Nostalgie

Ce matin, il m'est revenu un souvenir de mon adolescence. Le bus qui m'emmenait alors à mon collège passait tous les jours devant un lopin de vigne au milieu duquel se dressait une cabane de vigneron où une main inspirée avait consciencieusement tracé un grand "Hitler avait raison" sur la façade. Bien que délavée par les intempéries l'inscription était restée visible plusieurs années, en fait jusqu'à la destruction de l'édicule agricole, sans émouvoir, semble-t-il, grand monde. Aujourd'hui, elle aurait été effacée dans la semaine après avoir provoqué l'intervention d'une myriade d'associations, un article dans les journaux et, si la période s'y prête, le déplacement du préfet. Je me demande maintenant si la vision quasi quotidienne de ce graffiti lourd de sous entendus m'a rendu mauvais.