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07/04/2014

J'ai un peu de mal avec les concepts postmodernes

Le matin à la station de tram, j'ai droit à mes trois quotidiens gratuits. Comme je ne regarde pas la télévision et que je n'écoute presque plus la radio, c'est le moyen pour moi de découvrir l'actualité officielle du moment. J'y guette chaque jour les signes infimes ou spectaculaires de notre progression vers le jour merveilleux où nous baignerons tous dans la convivialité et la citoyenneté universelle pour des siècles et des siècles. Aujourd'hui, par exemple, j'ai le plaisir de lire dans 20Minutes qu'"un cimetière protestant de Berlin réserve depuis dimanche un espace de 400 m2 où des femmes lesbiennes pourront être enterrées et reposer entre elles." Quel bond pour la dignité de la femme ! Quelle progression pour la condition humaine ! Il suffit seulement d'être lesbienne et protestante et hop ! on y a droit. L'émotion légitime passée, je m'interroge : les hommes lesbiens ça existe ? Suis-je sot, j'oubliais, une personne ne doit jamais être réduite à une de ses caractéristiques. C'est pour ça qu'on ne dit pas "un aveugle" ni même "un non voyant" mais "une personne non voyante". Certes, comme c'est un peu long on dit quand même "un non voyant", et je ne sais pas non plus pourquoi on ne dirait pas "une personne aveugle", mais peu importe, ce n'est pas le sujet. Donc, on dit "les femmes lesbiennes" et pas "les lesbiennes" pour ne pas les stigmatiser, les rejeter et les exclure d'une quelconque façon de notre société. Après, le pourquoi de leur auto-exclusion en voulant reposer entre elles, c'est leur affaire. On exclut pas, mais les autres peuvent s'exclurent eux-mêmes, c'est la base. Quoique, en y réfléchissant, je me dis qu'elles auraient pu laisser une petite place aux gays (on dit pas "les hommes gays", je crois), mais c'est sûrement un oubli de leur part. Sinon, avec la marche inexorable du communautarisme joyeux et de la discrimination positive, j'attends avec impatience un cimetière qui permettrait aux hommes hétérosexuels catholiques de disposer d'un petit carré pour reposer entre eux. Comment ça, ça ne va pas être possible ? Et pour les personnes bègues transsexuelles animistes ?

Commentaires

Pourquoi forcément un carré, il faudrait aussi un rectangle pour les grands maigres, voire une zone trapézoïdale pour les astigmates en échec.
Vous êtes une personne blogueuse qui va un peu vite en besogne. Il faut essayer d'être exhaustif dit mon coiffeur.

Écrit par : Jazzman | 07/04/2014

Il me semble que les "hommes hétérosexuels catholiques" disposent de gigantesques carrés pour reposer entre eux depuis des siècles et ce, pendant longtemps, à l’exclusion des saltimbanques, des hérétiques et bien sûr (!), des sodomites et autres saphistes. Bref, les communautaristes, ce sont d’abord les bons cathos et plus largement les religieux de tous poils.

Le fait que des femmes ayant une orientation homosexuelle disposent d’un espace pour reposer entre elles n’a rien à voir avec le communautarisme, mais tout simplement avec la volonté, comme c’est l’usage chez les hétéros, d’être enterré auprès de la personne qui a partagé sa vie. Ce qui relève du communautarisme, en revanche, c’est qu’une volonté aussi banale implique la création d’un espace spécial lorsqu’il s’agit de lesbiennes (ou de gays) parce que leur exclusion se poursuit après la mort : on ne sait jamais, d’ici qu’un ver de terre LGBT s’introduise en douce dans le territoire réservé aux "normaux"…

Écrit par : Agg | 07/04/2014

Jazzman > Diable ! votre coiffeur à raison et je ne m'étais pas aperçu de la tâche qui m'attendait en me lançant dans cette histoire spatio-mortuaire. Vous êtes une personne commentatrice enquiquineuse.

Agg > Pour être enterré avec la personne qui a partagé sa vie, en attendant les cercueils à deux places, il y a les caveaux. Les carrés étaient plutôt réservés aux confessions différentes de celle de la majorité des habitants locaux. Je ne crois pas que les gestionnaires du cimetière aient voulu exclure les lesbiennes mais plutôt qu'ils aient répondu à une demande de leur part sinon l'article n'aurait pas eu ce ton anodin mais aurait crié au scandale.

Écrit par : Pharamond | 07/04/2014

@Pharamond

>> Ca vaudrait le coup de vérifier l'information, parce que je trouverais cela très surprenant : les lesbiennes s'excluraient d'elles-mêmes ? Et même en admettant que ce soit le cas, on pourrait s'interroger sur ce qui sous-entend cette auto-stigmatisation : peut-être l'intériorisation d'une norme sociale dominante et ancrée historiquement, allez savoir (mais ce n'est sans doute pas du niveau d'un journaliste de "20Minutes", le ton anodin que vous notez relevant à mon avis de la légèreté de traitement du sujet, parce qu'au fond tout le monde s'en fout). Je prendrais un autre exemple : les boîtes de nuit. Il en existe des spécialement dédiées aux LGBT (qui acceptent d'ailleurs les hétéros...). Parce que ces maudits veulent rester entre eux ? Ou parce que lorsqu'ils font une sortie dans une boîte "normale", ça finit souvent par une violence à leur encontre ?

Je rajouterais, en faux naïf, que je ne comprends pas pourquoi il faudrait des emplacements différents pour des personnes de confession différente : ça gêne qui ?

Écrit par : Agg | 07/04/2014

La réponse dans l'article : http://www.20minutes.fr/societe/1344197-un-cimetiere-de-berlin-reserve-un-espace-uniquement-aux-lesbiennes

C'est effectivement une demande de la part d'une association de lesbiennes, mais le propos de la personne interrogée rejoint le mien : il s'agit moins d'un rejet communautariste que du désir d'être enterrée auprès de personnes qui ont compté.

Écrit par : Agg | 07/04/2014

Une chose est sûre : c'est que les vers et la pourriture n'ont pas d'état d'âme ni de sectarisme. De plus, ils n'ont aucun humour et il est impossible de discuter ou de s'engueuler avec eux (autour d'une bonne bière)
Je crois que je vais me faire cramer surtout que ma famille refusera certainement d'installer une prise internet dans notre caveau.
Ok =>[]

Écrit par : Martin-Lothar | 08/04/2014

Agg > "ça gêne qui ?" C'est pour les représentations des cimetières sur les cartes, c'est plus facile de mettre plein de petites croix, de petits croissants ou de petites étoiles de David. Les mélanges c'est plus compliqué à réaliser en infographie.

Martin-Lothar > Moi aussi je veux me faire incinérer, en d'autres temps j'aurais peut-être souhaiter reposer en ma terre de France, mais vu la tournure des événements : que le vent m'emporte.

Écrit par : Pharamond | 08/04/2014

J'ai lu que la crémation, de+ en plus pratiquée, est plus écologique que l'inhumation
Faut voir....
Si on compte le co2 ,les différents polluants, le gaz......
Ça vient surtout, cet engouement pour la crémation, du prix des inhumations, qui n'est pas négligeable et qui, surtout, est renouvelable, par le biais des concessions temporaires

Récemment j'ai lu qu'en Angleterre, une entreprise avait inventé les funérailles écologique ultimes
On met le cadavre dans un pourrissoir, phase liquide, on récupère l'eau les nutriments l'énergie les sels minéraux....
Qui a envie d'essayer ?

Écrit par : kobus van cleef | 11/04/2014

Même si une fois mort on se contrefiche du devenir de notre corps la solution du pourrissoir m’écœure un peu. Non vraiment, vive les flammes purificatrices !

Écrit par : Pharamond | 11/04/2014

Remarquez, avec une huile essentielle de zombie mariné (selon la recette de Kobus — à épicer éventuellement), on pourrait sans doute distiller une bonne gnole de derrière les fagots (et HTVA, oeuf corse).
Je propose la marque : "Soleil Vert" ou "Mort-dorée"
Des associés pour une telle SARL ?

Écrit par : Martin-Lothar | 11/04/2014

Y a de l'idée mais j'hésite encore.

Écrit par : Pharamond | 11/04/2014

Les commentaires sont fermés.