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01/03/2008

Pirates

Vu sur le site Les numériques.com ce surprenant article, d'autant plus que l'enseigne incriminée ne manque jamais une occasion de donner des leçons de moralité en période d'élection (merci à E. B.) :

 

La FNAC écoulerait des produits pirates

 

Franck Mée 29 février 2008

 

Voilà une affaire qui ne manque pas de sel : la FNAC, un des plus grands distributeurs de produits culturels, vendrait des DVD piratés dans ses rayons, au quotidien.


L'affaire, révélée par le
Canard enchaîné, a depuis été partiellement confirmée par la SACEM, qui précise que son enquête concerne également d'autres distributeurs et qu'elle se borne à constater «la mise à disposition de supports d’œuvres apparemment contrefaits».


Depuis, le site Internet
Degroupnews a été plus loin : il a trouvé dans une FNAC un exemple de DVD incriminé, diffusé par la Wow Corporation. La qualité généralement déplorable de la jaquette, l'absence de coordonnées précises de l'éditeur et le floutage de logos pendant la diffusion font fortement penser à un produit de contrefaçon, et explique le prix particulièrement bas (16,16 euros, quand un DVD de concert coûte couramment plus de 20 euros).

 

 

La FNAC : j'y suis pour rien, j'ai rien vu, c'est les autres


La direction de la FNAC rejette la faute sur ses fournisseurs : «nous achetons 262 000 références par an et nous avons plus de 600 fournisseurs. Ils savent ce qu'ils nous vendent, ils sont donc responsables. C'est à eux d'être honnêtes.» On appréciera la logique de l'entreprise et notamment la haute idée qu'elle se fait de sa responsabilité de distributeur.


Pourtant, il n'est pas difficile de juger de la légalité d'un produit : il suffit de le regarder en détail. Les œuvres, notamment musicales, sont presque toujours gérées par des sociétés ou des labels pour le compte des artistes. Un chanteur ou un groupe musical passe rarement par plus de deux ou trois sociétés de production dans sa carrière, et leurs produits sont nécessairement estampillés par celle-ci, même s'il délègue souvent fabrication et distribution à des sous-traitants.


Sur les produits de Wow Corporation, rien de tout cela. Mais pas de quoi alerter la direction de l'enseigne.


Pire encore, un vendeur affirme que, selon sa hiérarchie, «
d'autres, comme Virgin, en vendent aussi. Et donc, vu la concurrence, on ne peut pas se permettre de ne pas avoir ces références dans nos rayons.»

 

 

Et si on faisait pareil ?


Et si, après tout, la défense de la direction de la FNAC était valable ? S'il était réellement de la responsabilité du fournisseur, et non de chacun, de s'assurer de la légalité des produits échangés ?


C'est bien simple :
le délit de recel n'existerait plus, sauf pour le contrefacteur lui-même. Et certainement pas pour les internautes : «Moi, je fais que télécharger, c'est le type qui partage qui doit s'assurer de la légalité de sa manœuvre». Sur les systèmes de pair à pair, l'émetteur ayant lui-même généralement téléchargé chez quelqu'un d'autre, trouver le véritable auteur de la contrefaçon sera totalement impossible.


En revanche, si l'internaute doit être
responsable de la légalité de ce qu'il possède, c'est la moindre des choses que l'on exige des grands distributeurs, qui tireraient des bénéfices d'une activité de recel et de distribution de contrefaçons, une attitude irréprochable sur cette question.


Et plus encore, il conviendrait d'
exiger de la FNAC une politique absolument intransigeante vis-à-vis de tous ses fournisseurs : après tout, son propre patron, Denis Olivennes, a rendu au gouvernement il n'y a pas si longtemps un rapport prônant la plus grande sévérité contre tous les pirates.

 

 

La dépêche de la SACEM

L'article de Degroupnews

Pour l'article du Canard Enchaîné, il faudra vous rendre dans un kiosque.

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