09/12/2014
Taggus interruptus
Je n'avais jamais vu quelqu'un faire un tag. Comme tout le monde, j'ai vu des tags, des graffs et ce genre de bariolage urbain mais jamais quelqu'un en faire un. Ce soir donc, en rentrant du cinéma, j'ai enfin vu un tagueur à l’œuvre. Il était face à un rideau métallique encore vierge des gribouillis qui constellaient toutes les parois verticales de la rue ; et il était semblable à l'idée que je m'en faisais : jogging-baskets-sweet à capuche. Il a agité sa bombe de peinture, et tout absorbé par sa calligraphie il ne m'a pas entendu arriver sur l'autre trottoir. J'ai donc eu tout le loisir de sortir mon .22LR de son étui et de l'ajuster. "NIKE LA", il en était à tracer la barre horizontale du "A" quand j'ai sifflé pour le faire se retourner, doucement, entre les dents. Tirer dans le dos, je n'aime pas vraiment. Il a pivoté prestement prêt à fuir ou à se défendre, et j'ai tiré, deux fois très rapidement, dans la zone sombre que sa capuche formait sur son visage. Il a eu un petit mouvement de la tête vers l'arrière, rien de très spectaculaire, et il a glissé le long du rideau métallique. Le sang faisait un petit disque irrégulier au dessus du "A", un peu comme ce qu'on appelle un rond en chef dans certains alphabets scandinaves. "NIKE LA", qui appelait-il à "niker" ; la police, la justice, la France ? J'aurai dû attendre un peu.
20:16 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Si un tagueur se fait dézinguer à Bordeaux ces prochains jours le GIGN va débarquer par les fenêtres et la cheminée comme dans Brazil.
Écrit par : Paul-Emic | 09/12/2014
Et je saurais qui m'a dénoncé ;-)
Écrit par : Pharamond | 10/12/2014
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