de Brian Keith permettraient presque de rendre dignes de respect un chef de guerre musulman et un président américain -- Theodore Roosevelt étant évidemment moins méprisable que son neveu par alliance Franklin Roosevelt, sans être pour autant l'admirable homme d'état que Milius veut imaginer (ne lui jetons pas la pierre, nous avons presque tous eu, à l'occasion, de ces étranges aveuglements sujets à révisions...). Seule erreur dans la distribution : la présence de la fade Candice Bergen, dépourvue de charme, de présence, de talent... et de cervelle puisque perdant une bonne occasion de se taire, elle aurait apparemment osé s'étonner, pendant le tournage, qu'un si bon scénario résultât du travail d'un simple surfer !

John Milius, qui n'hésite pas à se décrire comme un "right-wing extremist", est de fait un anarchiste dans l'âme, de manière viscérale, sans vraie doctrine sans doute mais avec une force et une éloquence que nous pouvons comprendre parce qu'il associe naturellement la liberté et la responsabilité. Ses détestations sont aussi les nôtres. En témoignent ces quelques déclarations parmi tant d'autres similaires : "I’m an anarchist. I’ve always been an anarchist. Any true, real right-winger if he goes far enough hates all form of government, because government should be done to cattle and not human beings." ; "I mean, the code of society is almost always wrong. You know, the code of society is the code of the lemming. The lemming or the Yuppie. The stinking bureaucrat." ; "You know, in fact, I am not a fascist. I am a total man of the people. They [les critiques mais aussi tous les *intermédiaires* qui prétendent jouer les arbitres des élégances intellectuelles admissibles en société] are the fascists. They're creating the fascist society. I am much closer to a Maoist. However, I am a Zen anarchist." (il ne doit pas trop savoir ce qu'est un maoïste !); "I make violent films and I’ll continue to make violent films. But my films have a strict code of morality, as strict as the Code of the Samurai. There are extreme consequences for action in my films. I mean, my characters pay terrible consequences for doing certain things."

"The world I admire was dead before I was born.", dit-il non sans élégante tristesse. Impossible de ne pas éprouver une vive sympathie pour l'auteur de cet aveu évoquant avec nostalgie des vertus plus européennes encore qu'américaines, disparues dans la réalité, ayant néanmoins trouvé un ultime refuge dans quelques romans et films : le respect des traditions, le goût de l'aventure, l'importance du spirituel, le sens de l'honneur et surtout l'indéfectible loyauté qu'on doit toujours témoigner à ses amis dans les temps malheureux comme dans les temps heureux.

Milius, féodal exilé dans notre triste et basse époque, a aussi voulu célébrer l'héroïsme et la guerre pour la guerre, sans ignorer que la cause à défendre, quel que soit le camp, est toujours un peu absurde ("whether it's right or wrong or even sane"), ce qui est d'ailleurs sans grande importance quand on a compris que la guerre est *jeu* autant que *poésie* -- une vérité implicite dans l'inoubliable adresse de Conan à Crom, une vérité retrouvée par un personnage du *Ghost Dog* de Jarmusch.

L'anachronique John Milius, personnalité hors du commun, n'est sans doute pas un *immense* réalisateur, même si cette éblouissante et singulière réussite qu'est *Conan the Barbarian* lui assure une place de choix dans la mémoire des cinéphiles. Plus scénariste que réalisateur, ne pouvant mener de vraies batailles -- que ce soit en tant que général à la manière d'un Patton ou en tant que guerrier à la manière d'un Conan --, Milius a compris qu'à défaut de *faire* l'histoire, il pouvait l'*écrire* et mieux encore, la faire *voir*. Les remarquables débuts du feuilleton *Rome*, trop tôt arrêté, lui doivent beaucoup. Aux dernières nouvelles, ce "fasciste" d'origine juive (ce n'est pas la moindre surprise de ma rapide enquête !) semblait avoir le projet d'un film consacré au grand Gengis Khan, film qu'à ses yeux seul Mel Gibson pourrait mettre en scène. Puisse Crom exaucer ce voeu !


Pour l'anecdote, enfin, j'ai renoncé à utiliser ces images qui auraient pu convenir, au prix d'un ésotérisme parfois excessif : un lion à la crinière agitée par le vent (pour *The Wind and the Lion*), un soleil se levant dans un ciel de feu (pour *Red Dawn*), un avion Intruder (pour *Flight of the Intruder*), un surfer (pour *Big Wednesday*, film consacré à un sport longtemps pratiqué avec passion par Milius), une Valkyrie (pour *Apocalypse Now*), une photo extraite de la série télévisée Magnum P.I. ou encore une bouteille au format Magnum (ces deux dernières possibilités pour les cartouches .44 Magnum du revolver de *Dirty Harry*).

Écrit par : Blumroch | 04/04/2018

J'ai aussi pensé à 'Harry' au 44 magnum impressionnant, disant "Make my day" ;o)

Écrit par : téléphobe | 05/04/2018

Vous voir citer "L'adieu au roi" ne m'aurait nullement dérangé, ne serait-ce que pour Shoendoerffer .

Écrit par : Boutros | 05/04/2018

Wow ... Merci !

Écrit par : Carine | 05/04/2018

@téléphobe : Y'a une version alternative : "Frankly, go ahead, make my day, in memory of little Anne". ;-)
@Boutros : Dans un *blurb* de spectateur *moyen* n'entendant pas rivaliser avec les propos de spécialistes (ce n'est pas une étude pour DVD Classik), je n'allais pas m'illustrer dans le registre "J'l'ai pas vu mais j'en parle quand même". J'ai omis bien d'autres films que je n'ai pas vus non plus. Et déjà qu'on me trouve -- à juste titre -- trop long et sans grand intérêt... ;-)
Si un jour je dois choisir Mankiewicz ou Lewin, je promets de parler de *chacun* de leurs films car je les ai presque tous vus. ;-)
@Carine : Fan de Connery, avouez ! ;-)

Écrit par : Blumroch | 05/04/2018

Blumroch
J'espère que c'est pas trop grave, car je n'ai nulle envie de me soigner ;-)

Écrit par : Carine | 05/04/2018

Blumroch > Bigre ! J'aimais bien Milius, mais j'ignorais que le personnage était aussi complexe et qu'il y en avait autant à dire. Merci.

Écrit par : Pharamond | 06/04/2018

@Pharamond : Je n'ai fait que rendre compte de quelques entretiens et articles, en faisant l'impasse sur les films que je n'ai pas vus. Mon sentiment général ne doit pas être entièrement faux. Faudra demander au camarade Boutros de compléter ces quelques propos ! ;-)
En tout cas, le personnage est sympathique.
Encore bravo d'avoir trouvé quand j'avais pris soin de ne pas donner à trouver un homme de lettres, croyant égarer un peu les recherches ! ;-)

Écrit par : Blumroch | 06/04/2018

Cela a un peu marché, j'avoue ;-)

Écrit par : Pharamond | 08/04/2018

Une dernière citation -- apocryphe, mais qui pourrait être -- de Milius : "La démocrassie, c'est le gouvernement des moutons, par des bergers aidés de chiens, au profit des loups." ;-)

Écrit par : Blumroch | 11/04/2018

Le film *Conan* doit autant à John Milius qu'à Basil Poledouris, et c'est pourquoi je possède non seulement le DVD du film mais aussi le CD de la bande originale (dans une édition qui comporte quelques morceaux tirés d'autres films, morceaux sans grand intérêt). Je vérifie parfois si certain site commercial bien connu n'en propose pas une autre version plus complète généralement proposée à un prix abusif. Voici une quinzaine de jours, en cherchant "conan soundtrack" dans la section "musique CD et vinyles", je découvre qu'un certain Philipp Pelster est responsable d'une transcription pour orgue. L'idée est originale, le CD est à un prix ridiculement faible (7 dolleuros seulement) : j'ajoute donc ce titre à une commande. Je viens de l'écouter... et c'est une *bonne* surprise, même quand on connaît la version orchestrale par coeur. Les curieux en auront un échantillon avec cette kolossale et skandaleuse infraktion au droit d'auteur qu'on appelle YouTube :

https://www.youtube.com/watch?v=fnDDEMEX5-A

J'ai hésité un instant à mettre cette référence dans une entrée de la rubrique Musiques, mais je la crois idéale pour en finir avec Milius. ;-)

Écrit par : Blumroch | 28/04/2018

Les commentaires sont fermés.