06/04/2009
L'or du Reich
publilcde :
Une uchronie est un genre fantastique traitant d'une Histoire alternative qui aurait divergé de la nôtre à partir d'un fait plus ou moins ancien. Par exemples, que se serait-il passé si Rome ne s'était pas effondrée face aux Barbares, si l'Invincible Armada avait vaincu la flotte anglaise ou si Napoléon n'avait jamais vu le jour. Cela donne libre cours à l'imagination des auteurs tout en leur permettant de s'appuyer sur une trame existante loin des mondes improbables du Space opéra peuplés d'extra terrestres aux noms imprononçables. Malgré les infinités de variables que permet l'uchronie, le grand favori des personnages choisis par les auteurs est sans contexte Adolf Hitler. Il peut paraître surprenant de constater que l'individu le plus haï de tous les temps puisse nourrir à ce point les phantasmes des écrivains et des lecteurs, qui se défendront en expliquant qu'il s'agit évidemment d'une mise en garde implicite contre le retour de la bête, tarte à la crème qui permet de ne pas avouer le plaisir malsain et la bonne conscience facile qu'il y a à se replonger dans cette période de notre passé. Sans oublier l'aspect financier, le nazisme c'est vendeur.
Quelques titres :
Le Complot contre l’Amérique de Philip Roth ; Charles Lindbergh, pronazi et antisémite, est élu président des États-Unis en 1940.
Fatherland de Harris Robert ; en 1964, une enquête policière dans une Europe sous domination nazie.
Le maître du Haut Château de Philip K. Dick ; les alliés sont vaincus par les forces de l'Axe qui se partage le monde.
SS-GB de Len Deighton ; une affaire d'espionnage dans une Angleterre envahie par les Nazis.
K de Easterman Daniel ; ici aussi, Charles Lindbergh remporte les élection, cette fois en 1932.
Le Son du Cor de Sarban (John William Wall) ; un homme est projeté dans un univers parallèle ou les Nazis règnent en seigneurs féodaux cruels.
Rêve de fer de Norman Spinrad ; après la Première guerre mondiale, Adolf Hitler émigre aux États-Unis et devient un auteur à succès avec des thèmes proches de l'idéologie nazie.
La part de l'autre d'Eric-Emmanuel Schmitt ; en 1908, Adolf Hitler est reçu à l'École des Beaux-Arts de Vienne et mène une vie toute différente à celle du Führer.
Pour en savoir plus sur les uchronies :
19:58 | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
C'est une note que j'ai déjà mise dans ce blog mais ici je procède à un essai pour voir si j'arrive à faire fonctionner la publication automatique sur le site "La conquête de l'espace". Eh bien, ça marche.
Écrit par : Pharamond | 06/04/2009
J'ai lu Rêve de Fer de Spinrad.
Ce qui est absolument formidable dans ce livre, c'est qu'on a beau savoir que c'est Hitler qui écrit, on est à 100% avec le héros.
Car le héros n'est ni plus ni moins qu'un Aragorn qui s'assume. Et qui est contre Aragorn ? Personne.
Dans les années 80, les lecteurs du Seigneur des Anneaux étaient considérés comme des petits fachos abrutis par les mecs de la presse mittérandienne bienpensante.
Amusant, non ?
Écrit par : Hank | 07/04/2009
Article très intéressant, qui apparaît sur lcde ! Je ne connaissais pas toutes ces uchronies.
Écrit par : stephane | 07/04/2009
J'ai lu Spinrad, Harris et Eastermann.
Harris saucissonne une bonne histoire à partir d'un fait consensuel, l'how-low-cost (vous savez, l'aboutissement de notre civilisation et l'acte fondateur du monde post-moderne...). Aurait-il pu écrire ce livre autrement? Je ne pense pas.
Spinrad écrit une épopée de toute-puissance héroïque assez puérile et gauche sur le plan littéraire (le vocabulaire tenant plus des cours de récré et des cauchemars de gamins...) et se rachète en jouant le critique littéraire hautain dans son épilogue. Mouais bof...
Eastermann est un obsédé, tant de la judéité et des nazis, que tout court. Un malin plaisir à dénuder ses héroïnes juste avant de leur faire rendre gorge, à imaginer des atrocités et ce qu'un pédophile peut faire chez lui. Ses héros, entre introspections bien-pensantes et envie de se taper la peroxydée à la fin du bouquin, feraient presque passer ceux de Ludlum pour des intellos. C'en est presque rigolo!
Écrit par : Un Fan | 07/04/2009
Hank > De la relativité des anathèmes...
Stephane > Merci.
Un Fan > Moi, je n'ai lu que ''Le maître du Haut Château'' que j'ai trouvé décevant. Quant à tes remarques sur Eastermann ça confirme ce que j'ai dit : avec les nazis on peut dire plein d'horreurs sans ce mouiller, voir les ''Bienveillantes'' de Littell.
Écrit par : Pharamond | 07/04/2009
Hahaha, oui, exact, un Fan ! J'avais oublié l'épilogue !
Une espèce de salmigondis psy-cul, façon de dire "Non mais en fait c'est pour rire, je suis de gauche".
Cela dit, je maintiens ce que j'ai écrit plus haut sur le soutien apporté au héros.
Écrit par : Hank | 07/04/2009
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