30/08/2021
J'ai la même crainte, et ça ne m’arrange pas non plus
"Il y a des époques où la plupart des gens peuvent, sans doute, se contenter d'être ordinaires, d'être honnêtes, de pratiquer avec modération des vertus simples, et de ne pas faire le mal autour d'eux. Il y a des époques où cela doit suffire pour être quelqu'un d'estimable, somme toute, et peut-être même pour “attraper le ciel”, comme disait Diderot. Et puis il y a des époques, je le crains, où l'on est forcé d'être un héros ou un saint, ou un moins que rien. Pas de juste milieu. J'ai très peur que notre époque ne s'avère une de ces dernières, et ça ne m'arrange pas du tout."
Rémi Usseil
18:47 | Lien permanent | Commentaires (10)
Commentaires
@Pharamond : Je partage vos inquiétudes, à l'érudit médiéviste et à toi. Je me serais bien passé de "vivre en des temps intéressants" que j'avais prévus, mais *post mortem meam*. On voudrait vivre en Hobbit tranquille, étranger aux sottises publiques, mais le Moloch ne saurait tolérer qu'on l'ignore. Par nature, il veut contraindre, briser, effacer au besoin. Confusément, il a compris que la vertu sociale cardinale, savoir l'indifférence, est manière de mépris légèrement amusé.
Coïncidence amusante que ce billet chez Taki, au titre bien trouvé :
https://www.takimag.com/article/the-freedom-to-be-left-alone/
-- Tu dois choisir entre être vil, être avili ou être mort. Alors ?
-- Je choisis "None of the above" ?
Écrit par : Blumroch | 30/08/2021
Blumroch > Les crétins qui n'ont que le mot "démocratie" à la bouche sont les meilleurs agents de ce totalitarisme insidieux qui s'installe. Un paradoxe de plus à mettre au crédit de cette époque épouvantable.
Écrit par : Pharamond | 30/08/2021
je ne sais pas qui est Rémi mais je trouve son propos "forcé d'être un héros ou un saint" un peu "drama queen".
Nul besoin d'être un héros : il suffit de prendre exemple sur la racaille : n'obéissez aux lois de la gueuse que contraint et forcé par la présence policière, volez si vous le pouvez, pillez, tabassez. Crachez dans les boîtes aux lettres des bourgeois. Menacez de mort ceux qui vous menacent de leurs vaxxins. En toute occasion, vomissez un torrent d'injures et d'anathèmes sur tous ceux qui ne sont pas du clan. Cessez de "croire" enfin (dans la justice, dans la démocratie, dans la loi, dans la télé, dans la "science" et que sais-je) !
Embrassez enfin cette guerre civile que l'oligarchie nous mène depuis 50 ans.
Écrit par : Dia | 31/08/2021
Ca me rappelle Camus, La peste :
Un auteur profane, il y avait des siècles de cela, avait prétendu révéler le secret de l'Église en affirmant qu'il n'y avait pas de Purgatoire.
Il sous-entendait par là qu'il n'y avait pas de demi-mesures, qu'il n'y avait que le Paradis et l'Enfer et qu'on ne pouvait être que sauvé ou damné, selon ce qu'on avait choisi. C'était, à en croire Paneloux, une hérésie comme il n'en pouvait naître qu'au sein d'une âme libertine.
Car il y avait un Purgatoire. Mais il était sans doute des époques où ce Purgatoire ne devait pas être trop espéré, il était des époques où l'on ne pouvait parler de péché véniel. Tout péché était mortel et toute indifférence criminelle. C'était tout ou ce n'était rien.
Écrit par : BLED | 31/08/2021
Dia > Je ne suis pas sûr que votre technique mène à la victoire, la technique de la racaille ne fonctionne qu'avec la racaille. Nous nous ne donnerons que satisfaction à nos ennemis qui verrons enfin en nous les fascistes dont ils ont toujours rêvés... et la justice de la république sera sans pitié.
BLED > Les crises portent à leur paroxysme les différents aspects de la nature humaine.
Écrit par : Pharamond | 31/08/2021
On connaît la facétie qui répartit les lecteurs en deux classes : ceux qui ont lu Tolkien et ceux qui le liront.
Autre typologie, adapté à la république[0] despotique et démocratique (c'est la même chose) du macronistan[0] : ceux qui ont cédé[1] ; ceux qui finiront par céder[2] ; ceux qui refuseront de céder *usque ad mortem*[3].
Le jeu consiste à trouver la proportion des uns et des autres -- 70%, 29,8% et 0,2%[4].
[0] Je ne saurais mettre une capitale. Que saint Littré me comprenne et me pardonne.
[1] Quelles que soient leurs raisons. Seuls les imbéciles méritent l'universel mépris ; la compassion s'impose pour ceux qui ont été forcés de s'incliner devant le chantage et la contrainte.
[2] Sous la menace ou par lassitude -- mais pourquoi attendre, alors ?
[3] Ni héros ni saints ; plus simplement, les rares individus ordinaires n'ayant aucun goût pour la sinistre termitière qui se met en place, pire que toutes les précédentes. L'attrait pour les causes perdues. L'aversion pour le troupeau. Persévérer dans son être (ou, pour la majorité, dans son non-être) ne saurait justifier toutes les compromissions. A défaut de pouvoir vivre en loup libre, mourir en loup. Tout le monde n'a pas la chance d'aimer la servitude et le mensonge triomphants. Liberté et vérité -- tout le reste est néant.
[4] Hypothèse raisonnable mais sans doute exagérément optimiste.
Écrit par : Blumroch | 01/09/2021
En des temps plus normaux, c'était un musicalmar ; je case ici la référence parce que la vidéo traite des choix à faire en ces temps de profonde nuit sans étoiles :
https://rumble.com/vlsmdc-la-capsule-61-on-discute-.html
Attitude plutôt sympathique -- l'animateur de la Croix du Sud n'est pas un commerçant... ou alors il est plus habile que la moyenne. ;-)
Écrit par : Blumroch | 01/09/2021
"Tout le monde n'a pas la chance d'aimer la servitude"
Au delà il y a toute une masse de la petite-bourgeoisie hallucinée qui persévère à croire que ce "systeme" une fois repris, avec peut-être d'autres dirigeants politiques, d'autres gentils journalistes, d'autres juges, d'autres scientifiques, etc. lui resterait profitable.
Au fond il y a toute une frange de petites putains qui vont comprendre bien trop tard que le "systeme" n'a plus besoin de la bourgeoisie non plus.
Écrit par : Dia | 01/09/2021
Blumroch > Je n'ai jamais lu Tolkien. Je reconnais les mérites de l'écrivain, mais je n'ai jamais été attiré par son monde.
L'homme semble honnête et humble, c'est assez rare.
Écrit par : Pharamond | 01/09/2021
Dia > Quand la République démocratique du Viêt Nam a envahi le Viêt Nam du Sud en 75 elle a soigneusement éliminé tous les cadres du Viêt-Cong qui avaient pourtant œuvré dans la lutte contre le pouvoir de Saïgon et le USA. C'est comme ça, les machines totalitaires ne récompensent pas souvent les petites mains qui les ont aidés.
Écrit par : Pharamond | 01/09/2021
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