01/11/2014
Non merci
Est fasciste le système politique qui fait référence à l'Italie mussolinienne et par extension à tout régime ou idéologie qui s'en réclame. Or, par un tour de passe-passe sémantique le système a fait de cet adjectif un synonyme de violent, cruel, arbitraire, autoritaire, raciste etc. bref un synonyme supplémentaire de tout ce qui peut être mauvais. Aujourd'hui presque tout le monde, quelque soit son bord, l'utilise dans cette acception pour disqualifier ses adversaires, avec plus de réussite à gauche qu'à droite qui pourtant persévère dans le procédé. Cet usage empêche toute analyse sereine du fascisme ; la moindre allusion doit être à charge. Comment serait-t-il d'ailleurs possible de trouver sans faire un contresens un seul aspect positif à ce qui est devenu une autre manière de désigner ce qui ne l'est pas ? On trouve ainsi dans les médias des islamistes modérés mais pas l'ombre de fascistes humains. Si des musulmans extrémistes veulent bien se calmer un peu on se doit de le souligner mais les fascistes étant par essence irrécupérables ce n'est pas négociable. Aussi, toute tentative de discréditer nos adversaires politiques en les comparant à des fascistes ou des nazis est inefficace puisque les fachos c'est nous pour le plus grand nombre et le système, et contre-productif puisqu'en qu'utilisant le vocabulaire biaisé de nos maîtres nous ne faisons qu'entretenir et pérenniser gratuitement l'arsenal qu'ils déploient contre nous.
18:55 | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Votre billet me paraît daté. Certes, la stratégie de diabolisation des réactionnaires en général et du Front national en particulier est toujours à l'œuvre, mais fonctionne-t-elle encore ? Ce que vous appelez "le système" n'est-il pas désormais réduit à un cache-misère politico-médiatique échouant à dissimuler le basculement idéologique des Français du côté conservateur ? C'est le bouquin de Zemmour qui se vend à des centaines de milliers d'exemplaires, pas celui de Cohn-Bendit...
Écrit par : Agg | 01/11/2014
Oui, elle fonctionne toujours. Oui, l'épouvantail fasciste est encore brandi. Le système est un cache misère mais il a pris soin de détruire toute autre option, c'est lui ou rien. Le berger tond les moutons et les vendra au marché mais pour l'instant il les protège du loup imaginaire. Le bouquin de Zemmour se vend et alors ? Les gens ont peur ils se rendent compte qu'on leur a menti aussi achètent-ils le Suicide français pour essayer de comprendre ce qui leur arrive. Ils le liront, diront que c'est moche ce qui leur pend au nez et c'est tout.
Écrit par : Pharamond | 02/11/2014
"""""Le bouquin de Zemmour se vend et alors ?"""""
>> Alors vous l'avez peut-être oublié tant le vent a tourné, mais il y a encore quelques années, un type qui se faisait traiter de pétainiste dans tous les médias ne risquait pas de vendre quoi que ce soit. Une parole autrefois muselée est désormais parfaitement audible, pour ne pas dire plébiscitée.
"""""Ils le liront, diront que c'est moche ce qui leur pend au nez et c'est tout."""""
>> Ca c'est un autre sujet, qui n'a pas de rapport avec la diabolisation, à mon avis. Tout système est affecté d'un facteur d'inertie. Ajoutez à cela l'hostilité quasi-atavique des Français pour tout changement et vous comprendrez aisément qu'ils préfèrent encore les haillons de la Ve République à l'hypothétique toge d'un ordre nouveau.
Écrit par : Agg | 02/11/2014
Que Zemmour ne soit pas encore ostracisé est une énigme pour moi. Mais n'oubliez pas que l'islamophobie s'insinue dans les hautes sphères et que certains membres du lobby qui n'existe pas sentent qu'ils ont fait une boulette en favorisant l'immigration musulmane massive. C'est peut-être une piste.
Oui, le Français reste attaché à l'ordre issu de système même quand il prend le visage du désordre mais je reste convaincu que la peur du fasciste fantasmé contribue à l'empêcher d'envisager autre chose que la soumission à nos dirigeants même honnis.
Écrit par : Pharamond | 02/11/2014
Tu penses, avec un bilan net de 25 millions de cocos et 0,5 à 20 millions d'apatrides divers en moins, les syndicats du secteur public et les cathos-bon-coeur ont peur du fascisme comme du croque-mitaine. Même avec la perspective de l'emploi sécurisé ;)
Écrit par : le blaireau-garou | 05/11/2014
Pour les apatrides, j'agrandirais la fourchette...
Écrit par : Pharamond | 05/11/2014
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