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02/04/2006

Souffrance

On a souvent tendance à sacraliser celui qui a souffert. Du seul fait de son épreuve, il est dorénavant sage - son avis est une référence pour toutes choses - et bon - ne pouvant évidemment faire à autrui ce qu'il a enduré -, incapable de mensonge - son témoignage est d'or - et, puisqu'il a payé son cotât de misère, sa personne devient intouchable jusqu'à la fin de ses jours ; qui s'y risquerait encourrait automatiquement l'opprobre universel. Personnellement, je ne crois pas que la souffrance transforme les individus (je ne parle pas, vous l'aurez compris, du traumatisme vécu et de ses séquelles) , tout au plus exacerbe-t-elle les facettes d'une personnalité. En aucun cas le premier quidam venu serait obligatoirement touché par une sorte de grâce et s'abîmerait dans des réflexions sans fin et du plus grand intérêt sur la condition humaine pour la simple raison qu'il aurait été torturé par les sbires d'un quelconque dictateur. De même, je ne crois pas que l'on devienne bon si on ne l'est pas déjà, avoir subi des sévices porterait même plutôt à la vengeance, l'histoire l'a maintes fois prouvé. Quant à la véracité des témoignages, avoir vécu des choses inouïes et exceptionnelles ne préserve en rien, voire au contraire notamment quand les mensonges sont préjudiciables aux bourreaux, de l'exagération et de l'invention. Enfin, j'attends toujours que l'on m'explique pourquoi on doit prendre des pincettes pour porter un jugement autre que laudatif sur les actes ou les paroles d'une victime d'injustices passées, aussi monstrueuses soient-elles.

Commentaires

Sur quoi vous basez-vous pour écrire ce genre de commentaires ? Il me semble que vous vous avancez beaucoup ?
Evidemment, chaque être humain est un être unique, et il est difficile, voir impossible de transmettre à une autre personne une expérience de souffrance, quelle que soit cette souffrance!
Ce qui est absolument certain, c'est qu'une telle expérience donne à celui qui la vit, une notion permanente de la relativité des choses, presque un bonheur de vivre permanent...
Maintenant ceux qui profitent d'une souffrance endurée pour faire du chantage, se faire plaindre ou extorquer des subsides, c'est autre chose....

Écrit par : mauridub | 02/04/2006

"Ce qui est absolument certain, c'est qu'une telle expérience donne à celui qui la vit, une notion permanente de la relativité des choses, presque un bonheur de vivre permanent..."
Et vous-même, sur quoi vous basez-vous pour affirmer ce genre de choses ?

Écrit par : Pharamond | 02/04/2006

Tout simplement une expérience de souffrance ( pouvant apporter la mort ), vécue dans mon adolescence, il y a, ma foi, six décennies de cela !
Ce qui fait, qu'aujourd'hui, entre autres, je jouis chaque jour de la vieillesse, calmement, tranquillement, et prends le temps de regarder passer le temps...

Et vous invite à une petite ballade : www.tarn-rando.com

Écrit par : mauridub | 02/04/2006

Je comprends, mais comment tirer des conclusions à partir de votre cas ? N'aviez-vous pas des prédispositions à transformer votre épreuve en une certaine "sagesse" ? Permettez-moi de le croire.

Écrit par : Pharamond | 02/04/2006

Une expérience, plus une expérience, plus une expérience, ça arrive à faire un tas d'expériences, qui, plus ou moins, je le concède, font que l'on constate petit à petit, que l'on a quelque chose en plus, ou quelque chose de différent par rapport aux communs des mortels...
Bon, tout ça pour arriver à l'expérience finale et passer de l'autre côté du miroir... mais enfin, comme dirait Gaston Lagaffe, ça rend service d'avoir une espèce de petite caméra derrière la tête qui vous dit " bah, n'écoutes pas toutes ces conneries humaines, ça leur passera, fais ton chemin, tout est impermanent...
Pour la comparaison d'expérience, je peux parler de la fréquentation d'enfants ou de jeunes atteints de maladies graves ou d'infirmités, je pense que ce qu'ils disent ressemblent beaucoup à ce que je ressens moi-même....Mais je ne suis pas un " expert " pour pouvoir analyser tout cela !!

Écrit par : mauridub | 02/04/2006

Ma note concernait plutôt les victimes médiatiques de divers tortionnaires, mais sans doute n'ai-je pas été assez clair. Les jeunes dont vous parlez entre dans une autre "catégorie" de victimes.

Écrit par : Pharamond | 02/04/2006

je dirais que ça vient d'une (mauvaise ?) interprétation des Evangiles : En gros heureux les faibles ils seront récompensés dans l'au-delà.
D'où on peut en tirer que les faibles sont nécessairement bons puisqu'ils seront récompensés, donc ceux qui souffrent aussi puisque faibles.
C'est intrinsèquement lié à la vision chrétienne peut-être même catholique du monde et dans nombre de parties du monde on n'a pas la même vision du faible et de ses qualités supposées.

Écrit par : Blogbrailleur | 02/04/2006

avec une telle note tu prends des risques d'être mal compris, mal interprêté .. à tel point que je suis surprise du vouvoiement qui se glisse dans les com !
La souffrance et la misère humaine je l'ai fréquentée pendant plus de 30 ans et je dois dire que ta refflexion est assez juste .. le côté intouchable de la victime. Peut être est ce juste mais au delà quel "benefice" y a t il à se maintenir dans cette position ?
Parfois j'ai l'impression que la victimisation est devenu un statut social.
oups .. je sens que je vais être mal comprise aussi ! ;)

Écrit par : cile | 02/04/2006

Avec cette conception victimaire, les opprimés d'hier risquent d'engendrer les oppresseurs de demain. C'est sans fin. Tant qu'on n'aura pas compris qu'il n'y a aucune excuse à mal se comporter, tout au plus des prétextes.

Écrit par : profdisaster | 03/04/2006

Comme tu dis "on" a souvent etc. : la souffrance des autres est souvent utilisée par ceux qui ne l'ont pas vécue. Souffrance, que de conneries ont été dites en ton nom...
Personnellement, j'ai plutôt tendance à penser que la souffrance affecte les gens, mais à savoir si ça en fait des sages ou des serial killers, je ne suis pas sûrs qu'il y ait une règle.
Mais chercher la souffrance (physique, mais pas seulement), et souvent vous comprendrez les comportements...

Écrit par : schleuder | 03/04/2006

blogbrailleur : Je suis d'accord avec toi, notre culture chrétienne y est pour quelque chose.
cile : C'est un risque, mais je vois que certains m'ont compris (toi par exemple).
profdisaster : Exactement. Des prétextes et l'imunité.
schleuder : Oui, cela les affecte, mais je ne vois aucune règle sure à en tirer. Comprendre... le problème c'est que tout est compréhensible a posteriori.

Écrit par : Pharamond | 03/04/2006

Les commentaires sont fermés.