Le désert, d'Alger à Albuquerque

Le film algéro-américain de Rachid BoucharebTwo men in town, parce que c'est un remake de Deux homme dans la ville de José Giovanni, devient en français La voie de l'ennemi, sans doute parce que Forest Witheker a joué dans Ghost Dog : la voie du samouraï de Jim Jarmusch et que c'est plus vendeur comme ça. Bref, c'est l'histoire de William Garnett, un ancien gangster, qui revient dans sa ville après avoir purgé 18 ans de prison, il veut se ranger et s'est même converti à l'islam, c'est dire. Mais sur place il y a son ancien complice qui n'est pas de bon conseil et le shérif qui ne veut pas de lui dans le coin. Même avec l'aide de sa femme et de son agente de probation, la vie ne va pas être de tout repos. Bon, les hommes sont méchants, les femmes gentilles, le shérif est blanc et le héros noir. Ça se passe dans le sud des États-Unis, où tout le monde doit être plus ou moins raciste sur fond d'immigration clandestine. Avec opiniâtreté, le réalisateur d'Indigènes poursuit son œuvre de propagande par delà les mers. Les critiques se sont bien sûr pâmés d'aise et l'inénarrable chroniqueuse cinéma de 20 minutes, Caroline Vié, en conclut :« [Rachid Bouchareb] semble avoir saisi l'essence de l'Amérique. » Bigre !