29/11/2007
Sont sympas ces Francs tout de même
Les Francs répondent à ces cantiques de mort : ils serrent leurs boucliers contre leurs bouches et font entendre un mugissement semblable au bruit de la mer que le vent brise contre un rocher ; puis tout à coup poussant un cri aigu, ils entonnent le bardit à la louange de leurs héros :
" Pharamond ! Pharamond ! nous avons combattu avec l'épée.
Nous avons lancé la francisque à deux tranchants ; la sueur tombait du front des guerriers et ruisselait le long de leurs bras. Les aigles et les oiseaux aux pieds jaunes poussaient des cris de joie ! le corbeau nageait dans le sang des morts ; tout l'océan n'était qu'une plaie : les vierges ont pleuré longtemps.
Pharamond ! Pharamond ! nous avons combattu avec l'épée.
Nos pères sont morts dans les batailles, tous les vautours en ont gémi : nos pères les rassasiaient de carnage. Choisissons des épouses dont le lait soit du sang, et qui remplissent de valeur le cœur de nos fils. Pharamond, le bardit est achevé, les heures de la vie s'écoulent ; nous sourirons quand il faudra mourir."
Ainsi chantaient quarante mille barbares. Leurs cavaliers haussaient et baissaient leurs boucliers blancs en cadence ; et, à chaque refrain. ils frappaient du fer d'un javelot leur poitrine couverte de fer.
René de Chateaubriand
Les Martyrs
19:52 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
C'est ça le charisme, avoir des fans des centaines d'années avant sa naissance.
:)
Écrit par : Thierry Manrique | 01/12/2007
On a le chic ou on ne l'a pas ;-)
Écrit par : Pharamond | 01/12/2007
Les commentaires sont fermés.