19/02/2014
"Nuage Rouge, président !"
Alain de Benoist aime les païens nordiques mais aussi ceux des plaines d'Amérique comme en témoigne cet extrait :
« Il est de coutume, dans les milieux libéraux, de dire que la grande supériorité de la Révolution Américaine sur la Révolution française, c’est qu’elle n’a pas fait de victimes. La Terreur en France fit 42 000 morts ; le génocide indien dix millions.
Alors, mesdames et messieurs, honneur aux vrais Américains ! Honneur à Powathan, le roi des Algonquins ! Honneur à Petite Tortue, chef des Indiens Miamis ! Honneur au Chef Joseph, le Nez-Percé, mort en déportation ! Honneur à Tecumseh, chef des Shawnees et fédérateur des tribus ! Honneur à Geronimo, mort en prison ! Honneur à Cochise, mort dans ” sa réserve ” ! Honneur à Chaudron Noir, le Cheyenne, sabré par les troupes de Custer à la Washita ! Honneur à Cheval Fou, dont le cœur est enterré à Wounded Knee ! Honneur à Nuage Rouge ! Honneur à Taureau Assis ! »*
Les Amérindiens étaient chez eux et les "Blancs" leur ont pris leur territoire, c'est un fait. Il y a eu des massacres et des administrateurs de réserves cupides, c'est vrai aussi. Mais avant l'arrivée des Européens les guerres indiennes n'étaient pas des parties de balle aux prisonniers, massacres, y compris de femmes et d'enfants, viols, tortures et mises en esclavage des captifs étaient monnaie courante. S'ils en avaient eu les moyens, ils auraient volontiers génocidé leurs ennemis. D'ailleurs dans leur conflit contre les Blancs, ils se sont livrés à maintes exactions, la notion de séparation entre civils et militaires étant assez floue chez eux, sans qu'aucune opinion publique indigène ne s'en soit soucié contrairement à celle de leurs adversaires, le mythe du bon sauvage ayant déjà fait son œuvre dans les villes de l'est américain. De grâce, que les "penseurs de droite" arrêtent de perdre leur temps à chercher des modèles intransposables chez les samouraïs, les Vikings, les Sioux, les Cosaques ou les moudjahiddins !
*Source : "Actes du XXVème colloque national du GRECE, 1992, États-Unis : danger ! " via Zentropa
09:41 | Lien permanent | Commentaires (11)
Commentaires
La pertinence de vote billet me réconforte et me convient parfaitement, tant l'homme du GRECE dépasse les bornes.
Alain de Benoist fatigue, sa dialectique ne casse pas des briques, ni même trois pattes à un canard. J'ai le sentiment en le lisant de revivre le cauchemar manichéen gauchiste dans lequel j'ai baigné jadis, jeune et romantique. L'anarchisme individualiste m'a heureusement sauvé de ces miasmes.
Alain de Benoist, même si je lui reconnais encore quelque mérite et quelque vertu, ne m'apporte absolument plus rien. Il a épuisé depuis belle lurette ma patience. Pour être franc, je ne le lis plus, ou de temps à autre sur Boulevard Voltaire, c'est bien assez. Il est devenu sans intérêt pour moi. Il imagine peut-être, – Quelle naïveté ou quelle duplicité ! –, trouver chez ses anciens adversaires marxistes et écologistes des réponses à ses interrogations. Il espère ainsi combler les trous, las béances, les manques de la pensée de droite, si tant est que la droite pense encore. À mon sens il se fourvoie.
Il pense, – Croit-il seulement à ses imprécations ? N'est-ce pas là plutôt basse rhétorique ou effets de manches ? –, trouver chez l'amérindien le Graal, là où il devrait au contraire exercer sa plus vive critique et remettre en cause bien des schémas éculés sur les cultures indiennes.
Nuage rouge n'est pas forcément blanc comme neige.
Alain de Benoist est devenu au fil des ans homme de parti pris sans réellement s'en donner les moyens, l'inverse de l'intellectuel estimable à mes yeux.
À sa manière, et quoi qu'il en dise, Alain de Benoist appartient au Camp du Bien.
Alain de Benoist a dû sans doute trop fumer en visionnant en boucle « Le Soldat bleu », sa référence ?
Alain de Benoist n'est pas à prendre au sérieux, il est essayiste, il est idéologue. Et les idéologies crèvent ou font crever. Suivre Alain de Benoist aujourd'hui, c'est s'engouffrer dans une impasse !
Cela étant dit, j'éprouve un plaisir affirmé à lire ou relire Rousseau et Voltaire.
Écrit par : Danny | 19/02/2014
C'est le syndrome mondialiste : toujours aller chercher un modèle au bout du monde en oubliant facilement sa culture, son passé et ses frères.
Écrit par : téléphobe | 19/02/2014
La question indienne est l'objet de bien des malentendus. Il est des chocs de civilisations sur lesquels il est vain de répandre des remords aussi tardifs qu'inutiles. La civilisation nord-amérindienne a été grillée à l'eau de vie et à la poudre, mais chez nous ne reste-t-il pas moins d'une centaine de mots gaulois ? dont, il est vrai, le cheval et l'alouette...
Par ailleurs, les reliquats de ladite civilisation suscitent plus de pitié que d'admiration. Clochardisation taciturne. L'Indien est en général le moins cordial et empressé des autochtones rencontrés.
Il reste que le sauvage en question était chez lui, et que d'avoir été traité en Philistin par les éminents parpaillots épris de Bible qui l'ont subjugué, ne donne pas droit aux descendants d'iceux de d'imposer des leçons d'humanité à travers toutes les longitudes. La plus réussie des solutions "finales" et "territoriales" d'une question ethnique reste celle inaugurée fin XVIIIe avec le franchissement des Appalaches.
Écrit par : Nathanaël | 19/02/2014
Danny > Dans le temps de Benoist m'avait plu et impressionné, mais j'en suis grandement revenu. Il rabâche les même rengaines sans évoluer et de peur de franchir certaines limites finit par prendre des positions ridicules. Il a toujours ses fans et va les haranguer de temps à autre... et c'est tout. Il est coupé des réalités actuelles et d'ailleurs, cherche à le rester, à mon avis, histoire de ne pas se mouiller et garder son statut d'"intellectuel".
téléphobe > Un peu d'écologie, d'anti-américanisme primaire, d'anti-capitalisme, de romantisme de pacotille et de mauvaise foi. C'est oublier aussi que les Américains d'alors étaient des Européens il n'y avait pas très longtemps encore. Les Européens que de Benoist aime tant, ils sont sans doute devenus subitement mauvais en mettant les pieds sur le Nouveau Monde.
Écrit par : Pharamond | 19/02/2014
En tout cas, de Benoist ou pas, il est toujours bon de rappeler les génocides commis par les anglo-saxons, qui ont un peu tendance en cette matière à illustre cette parole de l'Evangile :
Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, sans apercevoir la poutre qui est dans ton œil ?
Comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter la paille de ton œil ? Alors qu’il y a une poutre dans ton œil !
Hypocrite, ôte d’abord la poutre de ton œil, et alors tu songeras à ôter la paille de l’œil de ton frère !
Écrit par : Franck Ferdinand | 19/02/2014
Nathanaël > (Je n'avais pas vu votre commentaire.) Les Aborigènes d'Australie ou les Maoris de Nouvelle-Zélande ne sont pas très en forme non plus. La question est une question de nombre, en Amérique latine, par exemple, les Indigènes étaient suffisamment nombreux pour ne pas être absorbés, c'est tout. Sinon, je ne crois pas que les erreurs de nos ancêtres doivent nous fermer la bouche pour quoi que ce soit sinon on pourra toujours trouver quelque chose et personne ne parlerait. D'ailleurs c'est ce qui nous arrive, si vous voyez ce que je veux dire, et c'est pour cela que le principe ne me plaît pas du tout.
Écrit par : Pharamond | 19/02/2014
Franck Ferdinand > (Et zut, c'est votre commentaire que je loupe maintenant !) Non, le système de la culpabilisation finit par coûter à tout le monde, voir mon précédent commentaire.
Écrit par : Pharamond | 19/02/2014
j'approuve. toujours trouvé AdB un peu trop consensuel, mou et plat pout tout dire. Son seul mérite intellectuel aura été de me faire (re)lire Sorel ou Carl Schmitt. Au fond c'est un passeur. C'est déjà pas si mal.
Ceci dit dans l'article incriminé il fait juste preuve d'une réthorique usuelle. C'est tactique non ? Je ne vois comment il pourrait dire par exemple comme Evola dans l'Arc et la massue que l'Amérique aurait mieux fait de méler son sang aux indiens plutôt qu'aux noirs. ;-)
Il subit les contraintes imposées à toute parole publque. Alors c'est vrai que parfois il donne l'impression d'aller au devant des contraintes...
Écrit par : Dia | 23/02/2014
Oui, les temps ont changé, il y a eu un moment pour construire une "pensée de droite" après le traumatisme de la Seconde guerre mais le moment est arrivé où il faut changer de discours pour éviter que tout ce qu'on a péniblement bâti ne s'effondre parce que l'urgence est là.
Écrit par : Pharamond | 25/02/2014
ADB a toujours été médiocre et très ... prudent sur certains sujets, voire suspect. Il n' a jamais fait l'objet de campagne de presse haineuse, c'est un bon indicateur de la nature de sa réflexion.
Franchement la quasi-totalité de ses prêches sont un ramassis de poncifs gauchistes et marxistes. Aucune profondeur, tout est effleuré.
Cet article est digne d'un gamin de 10 ans après un cours de rééducation, avant que les USA ne deviennent la nouvelle idole des gauchistes.
Écrit par : anonyme | 06/03/2014
Je n'irai pas jusqu'à le qualifier de médiocre mais je le trouve très surestimé dans le milieu.
Écrit par : Pharamond | 06/03/2014
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