17/07/2009
Comment les cornes ont poussé sur le crâne d'Hitler et devinrent plus grandes que lui avec les années
Il est normal en temps de guerre de diaboliser son adversaire, que l'on soit une démocratie qui doit justifier son combat - une démocratie c'est pacifique - ou une dictature qui doit démontrer que l'ennemi est bien pire que soi - et que le contexte nécessite des mesures ''spéciales''.
Lors de la Seconde guerre, le régime nazi avaient des attributs qui allaient les y aider : uniformes noirs, insignes à tête de mort, drapeaux écarlates, mystérieux swastika, horreur des camps libérés en 45... Le travail ainsi facilité, tout le monde y mis du sien pour charger la bête. Les Juifs en général dans un soucis de revanche bien compréhensible ; les Sionistes qui trouvèrent là le motif irréfutable de fonder une nation ; les pays vaincus et occupés qui cherchèrent à faire oublier la Collaboration et à magnifier des actes de résistance pas toujours glorieux ; l'URSS trop heureuse de camoufler ses déportations, ses massacres et son alliance avec Hitler pour dépecer la Pologne, et de faire main basse sur une partie de l'Europe en jouant les martyrs ; les Anglo-américains qui justifièrent leur guerre totale contre l'Allemagne, et les destructions et victimes inhérentes. Les nazis n'ayant aucun défenseurs, le parti étant devenu une sorte d'association de malfaiteurs criminels par la grâce du Tribunal Militaire International de Nuremberg toute personne qui aurait l'idée saugrenue de contredire les vainqueurs serait automatiquement considérée comme complice et donc pénalement poursuivie, les choses en furent grandement facilitées.
Pourtant, à la fin de la Seconde guerre Hitler, malgré ses habits démoniaques, restait un être de chair ; on l'avait connu avant le conflit, période pendant laquelle il était presque un chef d'état comme un autre pour les médias et les dirigeants des autres nations et on l'avait connu en vie. Or, depuis, l'Hitler être humain a tendance à disparaître pour céder la place à une image caricaturale, une créature maléfique terrée dans son bunker essayant de détruire la planète après avoir échouer à la conquérir, un Docteur Faust paranoïaque et mégalomane, une incarnation du diable lui-même. Plus le temps passe, alors que l'on devrait prendre du recul sur la question débarrassée des passions issues des événements, plus la personne Hitler disparaît sous le personnage forgé par ses ennemies. Ce qui passerait encore pour le citoyen lambda, mais c'est aussi le cas pour les historiens et les médias. Le Führer du IIIme Reich a été défini une fois pour toute et personne ne doit s'aventurer a vouloir y modifier quoi que ce soit, sinon pour le noircir encore plus – ce qui, reconnaissons-le, n'est pas une mince affaire vu la couleur qu'il a dû prendre. Le dogme n'ayant plus suffit, des lois sévères à géométrie variable se sont ajoutés pour éviter toute déviance. Puisque aujourd'hui le relativisme est de mise et que le mal n'y échappe pas, il fallait être sûr que le nazisme et son chef ne puisse y trouver une sortie : ils constituent donc le mal absolu et l'absolu est la seule chose qu'on ne peut relativiser.
Reste à se demander pourquoi on en est arrivé là ? Il faut croire que certaines raisons que j'ai énumérés pour l'immédiat après-guerre restent toujours valables et que d'autres s'y sont ajoutés au service de divers groupes. Par exemple, ceux qui ont la volonté d'abolir les frontières s'efforcent d'assimilé toute opposition à du nationalisme et tout nationalisme à du national-socialisme, ou encore certaines minorités qui, parce qu'elles ont été persécutés par le nazisme, donc par le Mal, ne peuvent être par conséquence que dans le camp du Bien ce qui leur donne bien des avantages.
17:01 | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
Le seul résultat durable de toute cette diabolisation sera: le souvenir éternel d'Hitler, y compris après la fin de l'Occident.
Cela me rappelle un peu les troupes du Chaos dans Warhammer, dont les champions les plus méritants (aka les plus cruels, les plus forts, les plus terribles) peuvent espérer devenir princes-démons et ressortir de temps en temps du néant pour semer la mort chez les hommes... en fait c'est exactement cela. Ceux qui beuglent contre Hitler sont paradoxalement ceux qui assurent la pérennité de son culte. Grâce à eux, dans 5000 ans peut-être, les statues des dieux que se seront donnés nos descendants porteront la moustache carrée. Merci !
Écrit par : Un Fan | 18/07/2009
Vae Victis ! Hitler un cadavre indispensable...
Écrit par : CCRIDER | 18/07/2009
En se montrant virulents contre les malfaisants passés, les malfaisants actuels voilent leurs crimes.
Écrit par : Ben | 19/07/2009
Je me souviens de l'accueil plus que controversé du film "La Chute" représentant Hitler sous les traits très humains d'un Bruno Ganz.
Incarnation du mal absolu, donc indépassable, tous les crimes commis pour le combattre étaient ainsi d'un seul coup justifiés... Ne parlons même pas de ceux commis depuis 1945 au nom des "droits de l'homme" et de la "liberté" !
Avant la guerre, Hitler était pour le moins considéré comme un adversaire ou encore comme un ennemi à prendre au sérieux.
LA FIN DE LA REPUBLIQUE ALLEMANDE
(...)
L'Italie peut ajouter : Nostri similis effectus es, te voici devenue semblable à nous. Hitler a mis ses pas dans ceux de Mussolini. Qu'il ait conçu lui-même sa manoeuvre ou qu'elle lui ait été soufflée, elle a réussi. L'imitation a été intelligente et heureuse. Le Führer s'est servi des circonstances particulières de l'Allemagne. Il n'a pas eu besoin d'une marche sur Berlin puisqu'il a été appelé au gouvernement par Hindenburg. Il n'a jamais commis de faute majeure, ce qui est la condition à tout succès. Il a même risqué moins que le Duce.
(...)
Elle (la République) a passé directement de Guillaume II à Karl Marx. Les partis intermédiaires n'étaient pas viables. En portant la lutte contre le marxisme, Hitler l'a donc portée au point vital. On s'est expliqué sans équivoque. Le vote d'avant-hier (5 mars 1933) est le résultat de cette explication.
Jacques Bainville, L'Action française, 7 mars 1933.
Écrit par : Ns | 20/07/2009
Je vois que je ne suis pas le seul à penser qu'Hitler est très utile depuis sa mort.
Écrit par : Pharamond | 20/07/2009
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