12/06/2025
Pépiements (370)
En effet, l'acte d'énonciation du principe antispéciste entre en contradiction avec le contenu même de ce principe. En affirmant que l'humain ne doit pas faire de différence entre les individus appartenant à sa propre espèce et les autres, un antispéciste produit ipso facto une différence entre les humains et les autres êtres vivants. Car il énonce un principe moral que seul un être humain peut formuler, comprendre et éventuellement accepter, non seulement parce qu'il est le seul à pouvoir parler et penser, mais aussi parce qu'il est le seul être vivant à pouvoir adopter une attitude de « non-préférence » pour soi-même ou autrement dit une attitude altruiste. « Il reste pourtant, écrit encore Singer dans le dernier chapitre de son livre [*], que la libération animale exigera des êtres humains un altruisme plus grand que tout autre mouvement de libération. » Toutes les espèces vivantes sont spécistes, mais seul l'être humain peut éventuellement vouloir ne pas l'être - ce qui suppose de reconnaître l'existence d'une faculté en l'homme, la volonté, qui est le « propre » de notre espèce et qui nous différencie des animaux. « L'antispécisme, résume le philosophe Francis Wolff, n'a pas besoin qu'on le réfute: il le fait très bien tout seul parce qu'il entre nécessairement en contradiction avec ses propres principes. L'attitude qui entend dénoncer radicalement l'anthropocentrisme est radicalement anthropocentriste. » |
Pro steack – Le carnivorisme est un humanisme (2024)
Jean-Claude Poizat
[*] La libération animale (1975) Peter Singer
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Un peu d'humour (97)
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