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27/03/2018

Je suis Arnaud (2)

« L’acte héroïque du colonel Arnaud Beltrame, qui a donné sa vie pour en sauver d’autres, vient rappeler notre appartenance à un ensemble qui nous dépasse : la Nation. Cela nous invite à réfléchir aux notions de courage, de dépassement de soi et de citoyenneté au XXIe siècle. Ce moment d’hommage sera également l’occasion de rappeler le rôle des forces de sécurité au service des Français. Ainsi, les élèves pourront prendre conscience que la République se nourrit et grandit par l’engagement de chacun. »

Jean-Michel BLANQUER

C'est le mot que l'occupant actuel du Ministère de l'Éducation a envoyé aux enseignants pour leur demander de participer à l'hommage national en associant autant que possible les élèves, bien sûr. Quand je l'ai lu j'ai failli tombé de ma chaise : "LA NATIOOOOON". Cette apologie de l'entité honnis par temps calmes et prospères, ici digne des discours de la Convention, montre à quel point le rafiot républicain prend l'eau de toutes parts. Nos maîtres n'ignorent rien de la valeur de la chose qu'ils s'évertuent à déconstruire chaque jour qui passe et savent parfaitement utiliser sa carcasse fardée pour l'occasion quand les circonstances l'exigent, et tant que le peuple y croira encore un peu. Et ça marche : ils ont d'excellents thanatopracteurs zélés. Le malheur est que cela fait toujours son effet sur les braves "souchiens" déboussolés qui croient qu'ils ont encore un pays et que l’État les protège, sur une maigre frange des minorités qui prospère tant que la société reste stable et sur les natios, droitards, réacs, conservateurs et autres fétichistes de l'uniforme qui, la larmichette à l’œil, se disent que tout n'est pas perdu malgré ce que prétendent les capitulards, sans penser que c'est la deux-centième fois qu'ils se le disent depuis qu'ils ont l'âge de voter.

Parce que le monument badigeonné tricolore avec képi au sommet que les autorités ont bâti dans l'urgence commence déjà à se lézarder. On nous rebat les oreilles avec un Arnaud Beltrame bon mari, bon fils, bon frère, bon chrétien, grand sportif... sûrement charmant voisin et écocitoyen d'élite. Attendons encore un peu et nous apprendrons qu'il dansait la valse et la zumba comme personne et qu'enfant il avait sauvé un chaton de la noyade. Or on apprend que l'homme avait un peu fricoté avec le gouvernement (conseiller auprès du Secrétaire général du Ministère de l’Écologie) sous le quinquennat de François Hollande, protecteur sans pareil de notre pays comme chacun sait. Ouille ! Il appartenait aussi à la Grande Loge de France. Certes les Francs-maçons ne sont pas tous d'immondes crapules, pas tous, mais on peut sûrement trouver mieux comme défenseurs de l’Église et de la Nation. Re-ouille !

Et j'attends toujours un récit autre que celui de Monsieur le Procureur de la République sur la fameuse substitution à l'otage.

Commentaires

Le récit de la substitution, je pense que nous l'attendrons longtemps.
Il faut peaufiner le scénario et s'assurer que la femme substituée, si elle existe, le valide.
Cela peut prendre du temps et de la persuasion.
Mais je fais preuve de mauvais esprit, là.

Écrit par : Carine | 27/03/2018

@Pharamond, @Carine : A quand nos badges "Je suis... un Mauvais esprit" ? Ou encore "Je suis... un esprit alin" ? ;-)

Écrit par : Blumroch | 27/03/2018

@Pharamond, @Carine : A quand nos badges "Je suis... un Mauvais esprit" ? Ou encore "Je suis... un esprit {M|m}alin" ? ;-)
(dans le commentaire précédent, les codes HTML pour "less than" et "greater than" ont été dévorés par hautetfort qui n'aime pas les facéties de l'orthographe 2.0 !)

Écrit par : Blumroch | 27/03/2018

Je serai curieux de savoir ce qu'aurait à dire au sujet de la franc-maçonnerie le Père Jean-Baptiste, le Chanoine qui accompagnait spirituellement Arnaud Beltrame et sa femme.
Ignorait-il cet aspect de la personnalité du lieutenant-colonel?

Si l'on fouille un peu, on a d'un côté le 24 mars le communiqué de la GLDF "réclamant" le corps à peine froid, sachant que dès le 23 au soir sur les réseaux cathos puis sur les réseaux mainstream tournait l'information de sa récente conversion et de son cheminement vers une pratique catholique encore plus assidue. Le prêtre qui l'accompagnait, avec sa femme, vers le mariage religieux a d'ailleurs pu lui donner les derniers sacrements.
L'article de la Croix du 25 mars précise, qu'au dire d'un proche, les liens avec la maçonnerie s'étaient distendus.

Quant à Blanquer....c'est un enfoiré d'idéologue maçon pas franc du tout. Il est aussi marqué que Peillon, mais en bien plus vicelard car beaucoup mieux camouflé.
Ces psychopathes feront TOUT pour garder la main-mise sur tous les leviers du pouvoir.

Je vous confirme que les braves militaires, tout comme le droitard encore un peu idéaliste, vont une fois de plus se faire avoir dans cette histoire. Que voulez vous, le cynisme impudent n'est pas du tout dans leur nature. Ce serpent de Macron saura toucher les cordes sensibles.

Je vous dis ça parce qu'il y a maintenant 25 ans (mince! déjà!) quand j'arrivais à Coët j'étais sans illusion sur la qualité de notre classe politique. J'avais l'espoir, malgré la nullité crasse et vérolée des politocards de l'époque, de pouvoir tirer mon épingle du jeu pour quand même me battre "pour le succès des armes de la France". Je savais que ce risque faisait partie du "paquetage" depuis bien longtemps, "grandeurs et servitudes militaires" comme l'écrivait Vigny.
Je savais que je risquais de ne pas faire un longue carrière, parce que tôt ou tard on risquait de me demander un truc qui me prostituerait au profit d'intérêt étranger au peuple Français.
Ça n'a pas loupé, il y a 14 ans que je suis civil (re-mince!)
Le colonel qui m'a joué un tour de cochon a provoqué mon départ, et m'a rendu en fait un immense service : j'étais à l'époque célibataire et sans charge de famille et j'avais les moyens de ne pas rester que pour la gamelle.
Maintenant, j'ai l'impression que les mili, mes anciens frères d'armes, sont prostitués pour des intérêts non pas étrangers mais opposé à ceux du peuple français. Ce basculement est pour moi daté de la très néfaste présidence Hollande (voire l'intervention en Libye par Sarkozy)
Il devient vraiment compliqué de mener les missions quand même en partie "pour le succès des armes de la France"

Si un jeune me demandait "est-ce que je dois faire Saint Cyr" je lui répondrais "vas-y, mais vas-y comme un trotskyste. Fais de l'entrisme, apprends le métier des armes. Sache que ce sera éprouvant, car l'ennemi sera dans ton dos : tes chefs, les politiques, n'auront que mépris pour tes hommes et toi. Ta hiérarchie militaire balancera entre le "pas de couillisme" désabusé, le carrièrisme sacrificateur si l'intérêt personnel l'exige, mais aussi parfois un vrai soutien. Tu auras peut-être, et plus sûrement que moi, à vivre le moment où il te faudra te retourner contre les politiques. Bats-toi avant tout pour tes soldats"

La clique macronienne a une veine que je qualifierai de véritablement diabolique. Elle se trouve confronté à un attentat, qui se termine par une possibilité de "story telling" qui leur donne gratos des crédits pour quelques tours de manège de plus.

Un vrai "moment Goldstein" de pseudo-réaction. On n'a pas le cul sorti des ronces.

Écrit par : Popeye | 27/03/2018

@Popeye : Votre évocation désabusée de militaire estimable et idéaliste m'a rappelé, évidemment, deux livres qui, peut-être, susciteront l'intérêt de quelques membres de notre club.

Le premier m'est un souvenir à la fois lointain et mauvais : dans *L'enlèvement* de Volkoff, le héros est un jeune militaire français et catholique, chargé de capturer un prétendu criminel de guerre que réclame un auto-proclamé tribunal international des droits de l'homme (ou quelque titre analogue, aussi mensonger que vaniteux). C'est bien évidemment au seul profit des intérêts américains servi par un gouvernement de traîtres et de collaborateurs heureux de leur profitable vasselage, heureux d'exploiter d'anciennes vertus pour détruire le monde ancien. Le soldat, ayant appris à estimer le guerrier qu'il doit livrer aux forces du Bien, fait mine de regretter, dans son for intérieur, sa mauvaise action réussie. Il a beau se savoir au service d'intérêts qui n'ont rien à voir avec la France, rien à voir avec l'honneur, rien à voir avec les valeurs qui ont fait de lui ce qu'il est, il se réfugie *in fine* dans cette vertu d'esclave : l'obéissance *inconditionnelle* à un commandement qu'il méprise.
J'ai *détesté* ce roman, pourtant honorable.

Le second livre est d'une autre trempe, et plus satisfaisant pour l'esprit : dans *Les murailles de feu* (*Gates of Fire*), Steven Pressfield fait tenir à l'un des personnages ce discours aux Spartiates et Thespiens réunis avant le dénouement magnifiquement évoqué dans quelques répliques du *Dernier samouraï* : "Frères, je ne suis ni roi ni général. Je n'ai jamais été plus qu'un commandant de peloton. Je vous dis donc ce que je dirais à mes hommes, sachant la peur qui s'agite en silence dans chaque coeur, pas la peur de la mort mais la peur de bien pire, de défaillir, de manquer, d'avoir été inférieur à soi-même dans cette heure ultime. [...] Voici ce que vous devez faire, mes amis. Oubliez le pays. Oubliez le roi. Oubliez les épouses et les enfants et la liberté. Oubliez toutes vos idées, aussi nobles soient-elles, pour lesquelles vous pensez que vous vous battez aujourd'hui. N'agissez que pour ceci : pour le camarade qui se tient à vos côtés. Il est tout et tout réside en lui. C'est tout ce que je sais. C'est tout ce que je peux vous dire."
J'ai entendu le chant de l'acier. ;-)

Écrit par : Blumroch | 28/03/2018

j'ai comme une impression que pour certains ici catholique c'est mieux ou moins dangereux que maçon... perso je ne vois pas la différence.
Brainwashé comme tout francaouï, il a sincérement cru que l'Islam c'est une religion d'amour et tout. Il n'a pas eu peur comme ces méchants fascistes qui votent Fillon. Il a sincérement cru qu'il ne courrait aucun risque et paf... la tuile ! Pour un maçon... la tuile ?
non ?
bon okay je sors

Écrit par : Mistersmith | 28/03/2018

"le rafiot républicain prend l'eau de toutes parts"
Attention à vous, Pharamond, vous allez vous faire gronder par ce clown de Wauquiez qui veut créer un délit d'incitation à la haine de la république :-)

Écrit par : Philippe Dubois | 28/03/2018

N'ecrivez plus souchiens, comme vous y enjoint rokoya Diallo ou nous ne savons qui

Faites plutôt honneur à mon néologisme "souchard" et propulsez le avec fierté !

J'ai pas de blog, il faut bien que quelqu'un popularise cette trouvaille qui tombe sous le sens

Écrit par : Kobus van cleef | 28/03/2018

Le rafiot republicon prend eau de toutes part....
Lors du pentanat du minimissime Sarkozy, sa majorité godillot ( ou gode tout court ?) avait voté la loi DALO , droit au logement opposable ( mais opposable à qui ? à quoi ?)
Ce qui m'avait inspiré cette réflexion sur mon blogue de papier, qui ne sera jamais traduit en pixels "la société fera eau par tous les dalots qu'on a creusé dans sa coque , faut dire que sa ligne de flottaison était déjà assez basse"

Écrit par : Kobus van cleef | 28/03/2018

@Kobus van cleef : Excellent, le "blogue de papier"... qu'on aimerait bien lire. It made my day -- hier, c'était cette trouvaille du camarade Paul-Emic évoquant les menus ennuis du sieur sarkozy : "s'il est inculpé puis condamné, il fera de la prison par correspondance" (quel bel optimisme !). ;-)

Écrit par : Blumroch | 28/03/2018

@Pharamond : "le rafiot républicain prend l'eau de toutes parts". Fluctuat et merditur ? ;-)

Écrit par : Blumroch | 28/03/2018

Carine > Une histoire aussi crédible que celle de Mohamed Merah traversant le salon plein de policiers et se jetant par la fenêtre sans pouvoir être arrêté.

Blumroch > H&F n'est pas très malin.

Popeye > Je me demande comment on peut être policier ou militaire aujourd'hui ; sauf être très naïf, affamé, je-m'en-foutiste ou arriviste. Remarquez cela fait déjà pas mal de monde.

Mistersmith > Les catholiques tant qu'il ne suivent pas à la lettres des délires vaticans sont moins nocifs que les FM.

Maçon, tuile... j'aime bien, restez.

Philippe Dubois > Le Système est féroce mais plein d'incompétents, ce qui nous laisse encore un peu de tranquillité.

Kobus van cleef > C'est promis vous aurez droit à "souchard" la prochaine fois même si j'aime bien "souchien" avec "chien" dedans.

Si jamais vous voulez partager des passages de votre blog de papier ce sera volontiers.

Blumroch > Bientôt, plus que "merditur"...

Écrit par : Pharamond | 28/03/2018

@Pharamond : Cétropinzust. Quid de "Winter is En Marche", que personne n'a repris ? ;-)
Pour "merditur", cette anecdote : pendant la deuxième guerre européenne, dans un cabaret, un comique s'avance sur scène, le bras tendu dans un impeccable salut réglementaire, pour énoncer d'une voix forte "Jusque-là, oui, jusque-là, nous y sommes jusque-là !". Je l'ai trouvée dans au moins deux compilations d'anecdotes (à prétentions) historiques : dans un cas, l'auteur prétendait que c'était en France ; dans l'autre, c'était en Allemagne (et alors assortie de cette précision : "N'ayez pas peur : plaisanterie autorisée par le gouvernement.). ;-)

Écrit par : Blumroch | 28/03/2018

vous zavez vu ? le kriffe a quand même réussi à remplacer la pleuriche du beau maçon tricolore par la pleurniche d'une vieille mémé (méme Norah ?). Trop fort le kriffe pour phagocyter les pleurniches des cathos.

Écrit par : Mistersmith | 29/03/2018

@ mister smith

même "pattern" dans l'affaire Merah : Une petite frappe, en relation étroite avec les services français, avait supposément fumé trois uniforme et peu après... il y a une histoire de meurtre dans une école. De cadavres invisibles pour la justice car exfiltrés vite fait en Israël. Grosse émotion et tout le... bataclan...

Écrit par : Blondinette | 29/03/2018

Y ' a un moment que je mets plus mon grain de sel ici , pas par fâcherie , ça non ! j' ai un peu vidé mon sac ailleurs pour changer ... tant on a l' impression réelle de rabâcher , se répéter , tourner en rond ! et pourtant en lisant vos commentaires , je vois qu' humour , imagination , et intelligence ! existent encore ! je cite personne en particulier , pas faire de jaloux :-D

Sur le sacrifice du Colonel , que vous dire ? il n' a pu agir que sur ordre , et quelque chose a foiré . On ne nous dit rien sur l' arme utilisée par le tueur .. j' ai lu un "7,65" mouais un peu "léger" .. je penche pour un 7,62 Tokarev , une arme puissante qui a fait ses preuves . Sinon ? rien à attendre du Pouvoir , au contraire , que des mauvais coups ...

Et puis nous avons cette vieille dame assassinée , Mireille Knoll , parceque "juive" soit-disant .. et ça change quoi ? ça reste un crime sordide , un "faits divers" hélas bien banal en Francarabia . Quid de son assassin ? là encore discrétion ... Tous ces manipulateurs , exploiteurs de misère me dégoutent ..

Écrit par : EQUALIZER | 29/03/2018

@EQUALIZER : #BalanceDesNoms ! ;-)

Incidemment, pas mal, comme mot d'ordre pour l'époque : ça peut servir dans bien des circonstances.

Converti, comme le makron, au procédé réputé vichyssois du "Name and Shame" ("J'appelle un chat un chat, et makron un khon", dit le pseudo-Boileau), l'Oeil de Sauron était sur le point de révéler la date des dernières interventions publiques de certains pour leur rappeler leurs obligations -- morales -- de commentateurs, eh eh... et aussi pour déplorer d'incompréhensibles disparitions.

Écrit par : Blumroch | 29/03/2018

Blumroch > Une plaisanterie sur le même sujet :
"- Comment on reconnait un optimiste d'un pessimiste ?
- Euh...
- L'optimiste c'est celui qui dit que tout va mal et bientôt on bouffera de la m...
- Et le pessimiste, alors ?
- C'est celui qui dit qu'il n'y aura pas pour tout le monde."
Elle date de l'URSS, mais est transposable.

Mistersmith > En lacrymocratie le CRIF est imbattable, des décennies d'expérience feront toujours la différence.

EQUALIZER > Merci pour votre aimable commentaire. J'éprouve aussi ce sentiment de tourner en rond, aussi ce blog s'éloigne-t-il régulièrement de notre triste actualité... avec plus ou moins de bonheur.

Pour Beltrame, le bien nommé, l'histoire est louche ; on verra bien avec le temps.

EQUALIZER > Avec le lobbying de la Communauté les enquêtes ne servent à rien. Un juif meure c'est antisémite, point.

Écrit par : Pharamond | 29/03/2018

@Blumroch

On pourrait même dire "Genghis Khon" vu ce qu'il nous prépare.

Pour Beltrame, je partage l'avis de Paul-Emic; héroïque mais irresponsable.

Écrit par : realist | 29/03/2018

@realist : Ah non, le [ma]kron ne saurait se comparer au grand Gengis Khan qui avait un cerveau, *lui* : la lecture de René Grousset (*L'empire des steppes*) vous dissuadera de ce rapprochement amusant mais sacrilège ! ;-)

Écrit par : Blumroch | 29/03/2018

@Pharamond : J'ai le sentiment que les membres de votre club sont d'accord sur l'*essentiel* ; ils peuvent donc évoquer, grâce à vos suggestions, d'autres sujets que ceux, trop nombreux, d'affliction exposés ailleurs -- même si de certains détours y peuvent ramener à l'occasion.

Écrit par : Blumroch | 29/03/2018

Blumroch > J'ai le même sentiment.

Écrit par : Pharamond | 29/03/2018

@ Blumroch
"L'enlèvement" est un Volkoff, j'allais écrire un "grand Volkoff" ce qui est limite pléonasmique.
Avec une partie des mêmes personnages, mais moins fouillé psychologiquement, vous avez "le complot"
On y trouve beaucoup moins la "mentalité d'esclave" qui vous a froissé dans le premier volume.
D'ailleurs, souffrez que je vous reprenne. Ne parlez pas de "mentalité d'esclave" mais d'esprit de service, ou de discipline. Depuis Rome, Cicéron et son fameux "cedant arma togae" le militaire est au service du politique, même s'il se trouve parfois un César pour franchir le Rubicon.
Et même si, quand le Politique est un démagogue crapuleux ou un idéologue camouflant bien son influence délétère, la tentation de franchissement du Rubicon étreint voire obsède le centurion.

Pour ce qui est des raisons de combattre, votre héros de fiction a tout dit. Un personnage réel, lui, a laissé à la postérité le même état d'esprit. C'était le général Thorette, quand alors colonel il commandait le 3ème RIMa au début de l'offensive terrestre de l'opération Daguet.
Je vais tacher de vous trouver son ordre du jour.

Pour ma part, je n'ai pas eu l'honneur de prononcer de tels paroles. J'ai juste eu l'immense satisfaction professionnelle de commander "dispositions de combat" à quelque reprises pour des missions de reconnaissance. La toute première, il s'agissait de reconnaître une maison initialement occupée par des Serbes à Vucitrn, et à ce moment squattée par des albanais. La baraque, une espèce de grosse ferme urbaine, s'est révélée finalement inoccupée ou presque. Les renseignements nous indiquaient que les occupants n'avaient pas l'intention de laisser la place et affirmaient haut et fort "qu'ils y viennent, on ne se laissera pas déloger"
Avant de franchir le portail de la cour, on ne sait pas ce qu'on trouvera derrière. Rien, un pov' gars paumé ou des militants de l'UCK qui rafale à la kalash. Mais ça, c'est derrière le portail fermé. Et il va falloir l'ouvrir et le franchir pour le savoir.
Alors quand tout le dispositif vous rend compte à la radio "en place", avant d'appuyer à votre tour sur la pédale du combiné radio pour dire "à tous, en avant" vous avez une p'tite boule dans le ventre et une sacrée décharge d'adrénaline.
Le militaire, le soldat, s'il n'est pas un jean-foutre qui vole sa solde, a forcément en lui une bonne part de guerrier qui A-DO-RE ces moments de montée aux extrêmes.

Écrit par : Popeye | 29/03/2018

Internet et google c'est fabuleux comme la mythique bibliothèque d'Alexandrie!
On y retrouve tout.

Ordre du jour du Colonel Thorette avant l'offensive terrestre, 1ère guerre du Golfe.

"...Vous vous battrez demain pour quatre raisons principales.

Chacune est complémentaire de l’autre, mais si vous deviez n’en retenir qu’une, celle-là suffirait...

Vous vous battrez parce que le Président de la République, chef de l’Etat et chef suprême des armées vous l’ordonne, soutenu dans cette décision par le Parlement, émanation du peuple français et conformément aux décisions de l’ONU, émanation des Etats du Monde.

Vous vous battrez parce que, soldats de métier, « professionnels » comme on dit, vous avez choisi le noble métier des armes et qu’il est des circonstances où les armes, expression de la force, doivent servir le droit.

Vous vous battrez parce que l’adversaire qui est le vôtre aujourd’hui sera demain votre ennemi, mais vous vous battrez sans haine.

Vous vous battrez enfin, pour le chef qui vous conduira, le camarade qui sera à vos côtés, le souvenir de vos anciens, symbolisé par les plis de votre drapeau, pour l’esprit des Troupes de Marine qui nous tous, "marsouins", nous anime et nous unit.

Et au nom de Dieu Vive la Coloniale !
..."

Écrit par : Popeye | 29/03/2018

@ Pharamond
J'espère qu'il n'y a plus de vrai naïf qui s'engage. Comme je l'écrivais plus haut : il faut y aller en trotskyste. Pour apprendre à se battre. Pour être à la place où on pourra finir de faire tomber la baraque. Ou si l'on est plus guerrier, ou aventurier, qu'autre chose, tout simplement pour l'adrénaline et la binouze avec les frères d'arme.
Parce que tirer c'est rigolo, et plus le calibre est gros plus c'est fun. Ah, et faire péter 500 grammes de plastic! "allez mon lieutenant, on peut mettre un kilo?!? Allez, pour voir! Quoi, la limite du polygone est à 250 grammes? Booo, allez, on n'entendra à peine la différence" (dialogue vécu...)
Sans parler de prendre l'hélico, de se faire secouer dans un blindé à fond de train dans la verte, de sauter en parachute, de faire du ski de l'escalade ou de la piste d'audace.
Et là, paf, sentinelle.
On va véroler nos soldats et en faire des miliciens dans l'âme. Et comme encadrement ne resteront que les aptes à la fonction de kapo.

Écrit par : Popeye | 29/03/2018

Apparemment, le colonel Beltrame a tenté sa chance à un moment de la discussion avec le lakdim.

Il n'a pas réussi à remettre la main sur son arme ou à empêcher le barbu de faire feu. Avec une ou deux bastos dans les mains, on est tout de suite moins efficace dans un combat qui se termine au couteau.

Et il y a quand même un truc qui me fait rager :

"...Car à 14h20, la situation bascule brutalement, pour une raison encore inexpliquée. Alors qu’Arnaud Beltrame tente de convaincre le terroriste de se rendre depuis de longues heures déjà, le gendarme aurait tenté de le désarmer, engageant un corps-à-corps avec Radouane Lakdim, tout en criant “assaut ! assaut !” pour prévenir les forces du GIGN d’intervenir. Ce sont les derniers mots que les négociateurs entendront de la bouche d’Arnaud Beltrame.

Les hommes de l’antenne du GIGN de Toulouse demandent une confirmation à leur siège pour porter l’assaut. Autorisation donnée. Ils interviennent et tuent Lakdim de plusieurs balles dont une dans la tête. ..."
Les hommes de l'antenne du GIGN de Toulouse demandent une confirmation à leur siège...
mais PUTAIN depuis le VietNam on sait que ce n'est pas à un mec à la radio de décider sur le terrain!!!
Et pourquoi le chef d'élément du GIGN n'avait pas l'autorité nécessaire pour y aller d'initiative?!? Mais purée, ces mecs là passent par des sélections d'un niveau d'exigence hallucinant, on peut leur faire confiance non?
et là un fichu crétin "pasdecouilliste" veut garder la main à 200 bornes de distance!?!
La minute ou les 2 minutes perdues pour l'intervention ont très bien pu coûter la vie au colonel Beltrame. Parce que le coup de couteau mortel à la gorge, il s'est fait dans les 10 dernières secondes de la confrontation entre le gendarme et le barbu. Sinon, le barbu aurait eu le temps de terminer et Arnaud Beltrame serait mort sur place.

Écrit par : Popeye | 30/03/2018

@ Popeye sur votre avant dernier commentaire.
Plus aucun commandant sur le terrain ne prend d'initiative . Les radios fiables, les liaisons satellites, les drones, que sais-je encore ont complètement supprimé toute capacité du commandant local d'entreprendre quoi que ce soit .
C'est sûr qu'à l'époque du TRPP8 que vous n'avez pas connue on se foutait pas mal de ce qu'en penserait le colonel, alors la cellule de crise n'en parlons même pas.

J'ai beaucoup aimé le compte rendu de M6 qui décrit que le gendarme se rend au tueur et lui remet son arme, arme qui a contribué à sa mort puisqu'il a été blessé avec elle avant d'être fini au couteau (les hyènes attaquent toujours à la gorge) . Est ce bien le rôle d'un chef de dispositif d'augmenter le nombre d'armes (chargées !) d'un tueur ? N'est pas l'inspecteur Harry qui veut.

Écrit par : Paul-Emic | 30/03/2018

@ Pharamond je n'avait pas retenu dans l'affaire Merah qu'il avait traversé le salon plein de policiers avant de se défenestrer. Ça rend l'histoire encore meilleure.

Écrit par : Paul-Emic | 30/03/2018

La phrase en exergue de mon blog, est de plus en plus d'actualité
"La guerre est engagée par chaque groupe dirigeant contre ses propres sujets" et on pourrait compléter en ajoutant "et uniquement contre eux"

Écrit par : Paul-Emic | 30/03/2018

@Popeye : C'est vous dire si je les apprécie : j'ai lu presque tout Vigny et presque tout Volkoff (c'est pourquoi je m'estime autorisé à juger que les livres du second ne sont pas *tous* au *même* niveau d'excellence -- au reste, seuls les médiocres sont constamment au meilleur de leur forme). Simple honnête joueur de vieux FPS (dont *SWAT 4* et *The Regiment*, dont les manuels sont instructifs d'avoir été conçus avec des professionnels de ces groupes d'intervention), je n'ai évidemment, dans la réalité, aucune vertu de militaire, aucune vertu de guerrier (je peux simplement *écrire* sur ces vertus, comme le Drameille d'Abellio pouvait écrire sur des sujets dont il n'avait jamais fait l'expérience pratique -- ce qui donne la limite de certains discours) ; je pense pourtant fort bien *comprendre* vos raisons... mais j'irai camper sur mes positions.

Dans *L'enlèvement*, deux fins étaient envisageables, plus prévisibles mais aussi plus satisfaisantes à mon sens que celle, déprimante, adoptée par Volkoff. Dans ma première fin, le militaire pouvait accomplir sa mission avant de quitter l'armée, écoeuré, pour devenir un mercenaire choisissant lui-même ses causes et combats. Dans mon autre fin, la plus plaisante, le militaire se libérait de tout engagement envers ses mauvais chefs, sans se soucier des conséquences, pour rejoindre le camp du guerrier, non seulement parce que sa cause féodale était la moins mauvaise, mais encore et surtout pour la beauté gratuite du geste. Que font d'autre les vrais héros du *Bouclage* qui saisissent, eux, l'occasion de faire, pour une fois (peut-être la dernière), leur vrai métier de policier au service de la population et non au service d'intérêts électoraux méprisables ? Que font d'autre de nombreux militaires héros de Pierre Nord ?

Incidemment, vous avez joué au secrétaire de rédaction en me récrivant ! ;-) Tout simpliste que je suis, jamais je n'ai évoqué une "mentalité d'esclave" chez *tous* les militaires, mais simplement, chez le héros de *L'enlèvement*, "cette vertu d'esclave : l'obéissance *inconditionnelle*", ce qui est légèrement différent. Je ne joue pas ici au "J'l'ai pas dit et vous avez mal compris" de nos chers journalopes et politicards : je me borne à préciser ce que je n'avais pas su exposer avec assez de clarté dans le commentaire de ce billet comme dans d'autres analogues. ;-) Faites-moi ce crédit : si l'idée de discipline collective m'est assez odieuse, je peux concevoir ce qu'est l'esprit de service. Vous savez que dans "notre" camp, nous savons reconnaître la qualité des *individus* (ainsi, voir la composition du dernier carré de résistants dans *Le camp des saints*). Si j'ai pris la liberté de vous qualifier de "militaire estimable et idéaliste", c'est bien que malgré ma confiance *inexistante* dans les effectifs des armée et police, je ne les méprise pas tous par essence : je suis bien évidemment certain que parmi eux, un petit nombre -- une élite, donc -- mérite le respect. Vous m'accorderez que le pourcentage des idéalistes doit être assez faible. Hélie de Saint Marc et Pierre Clostermann ne sont probablement pas des modèles chez la majorité des militaires... et c'est bien dommage.

Vous semblez, j'en suis heureux, avoir apprécié le discours imaginé par Pressfield : vous comprenez donc bien que si je devais me battre (sans grande utilité pour mon camp), j'aimerais mieux tomber parmi les Spartiates de *Gates of Fire* que parmi des militaires professionnels, surtout français au service de la "res putana" (ce n'est pas du bon latin mais la forgerie m'amuse) ou d'une organisation internationale. Un peu pour la cause à défendre, même si ce n'est pas le plus important, mais surtout pour ce concept mis en avant par Raspail : l'*attitude*. C'est la raison pour laquelle j'apprécie tant la nouvelle de John Buchan intitulée *The Lemnian*, nouvelle qu'on trouve dans le recueil *The Moon Endureth*. Dans ce texte que j'ai beaucoup mentionné, Atta, un marin de Lemnos, pourtant ennemi des Spartiates, décide de se joindre à eux aux Thermopyles où le hasard l'a mené, parce que c'est le beau combat à mener, le combat d'une élite contre des hordes immenses assurées de la victoire, le combat de l'esprit contre la matière. Atta pourrait quitter le futur champ de bataille, mais il n'obéit qu'à lui-même : il se montrera digne de ses ancêtres, digne de mourir avec ces Spartiates qu'il considère comme autant d'incarnations d'Arès. "They [les Spartiates] would die for their fatherland, and their vows ; but he [Atta], for a whim, a scruple, a delicacy of honour.", "I will stay. God's curse on all Hellenes ! Little I care for your quarrels. It is nothing to me if your Hellas is under the heels of the East. But I care much for brave men. It shall never be said that a man of Lemnos, a son of the old race, fell back when Death threatened. I stay with you, men of Lacedaemon." Qui n'irait vibrer à ces mots, comme à ceux de la fameuse prière de Conan à Crom ? ;-) C'est dire si je pense vous comprendre quand vous évoquez fort bien le moment où, enfin, vous pouvez commander "A tous : en avant !".

J'ai un certain mérite à le souhaiter puisque contrairement à beaucoup d'intellectuels (dont je ne suis d'ailleurs pas, n'ayant aucun respect pour eux : j'espère avoir simplement un peu de bon sens et de logique) et assimilés, je n'ai aucun goût pour la chose militaire, mais j'aimerais, pour ma part et sans espoir d'en *profiter* (horreur !), que le militaire fût politique et que le politique fût militaire, comme dans *Starship troopers* et dans la vraie Rome, quand la citoyenneté était la récompense d'un long service -- même les pires des politiques romains ont longtemps été obligés d'avoir une expérience pratique du combat et du commandement, au risque de perdre la vie. Qu'on n'aille pas me rétorquer que c'est une vue bien trop idéalisée : je connais assez mon histoire romaine et mes auteurs latins pour le savoir. Et si je ne crois pas au sauveur providentiel, même entouré par quelques cerveaux d'élite, j'aimerais voir un bon esprit réveiller quelques anciennes vertus dans la population (qu'on se rassure : je ne compte pas sur ce miracle).

Je crois discerner une certaine colère, et légitime, quand vous évoquez ces spécialistes entraînés qui doivent, avant de mener un assaut décisif, demander une confirmation et une autorisation, quand la rationalité voudrait qu'on les laissât décider du moment d'agir en fonction de la situation sur place. Auraient-ils désobéi au "protocole" que le dénouement aurait été probablement autre. Je me souviens avoir lu, il y a très longtemps, sans doute chez Jünger ou von Salomon, qu'avait existé une paradoxale décoration récompensant un acte de désobéissance aux ordres ayant abouti à un *succès*. Si c'est vrai, c'était une *excellente* idée.

Après cette énième digression, j'en viens à l'ordre du jour de ce colonel Thorette dont vous m'apprenez l'existence. J'avoue quelques réserves -- et ce n'est pas pour faire mon *contrarian*. Souffrez que je les expose rapidement.

Ainsi, l'énumération des raisons de combattre me semble donnée dans le mauvais ordre ou alors dans une progression paradoxalement démentie non seulement par le "enfin", dans la quatrième raison, mais surtout par l'insistance sur la première raison, présentée comme *seule* suffisante, à savoir obéir aux ordres d'un président, aux ordres d'une assemblée, aux ordres d'organisations internationales. On en déduit que les destinataires de ce discours ont été sélectionnés : ils respectent la *forme* (pourtant éphémère) du régime, ils croient avec une certaine candeur que les assemblées représentent réellement la population (ne pas rire, surtout ne pas rire), et ils considèrent les intérêts étrangers collectifs comme supérieurs aux intérêts nationaux (*no comment*). Pour ma part, je n'aimerais pas devoir me battre pour de telles raisons en obéissant à de telles "autorités". Certes, j'éprouve une certaine aversion pour l'obéissance aveugle (même si je peux respecter un contrat que j'ai librement signé), mais quand même, dans ce cas, j'aurais le sentiment de me battre pour Disneyland et au profit d'une mafia.
Vous imaginez, cette inscription sur une tombe : "mort pour obéir aux ordres de..." l'O.T.A.N., l'O.N.U., l'U.E., n'importe quel président de la Vème ? (rayez la mention inutile). A part "mort au combat"... (Raspail a écrit de fort jolies choses sur ce point en évoquant ses chers Pikkendorff).

Je ne suis pas en extase devant le juridisme, ce "droit" trop souvent courbe et courbé (y'a sur ce point une jolie et profonde réflexion de Dumas fils, mais je préfère me censurer). C'est dire si je trouve mauvaise, dans la deuxième raison, cette pétition de principe qui assimile la force à un *ultime* recours au service d'une "légalité" qui n'est pas *nécessairement* légitime ni même justifiée (vous aurez deviné que La Verrue n'est pas mon romain favori). J'aurais tendance à penser qu'un usage précoce et *intelligent* de la force, à titre *préventif*, permet de gagner du temps et d'éviter de plus grands malheurs futurs. L'histoire du traité de Versailles semble démontrer ce point (voir le magistral ouvrage de Bainville, ouvrage que Jacques Laurent admirait avec raison).

Dans la troisième raison, je vois mal l'utilité de cette transformation qui fait *soudain* de l'adversaire un ennemi à considérer "sans haine" (ah, Baudelaire...). Doit-on considérer que l'ennemi ne le devient qu'au premier coup de feu et qu'avant, c'est un affrontement entre personnes de qualité, à coup de ballons blancs et de nounours ? Dans un conflit, l'ennemi est l'ennemi, déclaré ou non. Quant à l'absence de haine... Sauf erreur de ma part, le spectre des sentiments vis-à-vis d'autrui est résumé par trois émotions : amour, haine, indifférence. Si la haine est interdite (et pourquoi pas "ne pas leur faire de mal", en plus ?), en doit-on déduire qu'on doit aimer l'ennemi (attitude suicidaire) ou qu'on doit le considérer d'un oeil vaguement indifférent (attitude suicidaire elle aussi) ? Pas même une sainte colère comme motivation ? Pourquoi se battre alors, en *technicien*, en *employé* ?
Si se battre sans haine, c'est *simplement* se battre en gardant la tête froide, autant le dire sans faire la moindre concession au sentimentalisme moderne (la guerre comme boucherie baudelairienne ?). Et puis, faudrait savoir : je crois me souvenir, pendant les guerres se déroulant dans le Golfe, que les autorités ont énoncé sans hésitation un certain nombre de propos et même de bobards destinés à "justifier" la haine et les interventions militaires -- oui, surtout de la part des américains, mais quand même...
Et parlant de haine, me revient à l'esprit ce fort joli dessin humoristique (enfin, pas tant que ça) vu récemment je ne sais plus où (la malédiction d'Internet !) montrant un père ayant tous les attributs du gauchiste bobo, disant à sa fillette un peu effarée "Et si des terroristes venaient à te tuer, ma petite, sois rassurée : ils n'auront pas ma haine."

C'est donc la quatrième et dernière raison qui devrait, à mon sens, venir en premier. Elle pourrait même être assortie de cette précision : "Ceux d'en face ont leurs raisons, nous avons les nôtres, et c'est sans grande importance. N'allons pas mourir pour notre patrie, faisons de notre mieux pour que ceux d'en face meurent pour la leur." (cette dernière phrase, c'est du Patton, sauf erreur de ma part).

Mais je n'ai pas l'esprit militaire. ;-)

Écrit par : Blumroch | 30/03/2018

@Popeye (suite) : "Je me souviens avoir lu, il y a très longtemps, sans doute chez Jünger ou von Salomon, qu'avait existé une paradoxale décoration récompensant un acte de désobéissance aux ordres ayant abouti à un *succès*. Si c'est vrai, c'était une *excellente* idée."

C'était trop beau. Je découvre à l'instant avoir été enduit d'erreur (l'intoxication, ce procédé que Pierre Nord a si bien exposé) par ma source allemande, quelle qu'elle soit, si j'en crois le kikipedia ricain qui précise à propos de l'ordre militaire de Marie-Thérèse (c'était la décoration dont je viens seulement de retrouver le nom) :

It was specifically given for "successful military acts of essential impact to a campaign that were undertaken on [the officer's] own initiative, and might have been omitted by an honorable officer without reproach." This gave rise to a popular myth that it was awarded for (successfully) acting against an explicit order. It is considered to be the highest honor for a soldier in the Austrian armed services.

Je tiens que récompenser un acte d'insubordination justifié, pensé et couronné de succès serait une excellente idée.

Écrit par : Blumroch | 30/03/2018

Popeye > Je rencontre encore des adolescents voulant rentrer dans les forces de l'ordre ou dans l'armée. A cet âge là ce n'est pas par carriérisme, plutôt l'attrait de l'action et l’idéalisation de ces professions. Il y a une bonne dose de naïveté là-dedans. Quant à "l'entrisme", je n'y crois pas une seule seconde, sans grade on ne peut rien et gradé on pense à sa carrière en faisant comme tout le monde et en pensant comme tout le mode, le peu qui pensent différemment le garde pour eux.
Je n'ai fait que mon Service nationale, 2 mois de classe où n'étant pas grand sportif ce n'était pas facile, mais où j'ai pu utiliser un peu de matériel, et 10 mois planqué parce qu'on m'a trouvé un souffle au cœur et parce que j'avais eu une bonne note aux tests des "3 jours". Rien de palpitant, mais je ne regrette pas d'avoir un peu côtoyé la chose martiale.
Pour le reste, la gestion de cette prise d'otage me semble un tantinet foireuse.

Écrit par : Pharamond | 30/03/2018

@Pharamond : Z'avez le droit (le devoir -- à prononcer sur un ton martial) d'intervenir même quand je m'adresse au camarade Popeye... ne serait-ce que pour condamner mon utilisation abusive de la bande passante de GCeYA ! ;-)

Écrit par : Blumroch | 30/03/2018

Continuez d'utiliser la bande passante autant que vous le voudrez. Les commentaires sont plus intéressants et mieux écrits que mes billets.

Écrit par : Pharamond | 30/03/2018

@Pharamond : You're fishing for compliments ! ;-)

Écrit par : Blumroch | 30/03/2018

Je le pense sincèrement, sans aucune fausse modestie, je suis parfois étonné que des personnes, dont vous, trouvent ma prose laborieuse digne d’intérêt alors qu'il y a tant de blogs mieux écrits que celui-ci. Ceci dit j'en suis très heureux, flatté et souhaite que cela continue ;-)

Écrit par : Pharamond | 31/03/2018

@Pharamond : "La fausse modestie est le plus décent de tous les mensonges". ;-)
Bien vu pour l'entrisme. On ne peut feindre *longtemps* l'adhésion à ce qu'on réprouve, sauf à avoir une mentalité d'agent dormant qui serait, selon les spécialistes du renseignement, assez rare.

Écrit par : Blumroch | 31/03/2018

Comme pour ceux qui regarde la télé tous les jours et disent garder du recul. C'est un exercice possible, mais hautement périlleux où peu réussissent.

Écrit par : Pharamond | 31/03/2018

Rares sont les anarques. Les rares fois où il m'arrive de regarder la télé, dans la famille ou chez des amis, j'ai l'impression d'être dans les dimensions parallèles. L'émission de Le Galou sur TV Libertés fait peur. On mesure bien les limites de la ré-information lors des discussions avec la famille, les amis ou les collègues.

Écrit par : Sven | 01/04/2018

@Sven : "Venator victor !" (sur le modèle du "Venus victrix !" des légions de César) ne saurait être un slogan électoral. ;-)

C'est déjà à peine si, au terme de grands efforts sur le principe du "Tolle, lege !" (paraphrase : "Prends donc ce livre et lis-le, nous discuterons *après* !"), on parvient à ouvrir les yeux de ceux qui, rares, les avaient déjà *un peu* ouverts et les auraient sans doute ouverts bien plus tard, c'est-à-dire trop tard. Même s'il est déjà trop tard depuis longtemps...

Écrit par : Blumroch | 01/04/2018

Non, bien sûr, la figure de l'anargue n'a pas pour fonction de soulever les foules. J'imagine difficilement, et c'est tant mieux, des t-shirts avec le portrait d'Ernst Jünger en officier des troupes d'assaut avec la légende, la guerre, notre mère, comme on peut en avoir du Chié, Hasta siempre.

Écrit par : Sven | 01/04/2018

@Sven : Yep, la figure de l'anarque ne concerne que le salut individuel, tout comme celle du *Prisonnier* qui refuse de jouer le jeu social. Quand j'étais beaucoup plus jeune, je portais des T-shirts arborant le numéro 6 et cette fière déclaration d'indépendance : " I will not make any deals with you. I've resigned. I will not be pushed, filed, stamped, indexed, briefed, debriefed, or numbered ! My life is my own !". ;-)
A l'époque, j'ignorais que Proudhon l'anarchiste avait déjà résumé l'existence sous la tyrannie étatique (avec laquelle on ne devrait faire *aucun* compromis) : "Être GOUVERNÉ, c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n'ont ni le titre, ni la science, ni la vertu… Être GOUVERNÉ, c'est être, à chaque opération, à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, apostillé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C'est, sous prétexte d'utilité publique, et au nom de l'intérêt général, être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre résistance, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale !" (*in* *Idée générale de la Révolution au 19e siècle*).

Écrit par : Blumroch | 02/04/2018

Sven > La définition reste flou, à moins d'être ermite on interfère avec son milieu et vis versa. Et le nihilisme n'est pas loin. Ernst Jünger est un personnage fascinant, mais qu'elle est son apport à "notre cause" sinon la posture aristocratique ?

Écrit par : Pharamond | 02/04/2018

Je connais assez mal Proudhon et il semble que j'aie tort.

Écrit par : Paul-Emic | 02/04/2018

@Paul-Emic : Il vaut mieux que les sottises qu'Onfray en dit. ;-)

Écrit par : Blumroch | 02/04/2018

@ Blumroch Beaucoup de gens à commenxer par Marx ont dit des choses désagréables sur son compte ,ce qui finalement devrait en faire un compagnon agréable

Écrit par : Paul-Emic | 03/04/2018

Aucun rapport direct avec le sujet du billet, mais si vous lisez l'anglais, cet article vaut son pesant de caramels :

https://www.gamesindustry.biz/articles/2017-12-12-a-how-to-guide-for-muslim-representation

L'industrie du jeu vidéo doit donc, elle aussi, entrer en dhimmitude et ne pas s'aliéner les futurs maîtres. C'est terrifiant dès le titre : "A how-to guide for Muslim representation. WB Games Montreal senior designer Osama Dorias offers tips for developers not wanting to alienate a significant chunk of their audience" (incidemment, on notera le rappel du fric potentiellement perdu, rappel toujours efficace).

Je vois le moment où certaines certaines réjouissantes de *True Lies* vont être effacées.

Écrit par : Blumroch | 03/04/2018

Oops, I goofed : "certaines séquences", évidemment.

Écrit par : Blumroch | 03/04/2018

Le petit cochon des vêtements Naf Naf en a déjà fait les frais.

Écrit par : Pharamond | 03/04/2018

@ blumroch

"finie batterie Aziz..." ah quelle tranche de rire!

Dans le même genre d'état d'esprit politiquement incorrect, il y a bien vingt ans, Larry Collins mettait en scène dans un roman un attentat islamiste. L'agent de la CIA, un peu mis au rencard mais rappelé pour démêler le vrai du faux dans cette affaire parle de "facteur adbdul" pour décrire les bourdes des islamistes dans le montage et l'exécution de leur action, bourdes qui permettent de les retrouver et de les empêcher de continuer à nuire.

Le traducteur en français n'a pas osé écrire "travail d'arabe", mais je pense que le terme "facteur abdul" ne serait plus employé de nos jours

Écrit par : Popeye | 04/04/2018

@Popeye : Dans la salle du Grand Rex, pendant la projection de *True Lies*, dans une salle remplie de gens très... divers, nous étions *deux* à rire à certains gags -- ma fiancée de l'époque et moi. Même chose pour l'excellent *Des hommes d'influence* -- au reste, à entendre les commentaires à la sortie, presque tous les spectateurs étaient venus simplement pour les acteurs, quand ma fiancée et moi étions là *malgré* Robert De Niro et Dustin Hoffman.
Je suppose qu'aujourd'hui, nous serions lynchés.
Incidemment, merci de sembler ne pas me tenir rigueur de mon avis, assez différent du vôtre, sur le discours du colonel Thorette. ;-)

Écrit par : Blumroch | 04/04/2018

@ Blumroch
je vous avais mis le texte du colonel Thorette 1) parce qu'il avait été écrit et dit "pour la vraie vie" et pas que dans un roman 2) parce que, comme vous l'avez noté, il mentionnait comme suffisante la fraternité d'armes comme raison de se battre.
Il ne pouvait décemment pas écrire que les autres raisons n'étaient que de la gnognotte...

Écrit par : Popeye | 04/04/2018

@Popeye : Sans vouloir vous offenser, *si* j'ai bien lu, c'est hélas la *première* raison qui lui semble suffisante (voir *supra*). Et quand même, on est loin d'un discours rédigé par un historien de l'Antiquité -- je veux bien admettre qu'un ordre du jour soit plus bref que le magnifique discours que Tacite prête à Calgacus, entre autres exemples. Enfin, la décence, en latin, c'est faire ce qui *convient* à la situation (et c'est assez souligner la force de l'expression *non decet*) : décemment, donc, dire la vérité, n'est-ce pas un impératif quand on prend, et qu'on fait prendre, le risque d'y rester ? On peut préférer le style de Patton. ;-)

Écrit par : Blumroch | 04/04/2018

@ Blumroch
je cite : "...Chacune [des 4 raisons] est complémentaire de l’autre, mais si vous deviez n’en retenir qu’une, celle-là suffirait..."
Je comprends que prise individuellement chacune des raisons se suffit à elle-même.
Le colonel Thorette termine l'énumération par la raison la plus importante, celle qu'il faut retenir : la fraternité d'armes, qui dépasse toutes les autres (enfin de mon point de vue, et je gage que c'était le sien aussi vu le peu que j'ai connu du personnage)

Écrit par : Popeye | 04/04/2018

@Popeye : Il *commence* par invoquer l'*obéissance* à un président, à une assemblée et à une organisation internationale ! Et le "enfin" de la quatrième et dernière raison la relègue bien au rang le plus faible car l'énumération n'est pas en ordre d'importance croissante (comparez avec le discours de Pressfield qui écarte bien tout ce qui précède la seule vraie bonne raison). Ou alors je ne sais plus lire -- ce qui n'est pas impossible (au mieux, ce colonel sembler estimer que n'importe laquelle des quatre raisons données est valable, dans une logique de buffer où l'on se sert comme on veut !). ;-)
Campons sur nos positions ! ;-)

Écrit par : Blumroch | 04/04/2018

@Popeye : Typo fix : "de buffet", évidemment (le surgissement du *buffer* est lié à un souci de programmation).
P.S. : Ne sachant rien de ce militaire, je n'entends évidemment pas affirmer que votre hypothèse n'est pas ce qu'il avait à l'idée. Reste que l'expression, à *mes* pauvres yeux, n'est pas heureuse -- un peu à la manière du touitte de Bastié (qui est, elle, une imbécile indigne de respect).

Écrit par : Blumroch | 04/04/2018

@Popeye : P.P.S. : A la faveur d'une insomnie, je retrouve le grand discours de Patton (dont le remarquable film consacré à cette grande figure donne un écho assourdi mais encore perceptible), discours que vous connaissez certainement. Le voici d'abord en anglais :

https://en.wikipedia.org/wiki/George_S._Patton%27s_speech_to_the_Third_Army

puis en français :

http://www.checkpoint-online.ch/CheckPoint/Histoire/His0001-DiscoursPatton.html

C'est certes un peu long, un peu trop même ; c'est d'une rhétorique parfois... "populiste" (horreur !) ; c'est sans équivoque possible. ;-) Aucun appel au respect des autorités qui donnent les ordres, aucune subordination de la force au "droit", aucune tentative de prétendre que l'ennemi n'est pas haïssable. Il reste vrai même pour le camp d'en face. La guerre n'est ni un sport ni une occupation de politiciens. C'est peut-être lié au fait que Patton ne s'adressait pas à une armée majoritairement composée de professionnels.

Je ne suis pas certain que ce bref discours de motivation soit bien motivant, mais bon... :

"Messieurs, demain, nous allons nous battre. Si j'étais un sophiste ou un politique -- c'est la même chose --, je pourrais justifier notre engagement ici et maintenant avec de bonnes et de moins bonnes raisons. Mais vous le savez, je ne suis pas un politique et je ne suis pas un sophiste. Nous n'allons peut-être pas servir une juste cause. Nous ne sommes même pas certains de servir les intérêts de notre pays et de notre peuple.

C'est sans importance.

Ce qui importe, c'est qu'à nous tous, nous sommes une armée, une armée de camarades, presque de frères, une armée forgée par l'entraînement et les épreuves. Ce qui importe, c'est que nous sommes des soldats et que nous sommes prêts à vaincre ou à mourir. Demain, fier de vous commander, je serai avec vous en première ligne : en soldats, tous, nous nous battrons, et de toutes nos forces, et pour gagner."

Écrit par : Blumroch | 05/04/2018

"La définition reste flou, à moins d'être ermite on interfère avec son milieu et vis versa. Et le nihilisme n'est pas loin".

La définition n'est pas floue si vous lisez ou relisez Eumeswil. Beaucoup d'entre nous sont des anarques sans le savoir ou, en tout cas, oscillons entre la posture du rebelle et celle de l'anarque, avec moins d'intensité que Jünger ou que son héros Martin Venator. "La distinction réside en ce que le rebelle a été banni de la société, tandis que l'anarque a banni la société de lui-même. Il est et reste son propre maître dans toutes circonstances". La posture de l'anarque, c'est l'exil intérieur dans un monde qui ne fait plus sens, d'où sont bannis le sacré et la beauté. Le problème n'est pas l'autorité en tant que telle, mais qui l'exerce et dans quel but. "Non qu'en tant qu'anarque, je rejette à tout prix l'autorité. Bien au contraire : je suis en quête d'elle et me réserve, pour cette raison précise, le droit d'examen".

Ernst Jünger est un personnage fascinant, mais qu'elle est son apport à "notre cause" sinon la posture aristocratique ?

Je risque de ne pas être très honnête car Jünger est un de mes auteurs de prédilection, et cela en dépit d'apparentes contradictions. Ses apports à "notre cause", et je reprends vos guillemets qui me semblent très appropriés, sont divers et dépendent de la sensibilité de chacun. Le plus évident est d'avoir contribué au "fascisme immense et rouge" et d'avoir essayé de faire émerger une troisième voie, opposée au nazisme, en Allemagne. Et nous savons tous très bien que nous n'avons pas fini de payer la dette du nazisme. Sa critique de la technique et son écologisme, son mépris du monde bourgeois et de la démocratie de masse, son dépassement du nationalisme, son espoir d'une Europe unifiée, hors de l'orbite des deux super-puissances, sa conception non linéaire du temps et beaucoup d'autres choses sont précieux pour "notre cause". J'ai découvert son oeuvre avec le Boqueteau 125, j'avais 17 ans, grâce à Dominique Venner et AdB dans le numéro d'Enquête sur l'histoire consacré à l'Allemagne. A un moment où j'avais de plus en plus de doute sur les capacités du FuN à faire autre chose que du témoignage...

Écrit par : Sven | 06/04/2018

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