statistiques web gratuite

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/10/2006

Périphrases

Ainsi donc les aveugles ne le sont plus, devenus par la grâce administrative des non-voyants. Je dis aveugle, mais la quasi totalité des handicapés ont bénéficié des pouvoirs de nos thaumaturges gouvernementaux. Pourtant, l'idée de départ était louable : pour ne pas réduire l'individu à son handicap il a été décidé de rajouter le terme "personne" avant le qualificatif. Certes, on aurait pu dire "une personne aveugle" tout simplement, mais, peut-être avec raison, on a pensé que les mauvaises habitudes ayant été prises il fallait changer la dénomination entière. L'époque étant à l'euphémisme et à la périphrase cela n'a posé aucun problème sur le papier. Pourtant, rapidement dans le langage parlé la personne non-voyante est devenue un non-voyant. Retour donc à la case départ, avec des bizarreries - pourquoi une personne totalement sourde est-elle seulement qualifiée de malentendante - et des absurdités - si une personne naine est désignée par le terme de "personne de petite taille" comment décrire une personne de petite taille qui n'est pas naine ? - en plus. Reste que lorsqu'on laisse échapper "nain" ou "aveugle" en société, on a parfois l'impression d'avoir dit une grossièreté. Mettre la personne, l'individu, en avant de toute autre précision est compréhensible, pourtant "gays", "lesbiennes", "bis" et "homos" en tout genre se désignent allégrement ainsi. Curieuse époque où l'individu réduit à ses moeurs sexuelles en retire une fierté.

Commentaires

et que dire des nains homosexuels !

Écrit par : Paul-Emic | 15/10/2006

Et en plus dans les back room ils deviennent aussi non-voyants !

Écrit par : profdisaster | 15/10/2006

A Marseille, il y as une devinette:

Comment appelles-t'on une personne de petite taille homosexuelle ?

Un Nain Culé (prononcer avec un fort accent Marseillais)

Écrit par : Thierry Manrique | 16/10/2006

Je ne crois pas qu'il s'agisse d'une fierté en tant que telle. Simplement, lorsqu'on est dans la "norme", on ne ressent pas le besoin de le faire savoir, puisque justement c'est "normal". Mais lorqu'on n'est pas dans la "norme", on a tendance à le faire savoir pou s'affirmer.

J'en connais par exemple qui répète à l'envi qu'ils sont "de droite" ou "nationalistes"... Arf ! Je suis taquin ce matin...

Écrit par : schleuder | 16/10/2006

Plus sérieusement c'est un fléau de notre époque que cette manie de changer les noms des choses.
C'est surtout sympthomatique d'une maniére de ne pas vouloir s'attaquer aux problémes en croyant que les changements de noms vont changer la réalité.

C'est typique d'une attitude de démission.

Écrit par : Thierry Manrique | 16/10/2006

schleuder : Tu es bien taquin en effet, mais ton commentaire suppose qu'être de gauche est "normal". Curieux, non ? Tu ne voulais pas plutôt dire "majoritaire" ? Même s'il est vrai que "majorité" et "normalité" sont souvent confondus. Quant à l'intitulé de la "Gay Pride", il n'y a qu'à traduire et ce n'est tout de même pas moi qui l'est inventé.

Paul-Emic et Profdisaster : Et moi qui croyait que c'était un sujet de note sérieux !

Thierry : Nous sommes dans l'incantatoire et le magique, signe que l'on ne veut (ou ne peut) plus agir dans le réel.

Écrit par : Pharamond | 17/10/2006

Euh... navré. Sortir des conneries c'est plus fort que moi.

Écrit par : profdisaster | 17/10/2006

Bien sûr qu'être de gauche c'est normal... enfin voyons !

Et puis la Gay Pride, ce ne sont pas non plus tous les homosexuels...

Écrit par : schleuder | 18/10/2006

profdisaster : :-)

schleuder : Non, mais ils font partis de ceux qui pratiquent cette sorte de "communautarisme sexuel".

Écrit par : Pharamond | 18/10/2006

Je crois qu'il ne faut pas non plus inverser les rôles tout le temps. Il est facile de s'attaquer aux excès de certains revendicateurs. Il ne faut cependant pas oublier que ce n'est pas toujours sans raison. Les discriminations basées sur le sexe (féminisme), la sexualité (gay pride), la couleur de peau (racisme), ça existe.

Il est un peu facile lorsqu'on est un homme blanc hétérosexuel de faire comme si cela était de la "sphère privée", mais quand tu sais qu'on ne t'a pas engagé parce que tu es une femme, ou que tu sais que tu vas te retrouver ostraciser si on découvre que tu es homosexuel, il est compréhensible qu'on est envie que cela change.

Il y a des tas de trucs qui relèvent de la sphère privée. Parler de ses enfants au boulot par exemple, tout le monde trouve ça normal. Et pourtant, les enfants, c'est bien dans la "sphère privée" non ?

Qu'ensuite certains expliquent TOUS leurs échecs parce qu'ils sont homos ou noirs, c'est excessif, mais les revendications ne sont pas totalement infondées.

Écrit par : schleuder | 19/10/2006

Je comprends ton point de vue, mais le problème c'est qu'une femme ne sera jamais un homme et qu'un Noir ne sera jamais un Blanc, quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse et le doute restera toujours sur les refus, vexations, tracas et autres problèmes de la vie humaine. D'autre part, je me demande si les revendications se font dans un réel soucis d'égalité ou plutôt dans une optique de revanche. Là aussi le doute est permis.

Écrit par : Pharamond | 20/10/2006

Les commentaires sont fermés.