05/02/2007
Sur diverses translations des corps
Notion bien subjective que la dignité humaine vue par nos élites politiques. Vous souvenez-vous de l’activité ludique et stupide qui consistait à projeter une « personne de petite taille », adulte, consentante et dûment caparaçonnée, aussi loin que possible afin de marquer des points, en bref ce qu’on appelait communément le « lancer de nain » ? Je pense que oui. Vous devez aussi vous souvenir qu’en 1995 le Conseil d'État a jugé qu'un tel spectacle « par son objet même, porte atteinte à la dignité de la personne humaine » et l’a fait interdire en se référant à la Déclaration des Droits de l'Homme, ceci bien qu’aucune « personne de petite taille » n'ait jamais porté plainte. Certes, je trouve cette distraction grotesque mais que le gouvernement s’en soit occupée en dit long sur ses priorités.
En parlant de dignité, on peut aussi s'interroger sur image que la pornographie donne des femmes. Mais je vois déjà les boucliers se lever : « Non au retour à l’ordre morale ! », « Les ‘’actrices’’ sont majeures et consentantes ! ». Rien n’ai moins sûr. Devant la banalisation de la pornographie, les consommateurs sont à la recherche constante de la nouveauté, qui dans ce domaine se traduit par une surenchère dans l’obscénité et la perversité. Les filles qui tournent dans ces productions ne sont pas toutes des nymphomanes ou de jeunes personnes libérées vivant sans taboue leur sexualité. Le milieu de la pornographie est intimement lié à celui de la prostitution avec son cortège de brutalités, de menaces et de contraintes. Les difficultés économiques alliées au miroir aux alouettes représenté par l’occident est le principal moteur de cette traite qui ne dit pas son nom et dont les ex-pays de l’est constituent un vaste vivier. Mais qui s’en soucie ? Quelques associations sincères qui ont l’impression de crier dans le désert, d’autres qui ont des buts moins avouables, et qui encore ? Sûrement pas les politiques qui ont trop peur de se faire passer pour des réactionnaires, et de toute façon puisque même certaines féministes en viennent paradoxalement à soutenir la pornographie... Trop de risques et de difficultés pour trop peu de bénéfices électoraux. Alors peu importe l’enfer vécu par ces Roumaines à qui on a promis un travail en France ou par ces Ukrainiennes enlevées et revendues en Allemagne.
En attendant on taxe l’industrie pornographique et on ne lance plus les nains. Que nos dirigeants s’occupent donc de faire appliquer la législation et ne se mêlent pas de concepts tels que « pudeur » et « dignité » dont ils ont oublié la signification depuis trop longtemps ; avec peut-être aussi celui du mot « courage ».
19:46 | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
(MAis non, voyons la pornographie c'est de l'art ; c'est l'éclate et la liberté ; la spontanéité...
Il n'y a qu'à ce que ce genre de productions peut être balisé, stéréotypée, totalitaire... Aucune fantaisie dans cet univers. Et les actrices. Epanouies les actrices. Il n'y a qu'à voir à quoi elles ressemblent au bout de quelques années de tournage.)
Bien vu et bien exprimé.
Écrit par : profdisaster | 06/02/2007
L'art a le dos large.
Merci.
Écrit par : Pharamond | 06/02/2007
Ordre moral ou désordre immoral ?
Il n'y a pas d'autre choix...
Écrit par : CCRIDER | 07/02/2007
le taux de suicide des actrices de porno est effrayant... Je vous trouve vache avec les féministes : après tout, il y a d'autres priorités : dit on "le" ou "la" ministre, doit on faire perdurer le terme de "mademoiselle"... avouez que c'est quand même vachement plus important...
Écrit par : wilo | 08/02/2007
CCRIDER : Inquiétant.
wilo : Ma foi je n'y avais pas songé, chaque chose en son temps : d'abord l'urgence.
Écrit par : Pharamond | 08/02/2007
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