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10/08/2012

Une mince ligne blanche et noire

Il existe dans l'esprit de l'occidental contemporain une limite invisible et pourtant infranchissable qui sépare ce qui est tolérable de ce qui ne l'est pas. Imaginez une ligne horizontale tracée sur un tableau avec tout en haut de le partie supérieure les concepts sacrés de notre époque : démocratie, droits de l'homme, antiracisme... et tout en bas de la partie inférieure le diable laïque d'aujourd'hui et son enfer : Hitler entouré de ses démons subalternes et la Shoah. Il ne reste plus qu'à disposer sur le tableau tout individu, organisation ou événement actuel ou passé. Toute action pouvant être reliée même par le plus lointain et tortueux chemin à Hitler et à la Shoah attirera ses auteurs dans la partie basse, le reste figurera dans la partie haute.

L'élection démocratique de Jörg Haider en Autriche ? Dans la partie basse, mais pas très loin de la ligne tout de même, l'Autriche est en Union Européenne. Pinochet ? Dans la partie basse, bien sûr, et vers le fond avec les anticommunistes de tout poil. Les velléités nationalistes de la Hongrie ? En bas, n'oublions pas les Croix fléchées, Horty etc. D'ailleurs le voyagiste Sept & Demi de Dominique Friedman boycotte cette destination, c'est un signe. Les membres de la Waffen SS ou du parti nazi ? Tout en bas, damnés à jamais. Le droit à l'erreur, l'oubli, le pardon n'existent pas pour eux. Dans la partie basse du tableau, vous ne trouverez aucune circonstance atténuante pour personne, ni la moindre bonne action : tout n'y est que cruauté, manipulation et démence.

Dans la partie haute, par contre, sans parler des êtres quasi éthérés comme Yannick Noah ou Coluche on trouve beaucoup de choses. Ainsi le pire criminel y figurera si aucun lien n'est possible entre lui et la géhenne nazie. Oh ! évidemment il ne flottera pas bien haut mais il y aura toujours quelque intellectuel pour lui trouver quelques bonnes actions passées et traumatismes subits dans son enfance. Mao ? Dans la partie haute, il a donné à manger à son peuple, a lutté contre la corruption et autre fadaises communément admises : les anciens maoïstes y veillent et la Chine ce n'est pas une partenaire commerciale que l'on peut négliger pour des histoires de sentimentalisme. Le Cuba de Castro ? Dans la partie haute, Fidel était l'ami du Che, a chassé l'ignoble Batista soutenu par les USA et feue Danielle Mitterrand avait ses quartiers à La Havane.

Mais au fait, qui a tracé cette ligne de partage ? Eh bien, les vainqueurs de la Seconde guerre mondiale après avoir écrasé sans pitié leurs ennemis et obtenu leur reddition sans condition ont établi les principes de ce qui était tolérable et de ce qui ne l'était pas au procès de Nuremberg. Ainsi était tolérable le bombardement de Dresde mais l'exécution de partisans qui avaient commis un attentat contre les forces allemandes ne l'était pas. Le couvert légal de l'affaire donnait un cachet moral a des principes qui devaient pérenniser. Et cela a plutôt bien fonctionné avec seulement quelques ajustements mineurs au cours des ans, les héritiers auto désignés des juges de Nuremberg y veillent, et tout acte est mesuré à l'aune d'un instrument qu'ils sont les seuls à avoir le droit de se servir.

 

Commentaires

A propos, de très intéressantes et instructives images d'archives soviétiques sur la libération des camps, inédites à ma connaissance...

http://www.ebay.com/sch/m.html?item=180942138407&_sop=10&_ssn=tolzor1&_ipg=200&rt=nc

Écrit par : UnOurs | 10/08/2012

La vérité est probablement grise, très grise. Pas belle, ni d'un côté, ni de l'autre...

Écrit par : UnOurs | 10/08/2012

Intéressantes en effet, reste que leur contexte n'est pas toujours évident.

La vérité est grise mais du gris très clair au presque noir et sans délimitation.

Écrit par : Pharamond | 11/08/2012

Le vrai fondement du procès de Nuremberg, celui qu'on n'a jamais oser désigner, je crains que ce soit la peur : c'est le spectacle des ruines, c'est la panique des vainqueurs. Il faut que les autres aient tort. Il faut, car si, par hasard, ils n'avaient pas été des monstres, de quel poids ne pèseraient pas ces villes détruites et ces milliers de bombes au phosphore ? c'est l'horreur, c'est le désespoir des vainqueurs qui est le vrai motif du procès. Ils se sont voilé le visage devant ce qu'ils étaient forcés de faire et pour se donner du courage, ils ont transformé leurs massacres en croisade. Ils ont inventé à posteriori un droit au massacre au nom de l'humanité. Etant tueurs, ils se sont promus gendarmes. A partir d'un certain chiffre de morts, nous savons que toute guerre devient obligatoirement une guerre du Droit. La victoire n'est donc complète que si, après avoir forcé la citadelle, on force aussi les consciences. A ce point de vue, le procès de Nuremberg est un appareil de guerre moderne qui mérite d'être décrit comme un bombardier.

Maurice Bardèche, Nuremberg ou la Terre promise.

Écrit par : Danny | 12/08/2012

...c'est le spectacle des ruines, c'est la panique des vainqueurs...
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A la toute fin de la guerre, l'opinion publique aux USA commençait à être effarée par les spectacles de désolation suscités par les bombardements dits "de terreur". La découverte des camps, notamment les photographies des morts de faim façon Andersonville, arriva juste au bon moment...

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reste que leur contexte n'est pas toujours évident.
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Il y a quelques mois Arte avait diffusé une bio du plus célèbre reporter caméraman d'URSS, un gars qui avait commencé sa carrière avec Lénine pour la terminer dans les années septante! J'ai oublié son nom, mais je me souviens des images qu'il avait filmées lorsque les troupes russes sont arrivées à Auschwitz. J'imaginais que la propagande soviétique allait "charger la barque", mais non, rien de spécial, des images banales de baraquements et de barbelés. D'ailleurs, le documentaire ne s'attarda pas sur la séquence (pas plus de une minute), avec que de foncer sur Berlin assiégé...

Écrit par : UnOurs | 12/08/2012

Les articles 19 et 21 relatifs à la compétence du Tribunal et à la conduite à tenir lors des débats en disent long sur la volonté des Alliés de faire passer au peuple allemand le goût du pain, selon la formule d'A. Bordiga tirée de son étonnant : " Auschwitz ou le grand alibi, 1960. "

Article 19

Le Tribunal ne sera pas lié par les règles techniques relatives à l'administration des preuves. Il adoptera et appliquera autant que possible une procédure rapide et non formaliste et admettra tout moyen qu'il estimera avoir une valeur probante.

Article 21

Le Tribunal n'exigera pas que soit rapportée la preuve de faits de notoriété publique, mais les tiendra pour acquis. Il considérera également comme preuves authentiques les documents et rapports officiels des Gouvernements des Nations Unies, y compris ceux dressés par les Commissions établies dans divers pays alliés pour les enquêtes sur les crimes de guerre ainsi que les procès verbaux des audiences et les décisions des tribunaux militaires ou autres tribunaux de l'une quelconque des Nations Unies.

C'est bien de Nuremberg que toutes les falsifications de l'histoire ont pu s'ériger en dogme officiel, véritable machine de guerre contre les peuples européens jugés responsables de la catastrophe.

Écrit par : Danny | 12/08/2012

Nous sommes d'accord.

Écrit par : Pharamond | 12/08/2012

Les commentaires sont fermés.