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03/10/2008

Le syndrome de Capoue

   On se souvient qu’Hannibal vit sa bonne étoile l’abandonner le jour où, après une série de victoires, ses soldats s’endormirent dans les délices de Capoue. Nous avons été victimes au XXe siècle du syndrome de Capoue. Nous avions oublié que toute conquête demeure précaire et incertaine. On peut se demander pourquoi. La raison en est la même que celle qui rend impossible la réalisation des utopies; le mal comme diabolos, comme séparation, est inscrit dans notre être même. Aussi la victoire contre lui n’est-elle jamais définitive. La barbarie demeure toujours là, parfois affleurant. Elle gît dans l’humanité profonde, et nous ne pouvons l’extirper: seulement la réduire, la repousser, la bannir momentanément. Il en va de même pour la lutte contre la pauvreté ou l’inégalité. Parce que nous avons oublié la fragilité intrinsèque de l’égalité républicaine, nous avons cessé de la défendre en laissant se développer autour d’elle les corporatismes et les privilèges qui finissent par la miner. Nous avons cru que les trente glorieuses représentaient un palier définitivement acquis. Aussi ne comprenons-nous pas le redéploiement récent de l’exclusion, de la misère, des inégalités, dans un pays où tout indiquait que ces fléaux avaient disparus. Comment auraient-ils pu « disparaître » ? Ils n’étaient que repoussés dans l’ombre; et pour les y maintenir, il aurait fallu ne pas relâcher la vigilance.

   Il nous faut réapprendre que tout est toujours à recommencer. Non pas seulement à chaque génération, mais, devrait-on dire, chaque matin.

 

Chantal DELSOL

Le souci contemporain

 

Commentaires

elle a raison cette dame.
On pourrait se demander pour paraphraser la bible si ce peuple qui s'est égaré dans le désert va être digne de revenir en terre promise.

Écrit par : Paul-Emic | 03/10/2008

Digne ? j'espère que le critère n'est pas celui-ci...

Écrit par : Pharamond | 05/10/2008

digne de : qui mérite quelque chose
j'ignore si ce sera le critère, mais je le redoute.

Écrit par : Paul-Emic | 05/10/2008

Je crains que l'on soit tous dans la même galère en train de couler et que les plus coupables, les moins dignes d'être sauvés, ont déjà posé des jalons pour monter dans les canots de survie.

Écrit par : Pharamond | 05/10/2008

c'est le propre du bon gros naufrage ;) mais monter dans le canot ne garanti pas nécessairement la survie.

Écrit par : Paul-Emic | 05/10/2008

Certes, mais un petit peu plus de chance que ceux qui restent à bord, non ?

Écrit par : Pharamond | 05/10/2008

Les commentaires sont fermés.