Les dieux malades

Elles ne sont plus très modernes ces réponses enfantines expliquant que plus tard on voudrait être docteur ou institutrice, ou bien explorateur ou cosmonaute pour les plus téméraires. Elle n'existe plus cette volonté d'aider les autres ou de faire progresser l'humanité dévoilée par ces réponses naïves, reflet d'une société où la notion de bien et de bien commun signifiait encore quelque chose. Les enfants nourris très tôt d'émissions télé où de prépubères se trémoussent au son des derniers tubes veulent devenir acteurs, danseurs ou chanteurs, leurs modèles sont à l'écran et garnissent les pages people des magazines ; un ramassis de bouffons hâbleurs, égocentriques, méprisants, incultes, vulgaires, arrivistes, sans scrupule ni pudeur, sans parler de la toxicomanie et de l'alcoolisme du plus grand nombre. Force est de constater que ces idoles malsaines plaquées or ne peuvent donner qu'une société en toc dans laquelle on a d'attirance que pour ce qui brille, miroir aux jeunes alouettes qui iront s'y briser le bec en grandissant. « Ça les fait quand même rêver », me dira-t-on. Faut-ils que certains aient rendu le monde réel si invivable pour que l'on soit obligé de s'évader si tôt ?