29/06/2015
Nous y sommes
Avec le progrès, l'expansion de la démocratie sur la planète, la fin de la Guerre froide et des grands courants idéologies, j'avais cru naïvement - j'étais plus jeune - que j'allais devoir me contenter de vivre dans un monde sûr mais aseptisé et ennuyeux, assister à une sorte de "fin de l'histoire". Terminés les grands bouleversements, l'actualité n'aurait été qu'une suite de faits divers très éloignés des horreurs à grande échelle du passé, le monde se focalisant uniquement sur sa prospérité. Je dois reconnaître que je me méprenais comme il ne devrait pas être permis car je suis en train de vivre en direct et de l'intérieur un événement d'une ampleur peut-être inégalée jusqu'à aujourd'hui et dont je devine aisément la conclusion tout en ignorant précisément les modalités ; la fin d'un monde, le mien. C'est d'une insondable tristesse tout en étant infiniment passionnant.
22:38 | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Triste constatation que nous partageons. Après un parcours de vie bien remplie, nous ne pensions pas terminer ainsi... Cela tient de l'irréel malgré la lucidité qui nous habitait depuis longtemps... Nous y voilà !
Écrit par : Crisfi | 30/06/2015
"tout en étant infiniment passionnant"
Oui !
Écrit par : Coach Berny | 30/06/2015
Crisfi > Tout a une fin, quand on y est ce n'est jamais gai. On pouvait par contre en souhaiter une qui a défaut de panache soit moins sordide.
Coach Berny > Les dix prochaines années promettent d'être pleines de rebondissements.
Écrit par : Pharamond | 30/06/2015
"tout en étant infiniment passionnant" : j'ajouterai "voire rassurant.".
Un château de cartes bâti sur le mensonge, la trahison et l'avidité ne tient pas longtemps.
Écrit par : téléphobe | 30/06/2015
Rassurant pour la logique mais inquiétant pour notre avenir.
Écrit par : Pharamond | 30/06/2015
Ce qui est vertigineux aussi, c'est se dire que dans quelques années, quand les choses auront nettement empiré, quand la violence aura encore gagné du terrain, quand nous aurons perdu encore plus de ce qui nous est cher (etc. etc.), nous aurons probablement la nostalgie d'aujourd'hui, de notre relative insouciance et liberté.
Écrit par : Nordiste | 30/06/2015
C'est le problème avec les dégringolades on était toujours un peu plus haut et plus éloigné de la chute finale l'instant d'avant.
Écrit par : Pharamond | 30/06/2015
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