26/11/2008
Provocateur mais pas trop
Vu sur le blog blancheeurope.wordpress.com (l'article est ici) :
États-Unis - Nouveau jeu de pions satirique : “Playing Gods”. Une figurine représente Mahomet
Un nouveau jeu remplace les anciens dieux ou déesses fictifs avec des personnages des grandes religions du monde moderne. Playing Gods : The Board Game of Divine Domination se targue d’être « le premier jeu de pions au monde qui satirise des guerres religieuses ». Les figurines en plastique de trois pouces incluent Jésus frappant les gens avec une croix, Moïse s’éloignant avec les tablettes des Dix Commandements, le Bouddha avec une mitrailleuse, et un personnage enturbanné avec une bombe et une épée évoquant vaguement Mahomet, qui sont tous envoyés pêle mêle pour « forcer les habitants de la planète à vous honorer. » Le jeu a été présenté en septembre à DragonCon, la convention annuelle de la culture pop, de la fantaisie et de la science-fiction qui se tient à Atlanta, où il a été remarqué par « les gens religieux avec un sens de l’humeur » ainsi que les sceptiques, dit son créateur, Ben Radford, 38 ans, de Rio Rancho, Nouveau Mexique, rédacteur en chef du magazine Skeptical Inquirer. Radford a dit qu’« une grande partie de la violence dans le monde est enracinée dans la religion », et il a pensé se moquer directement des différentes images de Dieu, amenant les adeptes des religions à « faire davantage de commentaires sociaux » et à « attaquer les prétentions des fanatiques religieux extrémistes avec humour ». Les joueurs peuvent choisir parmi les cinq figurines ou en faire une pour eux-mêmes avec des autocollants pour un « dieu » qui ressemble à Oprah, à une chope de bière ou à Satan, ou ajouter une étiquette comme Islam, technologie, et même le « Tout-Puissant Dollar ». Radford a dit, « Je ne voulais pas omettre une figurine islamique au prétexte qu’elle pourrait être offensante. Le jeu est une satire. Mais je me suis fendu en quatre pour qu’elle soit anodine. La figurine n’est pas identifiée. Ce pourrait être n’importe quel dirigeant musulman. » Les figurines se déplacent sur une planche représentant le monde et tirent des cartes qui promettent le courroux sous forme de catastrophes naturelles ou attirent des convertis avec gentillesse et intelligence. Des puces colorées représentent les sectes ou les adeptes de chaque dieu. « La guerre sans fin à la terreur » garantit des emplois stables aux terroristes. « Gagnez trois sectes musulmanes », dit une carte avec une image d’un lanceur de bombes du Moyen-Orient. Radford fait toutefois valoir que le message de Playing Gods en est un de paix plutôt qu’anti-religion. « C’est un jeu anti-zélotes, anti-personnes qui tuent pour leurs croyances, quelles qu’elles soient ». La façon de gagner la partie est toutefois par une combinaison de tueries et de conversions. Offensant ? Raschke dit, « Bien sûr, ce l’est. Mais le jeu est trop stupide pour dépasser les bornes ». |
Passons sur la prodigieuse analyse du créateur, « une grande partie de la violence dans le monde est enracinée dans la religion », pour examiner les figurines d'un peu plus près.
Commençons par Kali :
Rien à dire, elle est terrifiante à souhait et c'est comme ça que les hindouistes eux-mêmes la voient.
Voyons voir Bouddha :
Il est armé d'une mitrailleuse multitubes. C'est pas vraiment le genre du personnage, mais le contraste avec ses rondeurs et son air joviale est assez amusant. Reste à savoir ce qu'en pensent les bouddhistes.
Moïse, maintenant :
Il brandit les tables de la loi avec un air courroucé. Rien de bien méchant, l'Ancien Testament rapporte quelques unes de ses saintes colères.
Passons à Jésus :
Là, c'est du lourd : le Christ grimace et se sert d'une croix comme d'une arme, croix d'ailleurs équipée d'une pointe (un clou ?). Autour de sa cuisse une sorte de cartouchière en porte d'autres, des recharges sans doute. Je ne sais pas si c'est ma culture chrétienne, mais je trouve cela très moyen.
Finissons par Mahomet :
Un personnage masqué portant des vêtements orientaux est armé d'une bombe et d'un cimeterre. Alors que l'on reconnaît parfaitement les autres ''divins personnages'', celui-ci ne ressemble guère à l'image traditionnelle du Prophète. Mais Ben Radford fournit lui-même l'explication : « Je ne voulais pas omettre une figurine islamique au prétexte qu’elle pourrait être offensante. Le jeu est une satire. Mais je me suis fendu en quatre pour qu’elle soit anodine. La figurine n’est pas identifiée. Ce pourrait être n’importe quel dirigeant musulman. » Nous y voilà, on fait dans la satire mais on évite de provoquer certains croyants. ''Allez, encore un petit effort Monsieur Radford pour être le réel iconoclaste que vous croyez être.''
Pour en savoir plus sur le jeu, voir la présentation (en anglais) sur le site BoardGameGeek.
20:00 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
finalement seul le lobby qui n'existe pas s'en sort bien. Certainement un hasard
Écrit par : Paul-Emic | 27/11/2008
C'est curieux...
Écrit par : Pharamond | 28/11/2008
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