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30/06/2014

Nos funérailles

Avec Marine Le Pen j'ai fait mon deuil de la solution démocratique. Je n'espérais certes pas un miracle mais un peu plus de dignité de la part de l'héritière alors qu'elle n'en finit plus d'aller de renoncements en reniements. Je doute qu'elle ne parvienne jamais au pouvoir malgré toutes ses démonstrations de soumission, et si elle y arrive cela ne nous concernera plus.

Avec le pape François j'ai fait mon deuil de l'Église. Je ne suis pas croyant, à peine agnostique, mais la religion catholique m'apparaissait comme un élément de résistance à la décomposition générale et le maillage des édifices chrétiens une armure contre le temps. Le nouveau locataire du Vatican oublie que s'il est juste et bon de prier pour l'humanité, elle ne constitue pas exactement le troupeau qu'on lui a confié.

Avec le spectacle quotidien de leurs comportements j'ai presque fait mon deuil de mes compatriotes. Consuméristes effrénés, égocentrismes arrogants, adeptes lobotomisés d'idoles en carton-pâte, rebelles formatés, geignards, capricieux et vulgaires, ils n'ont plus rien d'un peuple, seulement d'une foule avide et aveugle.

Mais malgré la sinistre réalité qui s'étale chaque jours sous nos yeux, malgré l'absence de toute lueur d'espoir, malgré l'inéluctable et fatal compte à rebours de notre chute finale je n'arrive toujours pas à faire mon deuil de la France.

 

Commentaires

billet avec lequel j'entre parfaitement en résonance

ne faite pas le deuil de ce beau pays mais partez et emmener en les plus beaux souvenirs avec vous...

ce que j'ai fait il y a près de 15 ans maintenant.

La France pourrait renaître ailleurs. Dans une diaspora différenciée.

Écrit par : Dia | 30/06/2014

Encore un petit effort et vous allez devenir nihiliste. Vous verrez, un fois avalée la pilule amère, on le vit très bien ! 'La France', 'la France', vous savez, c'est un mythe plus qu'autre chose, comme toute abstraction collective. La seule différence, c'est qu'aujourd'hui le mythe lui-même s'effondre, emportant avec lui le semblant de cohésion qu'il assurait jusque là.

Et puis, s'il vous faut vraiment un truc pour tenir jusqu'à la tombe, vous avez le fouteballe.

Écrit par : Agg | 30/06/2014

Dia > Vous avez peut-être bien raison mais l'exil ne me semble pas une chose aisée à envisager, tant matériellement que psychologiquement.

Agg > J'y glisse lentement, car je ne crois pas que le nihilisme soit un but, mais je continue à voir en la France autre chose qu'une abstraction, sa durée en témoigne. Je me passerai donc encore quelque temps du foot comme distraction face à l'absurdité de l'existence.

Écrit par : Pharamond | 30/06/2014

Ne les écoutez pas, l'Histoire n'est pas écrite d'avance.
Restez fidèle à vos idéaux, et advienne que pourra.

Écrit par : Jazzman | 30/06/2014

bizarre comme vous parlez d'exil là où le dernier sub-sahélien atteint de fièvre hémorragique parlerait lui simplement d'émigration.
je vous accuse de souffrir les inconvénients nombreux de la mondialisation et ne pas profiter de ces rares avantages. Votre passeport d'ores et déjà vous permettrait de profiter d'un fiscalité portugaise, d'un immobilier grec, etc. Connaissez-vous la douceur de l'automne à Barcelone ? Et les hivers romains ? Vous n'imaginez pas combien le sort d'un pays où vous ne payez plus d'impôts vous devient indifférent. Vos enfants apprendront certes les mêmes mensonges mais en seront protégés car ce sera dans une autre langue !

Alors.. Coupe du monde, Califat bouquaque mondial et tiers mondisation. Que nous importe ! La France est déjà finie et vous le savez. Son fantôme pourri ne se maintient que par votre "deuil dénié". Au fond rester c'est un peu comme voter socialiste...

Sauvez-vous !

Écrit par : Dia | 01/07/2014

On ne doit pas s'accrocher à ce qui tombe déjà et surtout pas au prix de renoncement et de compromissions. Le nationalisme aujourd'hui en est réduit à faire alliance avec les immigrés inquiets pour leurs pavillons de banlieue... contre le voile pour le féminisme ou bien avec le voile contre le lobby LGBT ? Vous allez sauver quoi comme ça ? Entendez MLP contrainte de dire " les français, TOUS le français". Et sans parler des meeting FN bientôt protégés par la LDJ ?

Nos rêves, nos exigences, notre morale, nos idéaux, notre idée de ce qu'était ou devrait être la France n'ont rien de compatible avec les ambitions de fonctionnaires retraités UMPS. Pourquoi associer notre sort au leur ? Pourquoi refuser de les voir disparaître comme ils le méritent ? Et quand vont-ils trahir de nouveau ceux que les nationalistes persistent à défendre contre eux-même ?

Il n'y a que sur l'essentiel, sur l'essentiel ils ne faut rien céder. Rien. Il vous appartient à chaque fois de détérminer ce qui est l'essentiel pour vous.

Écrit par : Dia | 01/07/2014

une illustration pour ce fil déprimant ?

http://image.nanopress.it/cinema/fotogallery/628X0/76543/toni-servillo-davanti-alla-costa-concordia.jpg

Écrit par : Mistersmith | 01/07/2014

Jazzman > Pour l'instant, comme je l'ai dit je n'ai pas encore fait le deuil de mon pays et je ne crois pas vouloir le faire de si tôt quoique les choses semblent accélérer depuis peu, alors qui sait ?

Dia > Je parle d'exil et non d'émigration comme d'autres parce que je crois qu'il est plus difficile de s'arracher à une terre riche en histoire et où il a fait bon vivre qu'à un bout de savane où l'on meure de faim. Quant à partir je crains aussi que l'Europe entière arrive en fin de course même si la France conserve une longueur d'avance. Alors peut-être vaut-il mieux affronter le malheur chez soi.

Anton > Merci pour tous ces liens. Joli résumé de ce que nous sommes devenus.

Mistersmith > Désolé, mais la situation est déprimante même si votre image laisse à penser qu'une tragédie peut avoir sa beauté.

Écrit par : Pharamond | 01/07/2014

La situation est déprimante, c'est vrai, car on ne voit pas d'où viendrait la lumière.
Mais ceci ne veut pas dire désespérée. Il existe beaucoup de signes de renaissance, qui sont différents de ce à quoi nous sommes habitués. Les blogs comme le votre par exemple. Il ne s'agit pas de l'arrivée de l'homme providentiel mais de la constitution progressive d'un état d'esprit collectif qui permettra des changements profonds. Ce ne sera pas comme avant, mais tout est impermanence, mais ce pourrait être mieux qu'avant.
La France de 1945 est née de la guerre, celle de demain est en train de naître, et vous l'y aidez.
"Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle, heureux les épis mûrs et les blés moissonnés". Soyons la récolte lointaine de Péguy.
C.Monge

Écrit par : Monge | 02/07/2014

Je comprends votre désarroi, votre oscillation entre l'espoir et le dégoût qui pousse à tout abandonner, entre la vitalité et la fatigue. Le nihilisme vous guette... Le nihilisme est notre descente aux enfers. C'est un passage nécessaire (il a le mérite de nous dépouiller de nos peaux mortes et trop lourdes), mais rien qu'un passage. Il doit être dépassé. Ne faites pas comme Orphée. Ce qui a été perdu est perdu, nous ne pourrons jamais faire renaître la France telle qu'elle fut, mais ce que nous parvenons à hériter et à sauvegarder de la France que nous aimons, ce que nous portons d'elle dans notre chair (j'aime à croire que des gens comme vous et plein d'autres sont pareils à ces hommes-livres, à la fin de Farenheit 451), cela nous servira un jour d’échafaudage pour construire du neuf (et si vous pensez qu'un tel jour n'arrivera jamais, c'est que vous vous êtes perdu en route, que vous avez trop tété le sein aride et stérile du nihilisme, et que vous êtes mûr pour l'inaction et pour engloutir des chips devant des séries américaines ; alors ressaisissez-vous, merde, restez debout au milieu des ruines et prenez une truelle et devenez même un fortin ! ou périssez et abîmez-vous dans ce monde qu'on nous présente comme si désirable - et cessez de pleurnicher (n'y voyez rien d'insultant, c'est une image) ! Personne n'a dit que ce serait facile, mais c'est précisément là que se fait la différence entre ceux qui baissent les bras et ceux qui tiennent bon malgré les accès de désespoir.

Et si ce n'est déjà fait, prenez contact avec Calliclès. Il y a là quelque chose à jouer...

Écrit par : Blaise Suarès | 02/07/2014

Je fais le même constat que vous et comme vous je préfère rester sur la terre de France. Combien de fois ai-je pu vérifier qu'après la pluie vient le beau temps.
La situation est désespérante, soit, mais c'est dans ces moments là où il faut tenir - enfin c'est ce que je crois ici et maintenant.
Je ne peux critiquer d'autres solutions comme celle de Dia car j'y ai pensé quelques fois. A un moment particulier, il y aura des fissures dans ce système diabolique, un basculement des valeurs. Pour l'instant nous nous enfonçons dans le veau d'or, chaque jour un peu plus, mais cela n'aura qu'un temps.

Écrit par : téléphobe | 02/07/2014

C. Monge > Certes, ce n'est pas parce qu'on ne voit pas d'où viendrait la lumière qu'elle ne viendra pas mais ce n'est pas non plus parce qu'on souhaite la voir arriver qu'elle viendra pour autant.

Blaise Suarès > Comme vous le dites, le nihilisme est un passage nécessaire, le tout est d'en sortir.
PS : Je suis en contact avec Calliclès.

téléphobe > Je ne suis pas devin mais je ne vois pas de sortie. Pourquoi cela cesserait-il ? Pour un Romain du Vme siècle ou un Inca du XVIme quel a été l'avenir sinon dans la survie et l'adaptation au pouvoir des vainqueurs ? Pour eux nulle renaissance.

Écrit par : Pharamond | 02/07/2014

Superbe billet qui résume bien notre situation.
J'enrage aussi dans mon coin.
Rv en Octobre ?
Même si c'est inutile, nos manifs nous font du bien, à nous.

Écrit par : carine | 06/07/2014

Merci.
Martin Luther disait : «Si l'on m'apprenait que la fin du monde est pour demain, je planterais quand même un pommier.»

Écrit par : Pharamond | 06/07/2014

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