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01/06/2007

Je m'interroge (29)

À partir de quel moment nos dirigeants se sont mis en tête qu'ils n'étaient plus élus pour servir le peuple français mais pour s'occuper du bonheur de l'humanité ?

Commentaires

Tu leur prêtes là de bien "nobles" intentions...

Écrit par : C. | 01/06/2007

Dans les discours c'est pourtant ça, dans les actes aussi d'une certaine manière.

Écrit par : Pharamond | 02/06/2007

depuis (17)89 ça a toujours couvé mais je dirais que 1981 me semble constituer un tournant décisif

Écrit par : Paul-Emic | 03/06/2007

Très intéressant. Sauriez-vous poursuivre ? Amorce.

Écrit par : Marie Gabrielle | 04/06/2007

@ Marie Gabrielle
ça s'adresse à moi ?

Écrit par : Paul-Emic | 04/06/2007

Oui, mais je reste en dehors, en tresse... si vous le voulez bien. En attendant mon heure - grate ? (...je trouve si dommage que d'un tronc l'on n'ait à peu près conservé que la forme in-grate).

Merci de votre réponse, Paul-Emic, et des autres...

Écrit par : Marie Gabrielle | 04/06/2007

je ne vais pas m'étendre trop longtemps sur ce sujet qui finalement ne m'intéresse qu'assez peu.
Je relèverai que dès 1789, les survivants des États-Généraux rassemblés par le Roi pour s'occuper de résoudre les problèmes économiques du pays se sont mis en tête de s'ériger en Assemblée Nationale pour émettre des textes et déclarations d'une toute autre portée.
Passons sur la nuit du 4 août qui a encore une portée toute nationale et sautons jusqu'au 26 août où les députés, singeant la constitution américaine d'une toute autre valeur quant aux libertés individuelles, se mettent en tête d'élaborer une déclaration des droits et devoirs de l'Homme et du Citoyen.
Vite évacués les devoirs et le citoyen dont ils subsiste toutefois des traces archéologiques dans le préambule et l'article 12.
En évacuant devoirs et citoyens de ses préoccupations, l'Assemblée perdait aussi son aspect national et visait à une portée plus universelle.
Cet aspect universel, allait nous amener à vouloir libérer les peuples du despotisme, à 25 ans de guerres , à plusieurs dictatures et à une saignée à blanc des classes d'âge des jeunes hommes dont on peut se demander si tous nos ennuis futurs ne résident pas là.
Pour autant le personnel politique n'était pas débarrassé de sa volonté de régir l'univers avant de régir le pays.
L'esprit de colonisation, au-delà du mercantilisme de certains et assez peu répandu, ne réside-t-il pas dans la volonté d'apporter la civilisation à des peuples qui finalement n'en demandaient pas tant.
Source de multiples inconvénients pour le siècle suivant et le mot est faible.
Pour les décennies suivantes, la volonté universaliste se manifestera surtout à travers la colonisation et l'Empire (républicain) Français . Les hommes politiques prendront du ventre et leurs velléités universalistes seront brisées par les réalités bien françaises : Trois guerres, un pays à reconstruire,suffiront à laisser les déclarations universalistes dans les livres et les archives.
On peut considérer que De Gaulle se croyant libéré par la colonisation s'est laissé aller à ce travers bien français.
Le discours de Phonm Penh marque une étape et le voilà envolé vers l'ailleurs pendant que s'ourdissait dans l'ombre mai 68 porté par des désirs bien plus hexagonaux (j'ai horreur de ce mot mais nationaux risquait d'induire une mauvaise compréhension de mon propos).

En Mai 81, la France est libérée, croit-elle, de la décolonisation, 20 ans de paix l'ont complètement déconnectée des réalités de ce monde, elle se croit une vocation universelle quand elle est au mieux une puissance régionale.
Pour ne pas parler de ce qui fait mal : l'immigration , les déboires économiques, la chute vertigineuse de la France dans le concert des Nations, Mitterrand va enfourcher le cheval de l'internationalisme : La France aurait un message universel à délivrer. Là encore un discours commis à l'étranger, à Cancun, va marquer le point de départ de cette dangereuse dérive.
Il faut remarquer que c'est à peu près lorsque tout s'effondre en 83, que le gouvernement Mauroy est contraint de faire son deuil d'une politique « de gauche » en France que Mitterrand commet Cancun.

On verra ainsi fleurir des interventions militaires à vocation internationaliste au nom des fameux DDH, se développer aux quatre coins du monde pendant que les crédits militaires sont réduits et que l'armée est exsangue. Toutes ces interventions seront mal conduites et la plupart iront à l'encontre de nos intérêts propres.
L'intervention en Yougoslavie étant le cas le plus criant.

Les portes de l'immigration sont ouvertes, toujours au nom d'un internationalisme de mauvais aloi, ainsi que les barrières douanières et que la nationalité est bradée au nom d'un droit du sol qui date de la pire époque de la révolution française (constitutions de 91 et 93) bien qu'à l'époque la double nationalité était un cas de déchéance de ladite nationalité. Tout cela va naturellement à l'encontre des intérêts des citoyens français.

Aucun de ses successeurs ne descendra du cheval ni Chirac 1 ni encore moins Chirac 2 . Même Sarkozy s'y maintiendra, ses velléités d'intervention au Darfour, de renversement des alliances au Proche et Moyen-Orient sont des signes,mais cela reste encore du domaine de futur . Attendons donc.

Écrit par : Paul-Emic | 04/06/2007

Merci Paul-Emic. Je vais tenter de reformuler, pour m'assurer d'avoir compris. En fait, il y a bien un fil conducteur, qui semble avoir choisi de se cacher dans un courant...

1/ "et à une saignée à blanc des classes d'âge des jeunes hommes dont on peut se demander si tous nos ennuis futurs ne résident pas là."
J'aimerais comprendre par quels "tenants" - subtils et moins ?

2/ de même : le sous-couvert... d'universalisme, masquant les désirs d'impérialisme, ne serait-il donc que français ?
Encore ici : aboutissants économiques en géo-politique ? ou simple visée désincarnée ?

3/ Je trouve intéressante votre approche par le cheval, la selle commune... Cela d'abord pour nous éviter le désagrément à nous pencher sur la personnalité-omni de chacun des trois cités en politique sur une période encore courte. Cela enfin pour découvrir la spécificité de la France, entendons : là où elle échouerait ou pas à la satisfaire.

Je crains de n'avoir été claire. En bref : "je suis dérangée par le surmoi (ou soi parfait ?) de la France". Oui/non ? Pardon pour cette intrusion psy, qui n'est pas bien sérieuse... et pardon à la France fille aînée de l'Eglise.

Écrit par : Marie Gabrielle | 04/06/2007

1 - La France a définitivement été dépassé démographiquement et ensuite techniquement au XIX eme siècle par le Royaume-Uni et l'Allemagne. Difficile dans ce constat de ne pas tenir compte des classes d'âges décimées par la Révolution et surtout l'Empire.
Ceci a entrainé 3 guerres dont deux mondiales, ça me parait un bon tenant pas trop subtil.

2 - Peu de pays ont développé un impérialisme colonialiste mondial au XIX ème : La France et le Royaume Uni et pour deux raisons à mon avis différentes : les Anglais avant tout pour des raisons mercantiles : la fameuse routes des Indes et de ci de là par opportunisme ou pour borner la France (on se situe avant l'Entente Cordiale).

La France pour des raisons à mon avis essentiellement civilisationnelles. La prétention d'avoir un message universel à délivrer au monde.

3 - à satisfaire qui/quoi ? La selle ?

où est l'Eglise dans mon propos ?

Excusez moi si je n'ai pas tout compris.

Écrit par : Paul-Emic | 04/06/2007

D'accord ; c'est un peu fatal ; c'était mal tourné, je m'en suis rendue compte très vite ; passons alors optimistes ?

L'Eglise n'est certes pas dans votre propos, mais partie constituante, je crois - de l'histoire de notre Nation, au cours d'épisodes qui auront forcément laissé des traces dans nos héritages personnel, familial, collectif (dont cette petite phrase... que l'on relie à Clovis). Je pensais donc seulement à une "piste" - bienfaisante et porteuse, ou pas - rêvant à la voie d'une liberté intérieure quelle qu'elle soit, mais en tout cas active.

Je n'ai rien contre la suggestion dès lors qu'elle aura permis d'autres points de vue donc d'échelle donc de vision donc d'action.

A vous suivre donc même un peu rapidement mais à vous lire sans doute... le plus souvent.

Bonne soirée à vous, tous,

Écrit par : Marie Gabrielle | 04/06/2007

Paul-Emic : D'accord avec toi. Merci et bravo pour ces explications érudites.
(Dis-donc tu as du succès sur ce blog.)

Écrit par : Pharamond | 05/06/2007

Intérêt partagé pour ce point de vue exposé par Paul-Emic ; j'étais dans une disposition d'esprit analogue, dimanche soir en regardant Arte, qui diffusait Waterloo + Austerlitz.

Écrit par : Arianil | 05/06/2007

@Pharamond
c'est la qualité de la question qui fait la qualité de la réponse ;)

Écrit par : Paul-emic | 05/06/2007

Paul-Emic : Tu vas me faire rougir. :-)

Écrit par : Pharamond | 10/06/2007

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