18/07/2013
La clé
Certains se demanderont pourquoi toujours parler d'Histoire, de Seconde guerre mondiale, de Shoah, pourquoi revenir sur des sujets anciens qui ne peuvent que nous causer du tort alors que le présent est infiniment plus important. En conséquence, sur ce thème, ou bien les "nôtres" gardent une généreuse distance de sécurité, ou bien ils adoptent la terminologie de l'adversaire en fustigeant le "facho", optant de la sorte pour une attitude censée les disculper de la moindre accointance avec l'extrême droite dans laquelle on voudrait à tort les parquer. Le réac post moderne, un brin dandy, ne veut surtout pas être confondu avec le SA embrigadé ou le skin bas du front. Malheureusement, on se doit de reconnaître qu'aucune des deux méthodes ne fonctionne. Le seul fait de refuser le mariage pour tous, de vouloir limiter l'immigration, de voter Le Pen, de souhaiter que les banlieues soient sécurisées, d'être contre l'Union Européenne, de critiquer les élus, de se demander pourquoi certains groupes sont surreprésentés dans les médias ou le showbizz, de chercher à comprendre comment les Roms font pour vivre, de trouver anormal que les Francs-maçons fassent passer leur sens de la solidarité avant les lois, de ne pas aimer l'art moderne, de préférer le cassoulet au zébu sauce coco, de douter de la version officielle du 11 septembre ou je ne sais quoi d'autre, conduit aujourd'hui par un chemin plus ou moins direct à Hitler et finalement à la Shoah. Plus efficace que la reductio ad hitlerum la reductio ad shoam clôt instantanément la conversation et voue le suspect aux gémonies pour longtemps. Quant à ceux des "nôtres" qui traitent les autres de "fachos" pour faire bonne figure et fustigent les brutes de l'extrême-droite pensant donner le change ils ne font en fait que contribuer à entretenir la mythologie funeste de l'adversaire sur le danger de la toujours renaissante bête immonde à laquelle ils seront de toute manière assimilés. Toute tentative pour chercher une solution de sauvetage pour notre pays est assimilée à de la xénophobie et à du racisme qui, comme chacun sait, mènent invariablement au génocide des minorités. D'ailleurs, on peut se demander comment on peut vouloir défendre une culture qui a produit le crime des crimes. D'où l'hypertrophie actuelle de la Mémoire ; peu importe la misère d'aujourd'hui, la seule chose qui compte est une certaine souffrance passée et de ne pas revenir aux heures les plus sombres de notre histoire, à l'horreur absolue, au massacre sans précédent et sans comparaison. Le reste, tout le reste, est secondaire. L'allusion à la Shoah c'est la tête de la Méduse moderne, elle bloque la réflexion, terrifie et pétrifie de façon quasi magique ; résultat d'un endoctrinement de tous les instants, de la peur de la justice et de la mort sociale. Il ne faut pas chercher ailleurs, c'est inutile, la seule clé est là et verrouille notre avenir. Et c'est pour cette raison que nous ne pouvons pas gagner démocratiquement. Et toute cette machinerie pour quel but, se demanderont certains ? Pour que s'accomplisse le Grand mélange, suprême dessein de nos maîtres, immense tartufferie délétère qui broiera les hommes après avoir détruit les nations mais présentée comme l'état ultime de l'humanité. Sous couvert de libération de l'individu, le système ne se fera que plus oppressif avec la bénédiction des éternels idiots utiles qui ne comprendront pas pourquoi les lendemains ne chantent toujours pas.
22:23 | Lien permanent | Commentaires (12)
Commentaires
clap clap clap clap.
Écrit par : Paul-Emic | 19/07/2013
Merci, j'en rougis.
Écrit par : Pharamond | 19/07/2013
non il ne faut pas, c'est un très beau texte qui balaie bien le spectre si je puis dire.
Écrit par : Paul-Emic | 19/07/2013
"La clé" / "Et c'est pour cette raison que nous ne pouvons pas gagner démocratiquement"
Jusqu'au jour où nos maîtres (se sentant eux-mêmes en danger ou ayant fini de plumer la bête), fileront en douce laissant la porte entrouverte.
Écrit par : Anton | 21/07/2013
Paul-Emic > J'aurais aimé balayer le spectre au sens propre.
Anton > Mais que restera-il de nous et de notre monde ?
Écrit par : Pharamond | 22/07/2013
"gagner démocratiquement" n'est-ce pas un joli oxymore ?
Les masses n'ont jamais gouverné et ce n'est pas près d'arriver.
La politique est une affaire de minorité organisée.
Écrit par : Jean-Pierre | 22/07/2013
"Mais que restera-il de nous et de notre monde ?"
Pardonnez le côté péremptoire, prétentieux, et réducteur de toute projection de type science fiction mais il s'agira toujours d'un rapport de force, à mon humble avis.
Je veux dire par là qu'hormis cataclysme (actes terroristes massifs sur l'ensemble de nos structures nucléaires, par ex), je ne crois pas en la disparition de notre peuple.
En gros le "territoire", il sera toujours là, il ne va pas disparaître (au pire nous devrons, un temps, le partager, façon Balkans); pour le reste, comme le dit Jean Pierre, une minorité organisée devrait suffire pour réamorcer la pompe.
(mais je suis peut-être optimiste et un peu hors sujet).
Écrit par : Anton | 23/07/2013
Jean-Pierre > Je voulais dire par les élections.
Anton > le territoire, oui mais le peuple métissé culturellement et "racialement" sera-t-il encore notre peuple ? Vous n'êtes pas hors sujet mais peut-être un peu optimiste.
Écrit par : Pharamond | 23/07/2013
je ne crois pas qu'une réaction ne se produise pas sous peu ou alors nous n'aurions plus rien à faire ici, car ça voudrait dire que le peuple français n’existe déjà plus.
Écrit par : Paul-Emic | 23/07/2013
Je ne sais pas s'il existe encore mais que peut-il désarmé face à la toute puissance de l'alliance de ses ennemis du moment ?
Écrit par : Pharamond | 26/07/2013
il s'est laissé désarmer et ça ne lui déplait pas vraiment, nuance.
Écrit par : Paul-Emic | 26/07/2013
Certes, mais comment pourra-t-il se réarmer à supposer qu'il en ait la subite volonté ?
Écrit par : Pharamond | 26/07/2013
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