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19/01/2008

Samedi matin

...

On pourrait même envisager que tout nous explose à la gueule

Autour des oliviers palpitent les origines
Infiniment se voir rouler dans la farine

A l'envers, à l'endroit, à l'envers, à l'endroit

...

 

Ma voisine me réveille avec du Noir Désir. Il est presque 10 heures, alors...

 

Que retenir de l'actualité de cette semaine ?

La mort de Carlos ? L'individu m'indifférait totalement. Quand on est obèse et que le créneau du chanteur à la voix bizarre est déjà pris par Demis Roussos le show biz ne nous permet plus que d'être un chanteur rigolo, le ''bon gros'' de la bande. Si ça se trouve Jean-Chrysostome Dolto était un sinistre crétin.

Tiens, tant qu'on est dans les Carlos, l'autre, le terroriste, s'appelle Ilich Ramírez Sánchez. Ce qui laisse penser que si vous affublerez votre enfant d'un prénom ridicule, en grandissant il prendra Carlos comme pseudo. Vous voilà prévenu.

 

PS : Pour l'année passée, MAM, notre ministresse de l'Intérieur, se réjouit de la baisse de la délinquance de 3,7% et d'''une inversion de tendance des violences aux personnes'' de 0,21% pour la première fois depuis douze ans. Elle en est toute heureuse. D'abord, il faut que quelqu'un m'explique pour l'''inversion de tendance''. Les coups font-ils moins mal ? Les coupables ont-ils promis de ne pas recommencer ? Parce que pour moi une inversion de tendance cela ne peut se voir que sur quelques années, non ?

Remarquez que le concept peut être utile au cancre, après n'avoir ramené que des bananes, il pourra faire observer à ses parents avec sa première note au dessus de la moyenne une inversion de tendance qui les transportera sans doute d'un bonheur ineffable.

 

Le tour de France du patrimoine (choix absolument arbitraire) : Léaz (01)

Le Fort de l'Écluse, ici et ici

15/01/2008

La lutte

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Raffaello Sanzio dit Raphaël

Saint Michel

Musique (52)

Joe Dassin

Marie-Jeanne

Une époque formidable

Lu sur le journal Métro du mardi 15 janvier 2008 :

 

  • Se prostituer pour étudier

 

On ne peut plus fermer les yeux sur la prostitution étudiante. Jeudi, deux livres vont nous rappeler que cette activité existe en France. D’abord un témoignage choc, livré par Laura D., étudiante qui vendait son corps pour payer ses factures. Ensuite, et pour la première fois, est présentée une analyse sociologique du phénomène à l’heure de l’Internet, qui facilite la démarche en la rendant simple et, surtout, discrète.

Les chiffres manquent. En 2006, le syndicat étudiant Sud avançait dans un tract le nombre de 40 000 étudiants pratiquant la prostitution amateur en France. Un chiffre qu’aucun recensement ne vient prouver et qui serait même, d’après l’office central pour la répression de la traite des êtres humains (Ocreth), « largement surévalué ». En effet, d’après cet organisme dépendant du ministère de l’Intérieur, la prostitution adulte en France est pratiquée, en hypothèse haute, par 18 000 personnes. "Et on voudrait croire que la prostitution étudiante est deux fois supérieure, tout en restant peu visible ?", s’étonne un responsable de l’Ocreth. Il reconnaît cependant qu’il existe bien, dans l’Hexagone, « une prostitution étudiante occasionnelle, individuelle et cachée ». Ce qui, quand on est majeur, n’est pas une infraction. En France, seul le proxénétisme est illégal.

Quoi qu’il en soit, le phénomène semble étroitement lié à une précarisation de la vie étudiante. D’après l’observatoire de la vie étudiante, on comptait en 2006 20 000 étudiants "en situation de pauvreté grave et durable", sans hébergement parental, sans prise en charge par un conjoint ni revenu suffisant pour faire face aux dépenses courantes. C’est bien le cas de Laura D.

 

 

  • "Personne n'est à l'abri"

 

Laura D. vient d’avoir 20 ans. Elle livre jeudi, dans "Mes chères études. Etudiante, 19 ans, job alimentaire : prostituée", un témoignage brut de son activité de prostituée amateure, menée en parallèle avec ses études de LEA, pas tant pour arrondir les fins de mois que pour survivre.

 

Comment en êtes-vous venue à la prostitution ?

Je ne suis pas boursière. J’avais de vraies difficultés à joindre les deux bouts. J’ai essayé de chercher des aides auprès du Crous, et on m’a renvoyée vers les Restos du cœur. Ça a été pour moi un échec assez violent et une prise de conscience tout aussi violente de mon statut dans la société. J’avais déjà un petit boulot pour payer mon loyer mais ce n’était pas suffisant. Internet s’est imposé comme un moyen facile de trouver des extras. On tape « job étudiants » et on tombe sur des sites qui proposent des services à la personne, castings ou auditions aux plus de 18 ans, vénales ou non vénales. Les annonces sont explicites, du type : "Cadre peut aider étudiante", "Jeune homme, 50 ans, cherche rencontre occasionnelle avec étudiantes. Très bonne rémunération." Rien n’est dit clairement mais tout est sous-entendu et on ne peut pas être dupe quand on lit l’annonce. Mais les sommes proposées sont alléchantes et puis, derrière l’ordinateur, on se sent en sécurité. C’est faux car, en fin de compte, on est seule au rendez-vous.

Pourquoi ne pas avoir demandé d’aide à vos parents ?

Au-delà même de la fierté, je savais que mes parents, au Smic tous les deux, ne pouvaient pas m’aider. Leur demander de l’aide, c’était les mettre face à leur propre échec. Quand on se prostitue une fois, on souffle financièrement. Mais ça crée une addiction à l’argent. Donc quand le porte-monnaie est à nouveau vide, on repense à cette solution. Y penser c’est déjà être dans l’engrenage.

Quels étaient vos revenus ?

Je suis incapable de le dire. Je pouvais gagner 2000 euros un mois et 200 le mois d’après. Mon activité était très ponctuelle, ce n’ était pas monté comme une entreprise. Les revenus à l’heure sont très élevés et si on le fait de façon régulière, on gagne très bien sa vie. Et on s’habitue à un certain confort, qu’on veut retrouver par le suite.

Et ce n’est pas facile de se sevrer d’une addiction…

C’est là le problème et le vice de cette prostitution. On passe d’une survie étudiante difficile à un quotidien complètement vivable au niveau financier. Ce n’est pas une heure à 30 ou 50 euros. On tourne autour de 200 euros. C’est pas rien pour un étudiant. Ça change une vie d’avoir plus d’argent… Mais à côté de ça, ça a aussi bouleversé ma construction en tant que femme.

De l’argent rapide, mais pas facile à acquérir.

C’est rapide mais très éprouvant. On se dit "allez, une heure avec un client, c’est pas grand chose". Mais c’est en fait loin d’être anodin.

Sachant que, selon les clients, les heures ne se ressemblent pas…

Oui. Certaines souffrances physiques sont plus fortes avec certains clients. D’autres, morales, se conservent à vie. Se prostituer, c’est un viol, mais rémunéré. On sait que la violence va être extrême car il y a rémunération, donc domination. Mais la violence peut aussi être de voir un homme vieux, nu, devant soi, et d’être observée, épiée.

Votre première expérience en tant que prostituée remonte au 9 décembre 2006. Dans quel état d’esprit étiez-vous ?

Tant qu’on est derrière un ordi, on se sent en sécurité. On se dit : "Je peux y arriver, si je ne peux pas, je repars, de toute façon il ne sait pas qui je suis." Mais le simple fait de répondre à un mail ou une annonce signifie qu’on est déjà dans l’engrenage. Quand j’ai rencontré mon premier client, j’ai ressenti de l’angoisse, trouvé aussi un côté risible à cette situation en même temps qu’un grand mépris. Je me suis dit : "T’as vu ce que t’es en train de faire pour de l’argent !"

Avez-vous des personnes de confiance avec qui partager votre expérience ?

A part Marion Kirat, étudiante avec qui j’ai rédigé mon histoire, non. C’est une expérience très personnelle, très solitaire, très rabaissante. Ça ne se dit pas. Et si je garde l’anonymat, c’est parce que je veux préserver mon avenir. Malgré tout, ma démarche est militante. Je veux que la société découvre où peut mener la précarité. Certains commentaires postés sur les forums disent que j’ai fait ça parce que "elle aime le sexe". Je trouve ça incroyable qu’on se pose cette question. Je n’étais pas dans le même cas qu’un étudiant qui cherche un petit job. J’avais déjà un petit job mais je ne m’en sortais pas financièrement.  Je n’étais pas non plus dans l’état d’esprit d’alimenter une entreprise sur le sexe.  

Ecrire le livre a-t-il été douloureux ?

Oui. Ma motivation était vraiment de ne plus fermer les yeux. Il y a eu la rage qui était là avant la souffrance. La souffrance vient quand je relis, quand je parle de mon livre.

Votre vie de prostituée appartient au passé ?

Oui. Quand je suis arrivée à Paris, en avril, j’ai eu deux clients. Ça s’est vite arrêté. En ce moment, je ne vois personne. Mais ça ne fait pas encore vraiment partie du passé, c’est encore frais.

Comment lutter contre la prostitution étudiante ?

En prenant en considération les étudiants qui sont dans cette fourchette fatale, par une aide directe, financière si possible. Le Crous fait ce qu’il peut comme il peut mais n’a pas assez de moyens. Il y a très peu de chambres universitaires, les propriétaires sont réticents à loger des étudiants, la fac de plus en plus chère… On augmente les bourses mais pas autant que les inscriptions et l’inflation. Cette précarité est une des causes de la prostitution étudiante. N’importe qui peut y être confronté. Pas besoin d’être immigré, drogué ou mauvais élève. N’importe qui peut être touché.

 

 

  • La prostitution étudiante à l'heure d'internet

 

La sociologie se penche sur la question de la prostitution étudiante. Eva Clouet –étudiante en master 2 à Toulouse- sort jeudi « La prostitution étudiante à l’heure des nouvelles technologies de communication » et a signé la post-face du livre de Laura D. Elle distingue trois profils de prostituées qui occupent encore les bancs des amphis. Ou comment, parfois, la prostitution peut aussi être liée au plaisir.

Le dernier recours

Elles sont dans une situation de grande précarité économique. Les tarifs exorbitants (200 euros de l’heure) leur permet, en deux ou trois rendez-vous par mois, de payer leurs factures et de bénéficier d’un peu d’argent de poche. C’est le cas de Sandrine, étudiante dans une grande école, qui gagne maintenant environ 900 euros par mois en se prostituant quelques heures contre 300 euros après des heures de baby-sitting avant. Elles représentent la catégorie la plus nombreuse.

Celles qui veulent sortir des carcans

Elles viennent d’un milieu social traditionnel, plutôt favorisé et, souvent, catholique. Leur sexualité a été bridée par une morale contraignante (pas de flirts, notion de fidélité…). Elles ne se prostituent pas tant pour l’argent que pour assouvir un « plaisir » interdit, affirmer leur liberté et leur prise de distance face à leur famille. Un moyen extrême de couper le cordon…

Les désillusionnées de l’amour

Elles ont cru en l’amour mais ont été déçues par des relations peu épanouissantes ou déséquilibrées. Elles sont donc passées aux relations libertines, sans sentiment, rien que du plaisir. Au risque d’être considérée comme une prostituée… gratuite.  Alors, autant se faire payer. « C’est un peu leur revanche contre le Prince charmant », explique Eva Clouet.


Alexandra Bogaert


 

Changement(s)

Je reviens de chez le dentiste pour mon détartrage périodique. Il a changé de cabinet, heureusement la nouvelle adresse est à moins de 100 mètres de l'ancienne, et non seulement le local est plus spacieux que l'ancien, mais mon praticien a eu la judicieuse idée d'installer un moniteur de grande dimension au plafond qui, quand il n'exhibe pas des radios de votre denture, laisse voir l'aquarium virtuel de l'écran de veille. C'est tout simple, mais ça détend et fait passer le temps plus vite. Pour certaines interventions plus longues ou pour les enfants des films et des dessins animés y sont diffusés. Par contre, j'apprends que je devrais revenir pour une deuxième séance, car la Sécurité Sociale dans son infinie mais néanmoins impénétrable sagesse a décidé que les détartrages devaient se faire en deux fois. Comme c'est au même tarif et au même taux de remboursement qu'auparavant je ne vois pas l'intérêt du changement et mon dentiste non plus. Bref, vendredi je retourne compter les nageoires de la gent écailleuse.

 

Le tour de France du patrimoine (choix absolument arbitraire) : Chiry-Ourscamp (60)

L'abbaye Notre-Dame, ici et ici