Tu seras un Na'vi, mon fils

publilcde

 Je suis donc allé voir Avatar, le dernier James Cameron. Je suis sorti de la salle avec un sentiment mitigé : si on le prend comme un film d'aventure en essayant de n'y voir strictement rien d'autre c'est assez réussi, les images sont belles et on ne s'ennuie pas. Par contre si on ne s'arrête pas là, et c'est difficile de ne pas le faire, on constate que l'on a droit à une débauche de propagande écolo-panthéiste naïve avec en bonus un éloge de la trahison.

James Cameron est un gauchiste et nous sert un mouliné de la conquête de l'Ouest, de la guerre du Vietnam, de celle d'Irak etc. toute la supposée mauvaise conscience de l'Amérique et de l'Occidental. Les Na'vi, sortes de chats géants bleus sur deux pattes, ont des moeurs rappelant trop les Indiens des plaines pour réellement nous dépayser, c'est un peu dommage de parcourir des années-lumières pour retrouver des Sioux. Leur comportement est un fantasme de bobo métropolitain : tout n'est qu'harmonie et respect de la nature. Il suffit pourtant d'aller faire un tour dans un pays du Tiers-monde pour savoir comment sont traités l'environnement et les animaux.

Jack Sally, le héros, devient Na'vi en prenant leur apparence et en les côtoyant quelques semaines, il faut croire que notre brave Marine n'avait pas l'identité chevillée au corps. J'avoue qu'à ce niveau, malgré tous les efforts scénaristiques de monsieur Cameron je me sens malgré tout plus proche d'un membre de la base buvant son mug de mauvais café en bossant sur son écran qu'à un humanoïde félin courant presque nu dans la jungle et vénérant un arbre de Noël.

On peut évidemment déplorer l'invasion de la planète des Na'vi et de son utilisation, mais la Terre est décrite moribonde d'avoir été trop exploitée, il s'agit donc d'une lutte pour la survie et le port des Droits de l'Homme en bandoulière n'y est pas de mise. De toute façon quand je regarde autour de moi, j'ai plus l'impression d'être envahi par les Na'vi que l'inverse ; que voulez-vous je suis français, ni un Américain ni l'Occidental global.