23/12/2012
De Gaulle express
En France, on se doit d'avoir une opinion sur Charles de Gaulle. Voici donc la mienne en quelques lignes. Ces gesticulations pendant la la Seconde guerre nous ont permis de figurer à la table des vainqueurs, mais pour ne pas écorner le mythe de la Résistance dont il est issu, il a laissé les Communistes infiltrer les rouages du pays, concession dont nous faisons toujours les frais. Face aux deux Blocs et à l'Europe naissante, il a tenté de conserver l'intégrité de la nation mais sa politique coloniale a été un fiasco, quand il a cru le moment venu il a réglé le problème dans la précipitation et dans des conditions humiliantes pour le pays, laissant nos alliés indochinois et algériens se faire écharper sans sourciller. Il se voulait d'une probité exemplaire et laissait parfois la porte ouverte à des personnages troubles comme André Malraux. Son manque d'adaptation aux enjeux de la nouvelle société a provoqué la cassure de Mai 68 qui l'a mis à bas. Peu importe, aujourd'hui il n'est plus de ce monde et les allusions à sa figure tutélaire dans la réacosphère m'irritent quelque peu et ne servent strictement à rien si ce n'est à créer de vaines et interminables polémiques.
08:46 | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Je suis bien d'accord. Quand on s'est débarrassé de l'antigaullisme primaire comme de la gaullolâtrie officielle, on peut enfin commencer à dire ou écouter des choses intéressantes sur le personnage.
Je nuance une de vos affirmations : la table des vainqueurs ? Hum. Ni Yalta, ni Potsdam. Le siège au conseil de sécurité, la zone d'occupation, oui. Grâce à Churchill surtout, pour éviter le tête-à-tête avec Staline ? N'importe quel Giraud aurait valu cela à la France.
L'essentiel, que vous ne citez pas, reste la résistance à la soumission atlantique, et peut-être, en arrière plan, la geste romantique qui ajoute une figure à la galerie nationale inaugurée par Vercingétorix.
Le de (ou De ?) Gaulle que je préfère reste celui du 17 juin 40, s'envolant seul vers l'Angleterre. Alea jacta est. C'est ça qui lui permettra ensuite la gerbe de l'Ile d'yeu.
Écrit par : Nathanaël | 23/12/2012
A Yalta et à Postdam, la France était encore un pays vaincu dans les faits, mais le siège au conseil de sécurité, la zone d'occupation et la présence à la signature de la reddition du Reich ce n'est pas rien.
La résistance à l'Atlantisme, je la sous-entends dans la conservation de la nation entre les deux Blocs.
De toute manière l'homme était d'une autre trempe que les sinistres clowns actuels.
Écrit par : Pharamond | 23/12/2012
De Gaulle express : quand on le regarde on est énervé, quand on le compare on est rasséréné.
Écrit par : Coach Berny | 23/12/2012
Oui, mais cela ne sert pas à grand chose maintenant.
Écrit par : Pharamond | 23/12/2012
La France au rang des vainqueurs en 1945 ? C'est selon. Apparemment pas encore à Yalta en février, alors que de Lattre borde le Rhin. En mai, le même signe la reddition de Berlin, mais la France n'est toujours pas à San Francisco, ni à Potsdam en juillet. Encore une fois, c'est surtout au parrainage britannique qu'elle doit de retrouver son rang. "Après tout, c'est votre bébé", aurait confié Roosevelt à Churchill en 44. Je répète qu'un bonne petite équipe giraudiste aurait suffi à ce résultat. On crédite le de Gaulle de la Libération de sensiblement plus qu'il ne pouvait. Comment celui qui en janvier 46 dut s'incliner devant les caciques du tripartisme parisien aurait-il su manœuvrer le trio des trois grands ?
Écrit par : Nathanaël | 24/12/2012
Oui, c'était en grand partie au bon vouloir des Alliés et grâce à l'appuie intéressé de Churchill (deux puissances moyennes européennes pour contre-balancer les deux grands vainqueurs de 45) mais de Gaulle semblait avoir la stature qui convenait au rôle, même s'il n'était sans doute pas le seul dans ce cas.
Écrit par : Pharamond | 25/12/2012
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