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10/10/2018

Votez Fillon !

Plus je prends de l'âge plus j’abhorre la droite dite "parlementaire" et ses électeurs. Longtemps je les avais pris pour des alliés un peu timorés et quelques expériences de ma courte période militante au FN m'avaient fait croire à de la sympathie de leur part. J'avais imaginé naïvement que quels que puissent être nos divergences nous partagions des principes, de grands principes communs. En fait, il s'agissait très généralement que de prudence parce que ce qui caractérise les partisans de cette droite c'est leur égoïsme et leur lâcheté morale. Les "droitards" veulent surtout que rien ne chance pour eux, prêts à toutes les compromissions avec n'importe qui pourvu qu'ils gardent leur pouvoir d'achat, courant pour cela au secours de la victoire dès que possible. Combien de notables se sont reniés en acceptant les fantaisies grotesques de la gauche afin de garder leur poste ou pour faire "moderne" parce que les temps changent ? La nation française ne leur est simplement apparue longtemps que comme la garante la plus adéquate à leur préservation ; donnez-leur ce qu'ils croient être meilleur pour eux et ils passeront à autre chose. Entre la vieille France pour laquelle ils ont tout de même quelque nostalgie et les mânes du progrès ils ne tergiversent pas, ils vont là où est l'argent. Car en fait ils n'aiment que cela, pas très différents de l'image caricaturale des bourgeois de jadis ; l'argent et la sécurité, non pas celle de chacun, mais la leur et celle de leur caste. "Le monde peut bien s'effondrer ma retraite est assurée et mon fils est ingénieur, il trouvera toujours du travail" pourrait résumer implicitement leur idéal de vie, le même que celui des bobos les fioritures de mièvrerie altruiste déculpabilisantes en moins. À force d'arrangements intéressés et de reniements plus où moins honteux de ceux en qui beaucoup ont crus ou voulus croire parce que "les extrêmes on sait où ça mène" nous en sommes arrivés où nous en sommes et il est bien trop tard aujourd'hui.