19/05/2011
« Heinrich ! Sors de ce corps ! »
Tiens, si on parlait de la Croisette ? Non pas pour y débattre de la compétition mais pour noter l'infortune du réalisateur Lars von Trier. Ainsi donc notre artiste qui s'est spécialisé dans le nauséeux bizarre volontiers obscène a affirmé lors d'une interview (je rapporte juste ses paroles pour éviter que l'AFP ne me fonde dessus) :
« Je dis que je comprends l'homme [Adolf Hitler]. Ce n'est pas vraiment un brave type, mais [...] je compatis un peu avec lui. »
« J'ai longtemps pensé que j'étais juif, j'étais très content d'être juif [...]. Mais j'ai découvert que je n'étais pas juif [...], que j'étais nazi, parce que ma famille était allemande, ce qui m'a aussi fait plaisir. »
« Je comprends Hitler. Je pense qu'il a fait de mauvaises choses, absolument, mais je peux l'imaginer assis dans son bunker à la fin. Bien sûr, je ne suis pas pour la Seconde guerre mondiale, je ne suis pas contre les juifs. Je suis avec les juifs bien sûr, mais pas trop... Parce que Israël fait vraiment chier. »
« Ce que je veux dire à ce propos, c'est que j'aime vraiment beaucoup Albert Speer, Même s'il ne fut peut-être pas l'une des meilleures créatures de Dieu, il avait ce talent qu'il a pu exercer [sous le IIIme Reich]. »
Voilà l'objet du délit, le délire provocateur d'un "artiste" voulant faire le malin devant les caméras. Mais voilà, notre bon Lars aurait mieux fait de plaisanter avec le christianisme, l'homme occidental ou avec tout ce qu'il veut mais pas avec le tabou suprême et absolu : le nazisme et donc avec la Shoah. On ne peut pas comprendre Hitler même pour blaguer, on le maudit, point ; ni apprécier le talent de Speer, il a fricoté avec le Bête et a été condamné à Nuremberg, c'est dire. Le verdict n'a pas traîné, Lars peut ranger son smoking et faire ses valises : il est exclu du Festival. On va pouvoir continuer à y faire les marioles et à y bouffer des petits gâteaux entre gens de bonne compagnie.
21:08 | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Y aurait-il quelque chose de pourri, de nauséabond, au royaume du Danemark?
Excellent article!
Écrit par : Gaëlle Mann | 19/05/2011
Mesdames et messieurs les jurés, Lars Von Trier regrette sincèrement ses propos, rendez-vous compte ! Il les a tenu seulement 72 heures après "l'affaire", il était sous le coup de l'émotion, des diverses réactions, des divers réactifs, il y a circonstances atténuantes et présomption de non-discernement de ce qu'il faut discerner sans empiéter sur la liberté d'exprimer ce qui doit l'être.
Écrit par : Coach Berny | 20/05/2011
Sans doute avait-il un peu bu. Dans le milieu du cinéma, ce langage n'est pas très opportun. Remarquez, il ne se rétracte pas. C'est peut-être un original.
Écrit par : L. Chéron | 20/05/2011
Gaëlle Mann > Merci.
Coach Berny > Comme c'est bien dit !
L. Chéron > Seulement dans le milieu du cinéma ?
Écrit par : Pharamond | 20/05/2011
L'autre tabou: on ne noircit pas Lénine aka le vampire de la Place Rouge! Mais qui se souvient encore de lui?
Écrit par : Un Fan | 21/05/2011
Je ne crois pas que ce soit un tabou aussi puissant, c'est plutôt une idole encombrante que l'on cherche à faire oublier pour que personne vienne nous rappeler que l'on a été un de ses adorateurs.
Écrit par : Pharamond | 21/05/2011
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