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07/05/2012

Plus que 5 ans !

Je suis fatigué. J'ai très mal dormi à cause de la victoire de qui vous savez ; enfin, indirectement. Je m'explique : cette nuit plusieurs éléments discourtois de mon voisinage plus ou moins proche ont fait la fête. Avec le temps je m'étais accoutumé aux démonstrations sonores et enténébrées des bacchanales estudiantines du jeudi et des libations quasi obligatoires du samedi, mais là, sur le coup, je me suis demandé ce que la gente juvénile, ludique et urbaine avait de nouveau inventé pour perturber le sommeil de ceux qui se lèvent tôt pour gagner leur vie. Et puis cela m'est revenu, on célébrait tout simplement la victoire des lendemains qui chantent. Ce n'était pas rien, mais de là à me priver de mon juste sommeil ! Mon voisin de l'autre côté de la rue arborait depuis le premier tour une sorte de drapeau avec "François Hollande 2012" écrit dessus, il devait donc logiquement faire partie des coupables. J'ai pensé, un instant d'égarement, à arquebuser sa fenêtre à titre d'exemple mais la crainte de possibles poursuites pénales et l'absence de l'arme adéquate dans mon râtelier m'empêchèrent d'aller jusqu'au bout de mon désir de saine justice. J'ai donc décidé sagement de prendre mon mal en patience et je me suis couvert la tête avec mon traversin pour essayer de me rendormir. Bref, je suis dans le coaltar depuis ce matin : mon lendemain à défaut de chanter a été difficile. Et le pire dans cette histoire c'est qu'en rentrant du travail  j'ai eu beau scruter tous les recoins de ma boîte à lettre, aussi bien la tangible de mon entrée d'immeuble que la virtuelle aimablement prétée par mon fournisseur d'accès internet, je n'ai trouvé aucun mot d'excuse de François Hollande. Rien ! Nada ! On en pensera ce qu'on voudra mais les relations entre notre nouveau président et moi commencent mal, très mal.

Commentaires

Il t'écrira quand il aura besoin d'argent, ce qui ne saurait tarder

Écrit par : Paul-Emic | 07/05/2012

C'était pareil le Dix Mai. J'habitais alors près de la Bastille. Un heureux orage avait fini par disperser les fêtards. Rorate caeli desuper et nubes justum pluant... Cela dit, il avait continué à pleuvoir des âneries des jours et des jours durant. On racontait des scènes touchantes, qui toutes témoignaient d'un esprit évangélique soudain répandu. Tel qui attendait un bus, avait vu un taxi s'arrêter, et sa passagère inviter les piétons à monter. C'était ça, l'après-10 mai. « Regardez comme ils s'aiment. » Certes, d'autres rapportaient, amers, qu'on avait rayé leur belle voiture, et un mien ami avait vu matin des véhicules incendiés (par l'extrême gauche sans doute ; on ne parlaient alors pas encore des Jeunes) aux alentours de la colonne de Juillet. Mélange de cucuterie et de cruauté, typique des révolutions, ou de leur fantôme. Evidemment, à l'époque, les orphelins du Front Popu attendaient ça depuis 45 ans. Là, ça ne fait que dix ans. L'excitation est sensiblement plus molle, je trouve.

Écrit par : Nathanaël | 07/05/2012

"plus molle", on est bien d'accord

Écrit par : Paul-Emic | 08/05/2012

Paul-Emic > Mes relations ne s’arrangeront pas alors.

Nathanaël > Un peu de désabusement sans doute.

Écrit par : Pharamond | 08/05/2012

Au fait, à l’époque, le Sauveur s’appelait Chirac. Nous avions même, cette nuit de Mai, ma petite fiancée et moi, jeté son nom à la tête des braillards du métro Bastille, avant d’aller nous pelotonner sous notre mansarde - en fait, ou plutôt en droit, c’était la sienne - du quartier Saint-Paul. Le Corrézien d’alors, c’était celui que Marie-France Garaud et Pierre Juillet croyaient avoir taillé dans le granit (limousin) d’un énarque énergique, qui avait trahi Chaban-Delmas, au profit de Giscard d’Estaing, avant de lui savonner la planche à son tour. C’est que la duplicité passe couramment pour un caractère de l’homme d’Etat. Sur une façade du Collège de France, soit du quartier Latin, une main anonyme avait tracé « Chirac = fasciste ». Après, on a découvert que le bonhomme n’était qu'un « petit père Queuille avec des gros bras » (Ph. Seguin). Nos jeunes années courent surtout dans la montagne de nos illusions.

P.-S. : Pourquoi ai-je écrit supra : « on [...] parlaient » ? Sans doute parce que l’indéfini suggère le collectif. N’écrirait-on pas que « la plupart des Français ont fait d’Hollande un président » ? Mais expliquer n’est pas justifier.

Écrit par : Nathanaël | 09/05/2012

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