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13/02/2020

Lectures (5)

Que lisez-vous en ce moment ? Moi c'est Tir à vue - La répression selon Macron de Fiorina Lignier ; le récit simple et lucide d'une jeune fille debout.

Commentaires

Dernières relectures, faites au hasard des rayons :
-- *Le conflit du christianisme primitif et de la civilisation antique* (Louis Rougier) ;
-- *Le destin de A. D.* (Ernst von Salomon) ;
-- *The Systems Bible* (John Gall) ;
-- *Erewhon* (Samuel Butler) ;
-- *La fable de Jésus-Christ* (Guy Fau) ;
-- *26,5 auteurs qui n'existent pas* (Samir Bouadi et Agathe Colombier Hochberg) ;
-- *Un homme, un vote* (Jacques Heers) ;
-- quelques manuels de jeux (*Jane's F-15*, *688(I) Hunter Killer*, *Total Air War* et *Falcon 4.0*) ;
-- les encyclopédies accessibles dans les 3 jeux de la série *Mass Effect*. ;-)
Lectures inédites :
-- *Not a number -- Patrick McGoohan -- a life* (Rupert Booth) ;
-- *Fall Out* (Alan Stevens et Fiona Moore).
Chaque inédit mérite ce seul commentaire : YACWOT, savoir "Yet Another Complete Waste Of Time".

Écrit par : Blumroch | 13/02/2020

Singulier destin que celui d'AD qui mérite d'être découvert. Je ne voudrais pas spoiler comme on dit en néo-français.
Depuis de l'année, mes lectures et relectures:
- Le maître de Santiago (Henry de Montherlant)
- Le discours de la servitude volontaire (La Boétie)
- Le problème d'Aladin (Ernst Jünger)
- La louve de France - Les rois maudits tome 5 (Maurice Druon). Plus d'un an que j'essaie de terminer la série.
- Les merveilleuses aventures d'Huon de Bordeaux (Anonyme - chanson de geste du XIIIème siècle)
- Les propos d'un entrepreneur de démolitions (Léon Bloy)
- Les amours de Psyché (Jean de La Fontaine)
- Trois murs pour un secret: Pythagore et son théorème (Marcos Jaen Sanchez)
- Paras US dans le canton de Ste Mère Eglise (Philippe Jutras)

Écrit par : Sven | 13/02/2020

@ Blumroch

Louis Rougier, un des maîtres à penser de la ND. Un de ces ouvrages phares contre le christiannisme avec Celse contre les chrétiens. Le premier est une analyse du conflit entre païens et chrétiens lorsque le christiannisme s'est introduit en Euroep et le second est la reconstitution/traduction de l'ouvrage de Celse ?

Écrit par : Sven | 13/02/2020

@Sven : En parlant de von Salomon, ce billet qui comporte *en même temps*(C)(R)TM des observations judicieuses et de sottes remarques (l'auteur a des tics de khâgneux moyen qui vient de découvrir une oeuvre dont il ignore tout) :
http://www.juanasensio.com/archive/2020/01/26/le-questionnaire-d-ernst-von-salomon-ode-a-l-independance-oscar-dassetto.html

Écrit par : Blumroch | 14/02/2020

Blumroch & Sven > Bigre ! vous vous faites transfuser les livres ? Moi qui ait de la peine à en lire deux ou trois par mois.
J'avoue que je n'ai lu aucun de ces ouvrages hormis "Huon de Bordeaux" ; dans mon enfance il traînait une vieille édition chez moi. Intrigué par les gravures peuplées d'êtres fabuleux et la référence à Bordeaux, la grande ville voisine, je le feuilletais de temps en temps. Je l'ai lu bien plus tard. Je ne sais plus ce qu'est devenu cet exemplaire, c'est dommage.

Écrit par : Pharamond | 14/02/2020

@Pharamond : Je lis pourtant moins vite qu'avant, et surtout je prends garde à ne pas lire des textes trop difficiles. ;-)

L'érudit Rémi Usseil mentionne *Huon de Bordeaux* ici :
https://matieredefrance.blogspot.com/2016/05/oberon-roi-de-feerie.html

Écrit par : Blumroch | 14/02/2020

P.S. : Vous trouverez plusieurs éditions numérisées chez archive.org, certaines illustrées comme *Les aventures de Huon de Bordeaux*, chez Larousse, en 1921, dans une collection intitulée "Contes héroïques de douce France".

P.P.S. : Les manuels de jeux ne comptent pas vraiment pour des livres, mais c'était histoire de faire nombre. ;-)

Écrit par : Blumroch | 14/02/2020

Merci. Si l'envie me vient de le relire...

Si c'est pour faire nombre je lis les pubs que je trouve dans ma boîte à lettres. En fait non, je mens, elles rejoignent une poubelle judicieusement posée à côté sans que je prenne le temps de jeter un œil dessus. Je sais c'est bête ; je dois passer à côté de soldes et de remises mirifiques.

Écrit par : Pharamond | 14/02/2020

@Blumroch

Ca devrait donner envie de lire von Salomon aux lecteurs du blog qui ne le connaissent pas. Il y a un épisode picaresque dans le Questionnaire qui m'avait beacoup plu. Lors des combats des corps francs à l'est, après que la menace communiste ait été éradiquée en Allemagne, l'unité où sert von Salomon est basée à proximité de la frontière avec la Pologne. Les jeunes la composant profite d'un instant de calme pour bronzer. C'est le moment que choisissent les Polonais pour attaquer. Les volontaires du corps francs n'ont pas le temps de remettre leur uniforme et les voici conte-attaquant, nus, certains, amputés d'une jambe au cours de la première guerre mondiale, sautillant sur leurs jambes restantes et tirant au fusil sur leurs adversaires.
Puisque l'article du monde parle de vieux monsieur corpulent, Jûnger racontait que, peu de temps avant la mort de von Salomon, celui-ci était venu lui rendre visite. Pendant la nuit, Jünger entend du bruit, pense qu'un cambrioleur s'est introduit chez lui et découvre von Salomon, qui a eu un petit creux pendant la nuit, en train de s'empiffrer.

Merci pour le lien vers le site de Remi Usseil. Ce n'était pas Charlemagne mais Charles le Chauve. Le problème de filiation -le fils unique du souverain tué - qui me turlupinait a été résolu;

@Pharamond

Il s'agit de textes assez courts: ce n'est pas la critique de la raison pure.
Les paras US est une compilation de témoignages de paras et de locaux sur les événements du débarquement. C'est sans intérêt, sauf si vous connaissez bien la région et éventuellement les descendants des témoins. Le bouquin sur Pythagore est destiné à un public qui si'ntéresse à l'histoire des sicences. Quant aux rois maudits, il vaut mieux voir les épisodes de la première version du feuilleton télé (pas celui réalisé par mocheté Dayan). Ce qui ne me plaît pas, c'est l'importance donnée aux marchands et aux banquiers. Et Druon n'est pas Dumas.
Les autres sont des classiques.

Écrit par : Sven | 14/02/2020

Tout le monde ici a lu von Salomon ! Il avait le sens de l'humour et le sens de l'ironie qui manquaient tous deux au hiératique Jünger, comme le démontre cet épisode délicieux extrait du génial *Questionnaire* :
//
En 1927, le premier jour du procès de la Vehme, je n’avais pas terminé mon petit déjeuner quand on vint me chercher dans ma cellule. J’allais déjà mettre de côté mon morceau de pain, mais je me dis que les débats pouvaient être longs. Je pris donc mon pain avec moi. Dans mes vêtements bruns de prisonnier, j’entrai dans la salle en mâchant ma croûte. Je n’avais même pas conscience que je faisais une *entrée*, comme on dit au théâtre. La salle était comble puisque le procès, le premier des procès de la Vehme, faisait sensation. Mais ce n’était pas seulement cela. Le procès avait lieu à Giessen, près de Francfort-sur-le-Main, où mon père avait été un personnage très connu. Je fus entendu le premier et dus m’avancer de sorte que je tournais le dos au public. Pendant tout le temps de ma déposition, la salle était très inquiète : on allait et venait et le président menaçait plus d’une fois de faire évacuer la salle. Ce remue-ménage derrière moi me dérangeait beaucoup puisque je devais me concentrer. À l’entrée, j’avais tout de suite remarqué que c’étaient surtout des dames qui remplissaient la salle, comme toujours lors de procès à sensation, et je rageais. À midi, mon interrogatoire n’était pas terminé. Le président ordonna que l’interruption me servît de repos et qu’on m’apportât le déjeuner dans une des cellules d’attente du tribunal. Celles-ci étaient des pièces simples à fenêtres barrées, qui n’étaient pas fermées à clef tant qu’elles étaient inoccupées. Le sergent qui m’accompagnait me conduisit à travers la foule et ouvrit brusquement la porte de la première cellule. J’entrai et restai bouche bée. Je compris l’animation qui avait régné dans la salle. Mon bout de pain sec avait produit un miracle. Sur la table de la cellule, les merveilles s’amoncelaient : des gâteaux, des fruits, des biscuits, du chocolat, des sandwiches, des fleurs. "Quelle prison joyeuse", pensais-je en m’approchant. Et je vis que chaque assiette portait aussi une carte de visite : Mme Frankfurter, Mme Lilly Oppenheim, Mme Ruth Beyfuss. Je pense que toute la société juive de Francfort a dû se demander et se redemander : "Qui sait ? peut-être est-il quand même des nôtres, -- qui sait ?" J’étais très touché et fortement enclin à l’admiration : Quelle solidarité ! quel peuple !
//
J'en profite pour signaler aux éventuels fans de Patrick McGoohan et de la série *The Prisoner* qu'ils peuvent s'abstenir de lire les deux ouvrages modernes mentionnés *supra* dans la rubrique des découvertes modernes : écrits sans le moindre talent, ils ne présentent rigoureusement aucun intérêt.

Écrit par : Blumroch | 14/02/2020

Sven > Ne minimisez pas, il y a des les lecteurs lents et des lecteurs rapides ;-)

Sven & Blumroch > http://guerrecivileetyaourtallege3.hautetfort.com/archive/2006/03/21/une-autre-jeunesse.html

Blumroch > Il est vrai que l'humour chez Jünger ;-)
Hum... Salomon... effectivement

Écrit par : Pharamond | 15/02/2020

@Pharamond : J'avions oublié l'épisode et donc le livre qui le narrait. :-( Raison pour laquelle, prudent, je n'avais rien relevé. ;-)
Je profite de l'occasion pour signaler l'ancêtre des *26,5 auteurs qui n'existent pas*, savoir *The Catalog of Lost Books : An Annotated and Seriously Addled Collection of Great Books That Should Have Been Written but Never Were* par un certain Tad Tuleja. Dans mon très lointain souvenir, c'était divertissant.

@TousSaufTrois : Le silence presque général le ferait craindre : Camarades et Kameraden, auriez-vous donc abandonné la lecture ? La sentence de Fruttero & Lucentini serait-elle de plus en plus exacte, même ici ? :-(

Écrit par : Blumroch | 16/02/2020

C'est d'autant plus étonnant qu'un coup d’œil aux stats du blog révèlent un nombre de visites un peu au-dessus de la moyenne ces derniers temps.

Écrit par : Pharamond | 16/02/2020

@Pharamond : Sont tous devenus des Sentinelles Silencieuses. ;-)

Écrit par : Blumroch | 16/02/2020

Sven & Blumroch, quelle santé! Contrairement à mes comparses silencieux de la DGSE, je n'ai pas encore lu Von Salomon, mais cet auteur n'arrête pas de remonter sur ma pile de lecture grâce à vous... Peut-être finira-t'il un jour par atteindre le sommet de cet Everest!

Ces temps-ci: William Burroughs "Les Derniers Mots de Dutch Schultz", rien que pour la scène de DS esquivant une mouche pour convaincre les medias de son innocuité... Un Burroughs lisible et pince-sans-rire.

Flannery O'Connor "Oeuvres Complètes", pas encore terminé mais c'est du gros dossier, bourré d'humour et de vie, dans un vieux Sud se sachant déjà condamné par l'avènement de la modernité...
Pour situer, un extrait de la correspondance de Mlle O'Connor: " La dernière fois que le Ku Klux Klan a tenu ici une grande réunion, ils ont installé une "croix de feu" portable en face du palais de justice. Il suffisait de la brancher et elle resplendissait de lampes électriques rouges. Quand j'ai vu ça, je me suis dit:" Voilà qui fend le coeur. Il est plus tard que je ne pense.""

Kornbluth & Pohl "L'Ere des Gladiateurs", un titre assez trompeur pour de la bonne SF assez acide, voire parfois limite malpensante ^^

En miquets: Gou Tanabe "Les Montagnes Hallucinées", adaptation de qui-vous-savez en manga... Je ne suis habituellement pas du tout client de mangas, mais il faut reconnaître que l'objet est somptueux, la fidélité à l'oeuvre intransigeante et les dessins exceptionnels... On est parfois proche des gravures d'un Gustave Doré, c'est dire...

David Lapham "Stray Bullets", un chef-d'oeuvre du polar moderne, servi par des dessins classiques mais fonctionnels.

Et beaucoup, beaucoup d'offres d'emplois bourrées de fautes diverses et variées... Mes yeux!!!!

Écrit par : Benway | 17/02/2020

Blumroch > Après avoir éliminé les Sentinelles Attentistes ? ;-)

Benway > Merci d'avoir fait partagé vos lectures et bon courage pour le décryptage des offres d'emplois en espérant que l'effort sera justement récompensé.

Écrit par : Pharamond | 17/02/2020

Gloire à Crom, gloire à Cthulhu ! Je viens de retrouver *Celse contre les chrétiens -- la réaction païenne sous l'empire romain*. Suivra une énième (cinquième ou sixième) relecture du méconnu *Mauvais choix* de ce Jean-Louis Curtis qui se passe fort bien du piètre hommage mal formulé par le médiocre Houellebecq -- soit dit en passant. En voici une raison parmi beaucoup d'autres, avec cet extrait de l'entrevue qui voit le vieux romain sénateur Macer, auteur d'un libelle peu favorable aux chrétiens, convoqué par un Constantin vainqueur de Maxence :
//
"L'empereur se leva et marcha vers la fenêtre. Il parut s'absorber dans la contemplation du jardin, à trente pieds au-dessous. Puis il se retourna pour me faire face. Je fus frappé par l'expression nouvelle de son visage. Le coin de ses lèvres n'était plus relevé par l'amorce d'un sourire. Dans les larges yeux étincelants, une lueur inquiète vacillait.
-- Ton libelle est habile, dit-il. Tu commences par faire justice des calomnies qui s'efforcent de salir les Chrétiens, et tu rends hommage à leurs vertus. Mais ce n'est que pour les mieux accabler ensuite sous les jugements les plus durs. Il fit une pause ; puis, avec une sorte de curiosité :
-- Pourquoi hais-tu les Chrétiens ainsi ?
-- Seigneur, ce n'est pas eux que je hais, mais ce qu'ils professent.
-- Leur Dieu est puissant. Par deux fois, sa puissance s'est manifestée à Nous.
La voix s'était altérée sur ces derniers mots. La lueur d'inquiétude s'aviva dans les prunelles enfantines. Je me demandai si, comme le veut la rumeur publique, l'empereur avait eu vraiment le privilège d'une vision surnaturelle, si vraiment un signe lui était apparu dans le Ciel. Je ne doutais pas qu'il ne fût un être profondément religieux, peut-être même un inspiré.
-- Toi, reprit-il, en quel Dieu crois-tu ?
Je me recueillis un instant. Quand je parlai, ce fut aussi à voix presque basse, comme dans un sanctuaire. "Seigneur, comme Sénèque, je crois que la matière est animée par un esprit universel, par une intelligence divine, à laquelle peut-être nous participons, comme les étincelles éphémères et sans cesse jaillissantes d'un immense et éternel brasier. Tel est le Dieu auquel je crois et que j'adore. Le soleil est son image vivante. Toutes les divinités secondaires, celles à qui nous avons donné des noms, les divinités des champs, du foyer, de la cité, Eros lui-même, ne sont que les aspects partiels, diversifiés de la même énergie divine. Telle est ma religion : Dieu est un, Il est partout, Il est en nous, Il est nous. Pourtant, nous sommes mortels : car si notre part spirituelle se fond, après notre mort, dans l'immensité divine, ce sera comme une parcelle indistincte, non personnelle, non individuelle, qui n'aura aucun souvenir de son existence terrestre, ni d'autre conscience qu'une conscience universelle. C'est dire que nous mourons tout entiers, ici-bas. Nous devons donc renoncer à toute espérance d'immortalité : elle est une consolation illusoire, un leurre. C'est ici-bas que notre destinée est circonscrite et qu'elle doit s'accomplir : sur cette terre. L'étincelle fugitive que je suis, qui a jailli de l'éternel brasier et qui est destinée à s'éteindre, cet être d'un instant, cet homme périssable est lié à d'autres hommes d'un même lieu, qui est la patrie latine, d'une même race, qui est notre race latine, d'une même langue, la langue latine, d'une même organisation, qui est l'empire dont tu tiens la destinée dans tes mains. Je suis solidaire des hommes qui parlent la même langue que moi avant d'être solidaire de tous les hommes. Je suis solidaire de Rome, comme un fils l'est de sa mère. Je suis solidaire de l'empire. Tant que je suis vivant, mon allégeance est à l'empereur, à l'empire, à Rome, au génie latin, à mes pères et à l'œuvre accomplie par mes pères, que cette œuvre soit un champ labouré, une chaumière, un temple, une loi ou un livre. Cette allégeance est le fondement même de mon être ; sans elle, je ne suis rien ici-bas, même si je suis, dans l'ordre spirituel, une étincelle du foyer divin. C'est pourquoi, Seigneur, je condamne la doctrine chrétienne, qui veut abolir la vocation terrestre de l'Homme au profit de sa vocation céleste. Pardonne-moi (je me jetai à ses pieds) d'avoir parlé si longuement et d'avoir peut-être abusé de Ton impériale patience. Mais, Seigneur, même si, pour obéir à Ta volonté, je consens à me taire sur ce qui m'afflige, je n'en continuerai pas moins, dans le secret de mon esprit et de mon cœur, à penser que les Chrétiens sont une plaie au flanc de l'empire, et que le génie de Rome s'anéantira lui-même s'il s'abaisse jamais à reconnaître pour Dieu un vagabond juif, crucifié voici trois siècles entre deux voleurs."
//
Belle et intemporelle profession de foi qu'on peut opposer aux vieilles croyances barbares que veut nous imposer le nouvel Empire marchand.
Fils de Rome, et non de Jérusalem.

Écrit par : Blumroch | 18/02/2020

Superbe texte, même pour un agnostique catholique romain comme moi ;-)
Je te le pique pour en faire un billet, eh hop !

Écrit par : Pharamond | 21/02/2020

PS : je vais le mettre dans ma liste d'attente de livre à lire... en bonne place.

Écrit par : Pharamond | 21/02/2020

@Pharamond : No problemo, Kamerad !
Il le mérite. Le parallèle entre l'essor du christianisme dans le passé et celui du communisme (en fait, de toutes les formes de tyrannie collectivistes) dans le présent est fort bien venu. Evidemment, *Le mauvais choix* est comme *Le camp des saints* : exact dans les grandes lignes en changeant ce qui doit l'être, et non dans les détails -- ainsi, Curtis, pourtant intelligent, n'avait pas imaginé le surgissement des grétins verts et de la question mahométane (Gripari ne l'avait pas vue non plus, qui avait beau fréquenter de près les natifs des déserts, avait prévu la fin du mahométanisme dans *Le méchant dieu* ; Buchan, lui, l'avait exposée dans *Le prophète au manteau vert*). La prose est transparente qui donne une fausse impression de facilité, et les personnages sont très bien campés. Et puis, Rome, comme toujours, enoblit tout.

Écrit par : Blumroch | 21/02/2020

Quant à moi c'est son credo "nationaliste" et pro-occidental qui m'a plus et sans doute cette forme agnosticisme qu'il exprime si joliment.

Il y a tant de facteurs à prendre en compte, sans oublier les imprévus, qu'il est difficile de deviner l'avenir en détail ; dans ses grandes lignes c'est beaucoup plus simple avec un peu de bon sens et un aucun tabou.

Écrit par : Pharamond | 21/02/2020

@Pharamond : Le culte des ancêtres et celui de l'*alma mater* suffiraient bien à défendre l'Occident.

Écrit par : Blumroch | 21/02/2020

@ Blumroch

"Fils de Rome, et non de Jérusalem... Le culte des ancêtres et celui de l'*alma mater* suffiraient bien à défendre l'Occident".

Parfaitement d'accord. Nos textes sacrés (Iliade, Odyssée, Edda, ...) et la pensée stoïcienne devraient être à la base de notre éducation.

En complément de Celse, il y a aussi Contre les Galiléens de l'Empereur Julien:

"Cependant, Galiléens, vous nous avez quittés, et vous avez, pour ainsi dire, passé comme des transfuges auprès des Hébreux. Du moins vous eussiez dû, après vous être joints à eux, écouter leurs discours ; […] si après avoir abandonné les Dieux, vous en eussiez du moins reconnu un, et n’eussiez pas adoré un simple homme comme vous faites aujourd’hui.

Il est vrai que vous auriez toujours été malheureux d’avoir embrassé une Loi remplie de grossièreté et de barbarie, mais quant au culte que vous auriez, il serait bien plus pur et plus raisonnable, que celui que vous professez : il vous est arrivé la même chose qu’aux sangsues, vous avez tiré le sang le plus corrompu, et vous avez laissé le plus pur.

…] Pourquoi avez-vous déserté les Temples de nos Dieux, pour vous sauver chez les Hébreux. Est-ce parce que les Dieux ont donné à Rome l’Empire de l’Univers ; et que les Juifs, si l’on excepte un très court intervalle, ont toujours été les esclaves de toutes les nations ? […] Cependant malgré cet avis ils cultivèrent, et habitèrent plus de 400 ans leur pays. Ensuite ils furent esclaves des Tyriens, des Mèdes, des Perses, et ils sont les nôtres aujourd’hui.

Ce Jésus que vous prêchez, O Galiléens ! fut un sujet de César. […] Ne dites-vous pas qu’il fut compris avec son Père et sa Mère, dans le recensement sous Cyrenius ?

Dites-moi, quel bien a-t-il fait après sa naissance, à ses concitoyens ; et quelle utilité ils en-ils retirée ? Ils n’ont pas voulu croire en lui, et ont refusé de lui obéir. Mais comment est-il arrivé que ce peuple, dont le cœur et l’esprit avaient la dureté de la pierre, ait obéi à Moïse, et qu’il ait méprisé Jésus qui, selon vos discours, commandait aux Esprits, marchait sur la mer, chassait les démons, et qui, même, s’il faut vous en croire, aurait fait le ciel et la terre ? Il est vrai qu’aucun de ses Disciples n’a jamais osé dire rien qui concerne ce dernier article ; si ce n’est Jean, qui s’est même expliqué là dessus d’une manière très obscure et très énigmatique […] Avec tant de puissance, comment a-t-il pu faire ce que Moïse avait exécuté ; et par quelle raison n’a-t-il pas opéré le salut de sa patrie, et changé les mauvaises conditions de ses concitoyens ?

[…] Maintenant je vous demande quel est le plus avantageux, de jouir perpétuellement de la liberté de commander à la plus grande partie de l’Univers, ou d’être esclave et soumis à une puissance étrangère ? […] Montrez-moi chez les Juifs, quelque Héros qui soit comparable à Alexandre ou à César. […]

Passons de la guerre à la politique : […] Quelle école de médecine les Hébreux ont-ils jamais eue semblable à celle d’Hippocrate […] ? Si l’on compare les avis d’Isocrate avec les Proverbes de Salomon, l’on verra aisément que le fils de Théodore l’emporte de beaucoup sur le Roi très sage. Mais, dira-t-on, Salomon avait été instruit divinement dans le culte et la connaissance de son Dieu ; qu’importe ? le même Salomon n’adore-t-il pas nos Dieux, trompé, à ce que disent les Hébreux, par une femme ? Ainsi donc le très sage Salomon ne put vaincre la volupté ; mais les discours d’une femme vainquirent le très sage Salomon […] ne pensez pas qu’il se soit laissé honteusement séduire. C’est par prudence, par sagesse, par l’ordre même de son Dieu […] qu’il a honoré les autres Dieux. […] Quant à vous, Galiléens, vous êtes fortement attachés à un culte particulier : c’est là une vaine ambition, et une gloire ridicule dont les Dieux ne sont pas susceptibles.

Pourquoi étudiez vous dans les écoles des Grecs, si vous trouvez toutes les sciences abondamment dans vos Écritures ? Il est plus nécessaire que vous vous éloigniez des Écoles de nos Philosophes, que des sacrifices et des viandes offertes aux Dieux : car votre Paul dit : celui qui mange ne blesse point. […] Car par la fréquentation des écoles de nos maîtres et de nos Philosophes, quiconque est né d’une condition honorable parmi vous, abandonne bientôt vos impiétés[…]Personne ne devient sage et meilleur dans vos écoles […] dans les nôtres […] les caractères les plus mauvais sont rendus bons […] Nous avons des marques évidentes de cette vérité. Il n’en est pas de même parmi vos enfants, et surtout parmi ceux que vous choisissez, pour s’appliquer à l’étude de vos Écritures […] vous prenez pour des instructions divines, celles qui ne rendent personne meilleur, qui ne servent ni la prudence, ni la vertu, ni le courage : et lorsque vous voyez des gens qui possèdent ces vertus, vous les attribuez aux instructions de Satan"

Écrit par : Sven | 23/02/2020

Saisissons ce *kairos* pour rappeler aux Kameraden et camarades l'existence de ce très beau livre de Fraigneau, *Le songe de l'Empereur*, consacré à Julien dit l'Apostat[1], et ce mot de Chamfort : "M. de…, qui voyait la source de la dégradation de l’espèce humaine dans l’établissement de la secte nazaréenne et de la féodalité, disait que, pour valoir quelque chose, il fallait se débaptiser et se défranciser et redevenir Grec et Romain par l’âme."
Une âme romaine, comme une âme française d'*avant*, ne souffrirait pas le joug d'imbéciles et de crapules. En tout cas elle ne devrait pas.
Retour à l'auteur du *Mauvais choix*. La tradition veut qu'un mot du dictionnaire soit attribué à tout nouvel académicien. Pour Curtis, ce fut "irrévérence"[2].

[1] A lire aussi, pour d'autres raisons, *Le Livre de raison d'un roi fou* et le *Journal profane d'un solitaire*. On ne sait plus *écrire* et *composer* ainsi.
[2] Pour Jacques Laurent, ce fut "inutile" !

Écrit par : Blumroch | 23/02/2020

On ne refait pas l'histoire et la chrétienté a connu plusieurs siècles de gloire. Ce n'est pas parce que nous connaissons le rejeton débile laïcisé et soumis de cette religion qu'il faut tout rejeter en bloc. Les foules ont besoin de grand-messes et de mystère, et les anciens dieux sont morts pour toujours.

Écrit par : Pharamond | 23/02/2020

@Pharamond : Dans le domaine de la théologie fantastique, je ne tiens pas le christianisme pour très intéressant ; ce qui ne m'empêche pas d'apprécier nombre des talentueux esprits l'ayant défendu et illustré -- je me dis qu'inspirés par Rome, ils auraient été encore meilleurs. ;-)

Revenons aux lectures, puisque les Kameraden et camarades ne se bousculent pas pour nous informer des leurs.
Je viens de relire quelques pages de L'*Anthologie de la poésie grecque* fort bien composée par le beau-frère de Bardèche. De Cratès de Thèbes, philosophe cynique, cet aimable et bref "Livre de compte" :

"Donne vingt sous au médecin,
Un billet à ton cuisinier,
A qui te flatte bien vingt-cinq.
Aux conseillers, de la fumée.
Cinq billets pour les jolies filles,
Dix sous pour la philosophie."

Surprenante hiérarchie, encore que compréhensible. ;-) Un moderne y ajouterait le forgeron de belles armes, et l'auteur de bons livres ; il supprimerait les flatteurs et les conseillers. Traducteur, j'aurais choisi de donner les sommes en pièces de cuivre, d'argent et d'or.

Écrit par : Blumroch | 24/02/2020

De mon côté je viens de finir "Gestapo - Justice pour une police calomniée" de Vincent Reynouart dont je ne peux rien dire sous peine d'être pénalement punissable et je vais entamer "Chers Djihadistes" de Philippe Muray.

La hiérarchie de Cratère est plutôt logique pour un cynique de l'époque. Je crois que les conseillers et les flatteurs, qu'il n'est pas toujours facile de démêler, existent encore.
La traduction y aurait gagné en ne mettant pas de billets anachroniques.

Écrit par : Pharamond | 24/02/2020

@Pharamond : J'ose estimer que certains choix de traduction ne sont pas toujours judicieux, chez le beau-frère de Bardèche. D'ailleurs, il n'aime pas l'adaptation de Leconte de Lisle. ;-)

Ah, ce "Chers djihadistes, nous triompherons de vous. Nous vaincrons parce que nous sommes les plus morts.", jolie formule mais terriblement fausse. Muray aura été, ici, aussi mauvais prophète que Gripari qui croyait que le mahométanisme allait disparaître.

Écrit par : Blumroch | 24/02/2020

Je crains que Muray le nostalgique du monde d'avant et Gripari l'athée ne soient aveuglés par leur "sensibilité" qui altère leur analyse.

Écrit par : Pharamond | 24/02/2020

@Pharamond : Gripari ne comprend pas l'esprit religieux (moi non plus, mais je n'en sous-estime pas la force) ; Muray croit que le festivisme l'emporte sur le simplisme, négligeant ce point : face au vide, n'importe quoi (surtout animé par la haine, l'envie et le complexe d'infériorité) sera vainqueur.

Écrit par : Blumroch | 24/02/2020

Peut-être aussi s'aveuglent-ils volontairement pour renforcer leurs démonstrations. Gripari ancien communiste et "sympathisant" fasciste sur le tard ne peut pas être insensible à la chose religieuse. Muray n'a peut-être pas tord dans le sens où ce qui naîtra de la gestation monstrueuse actuelle ne sera ni l'islam triomphant ni la légèreté prônée par les bobos. Un mélange des deux avec quelques apports insanes en plus. Nous verrons bien ce que le ventre fécond de la bête immonde nous pondra. Brecht avait raison, il s'est simplement trompé sur la nature de la bête.

Écrit par : Pharamond | 24/02/2020

@Pharamond : Serait temps que je le précise : le mot "mahométanisme" est une forgerie empruntée à l'aimable Musset dans *Namouna*, poème que j'avais découvert pour une dissert' en hypokhâgne. A dessein, je n'emploie jamais le mot correct, estimant logique et normal qu'un barbarisme désigne une barbarie :
//
C’est le point capital du mahométanisme
De mettre le bonheur dans la stupidité.
Que n’en est-il ainsi dans le christianisme !
J’en citerais plus d’un qui l’aurait mérité,
Et qui mourrait heureux sans s’en être douté !
Diable ! j’ai du malheur, — encore un barbarisme.
On dit mahométisme, et j’en suis bien fâché.
Il fallait me lever pour prendre un dictionnaire,
Et j’avais fait mon vers avant d’avoir cherché.
//
https://fr.wikisource.org/wiki/Namouna

Écrit par : Blumroch | 24/02/2020

Je pensais que c'était de toi. C'est bien trouvé.

Écrit par : Pharamond | 24/02/2020

@Pharamond : Aurais-je inventé un mot que j'aurais évidemment trouvé la forme correcte, savoir "mahométisme" (ou "mohamedisme", voire "mahémonomadisme"). Musset m'avait fourni un mot plus amusant d'être à la fois une allusion culturelle ignorée et une formation hostile au génie du français, comme l'est le mahométanisme, justement. ;-)

Écrit par : Blumroch | 24/02/2020

Pourtant :
https://www.cnrtl.fr/definition/mahom%C3%A9tanisme

Écrit par : Pharamond | 24/02/2020

@Pharamond : J'avions oublié Voltaire. J'ignorais son emploi par Maurois, n'ayant pas lu son *Disraëli*.
Ce qui importe, c'est ceci :
"C’est le point capital du mahométanisme
(Plus fort encore que le maudit communisme)
De mettre le bonheur dans la stupidité."
Le vers intercalé correspond à l'avis de Gaxotte et de Monnerot. ;-)

Écrit par : Blumroch | 24/02/2020

A-t-on la religion (ou son ersatz) que l'on mérite ?

Écrit par : Pharamond | 24/02/2020

@ Blumroch

Pas sûr que l'islamisme triomphe, plutôt l'islam de marché, tout à fait comparable aux puritanismes yankees et, de ce fait, parfaitement compatible avec la mondialisation:
http://www.seuil.com/ouvrage/l-islam-de-marche-patrick-haenni/9782020829311
L'occidentalisation est un profond dissolvant.
Ca ne change rien à notre problème: la submersion et non la religion qui n'en est qu'un aspect.

Écrit par : Sven | 25/02/2020

@Sven : Mahométanisme fourbe et protestantisme candide sont parfaitement compatibles, et ces deux nuisances peuvent conclure une alliance marchande contre nous. La victoire appartiendra sans doute aux plus primaires, lesquels ne pratiquent guère le compromis -- d'ailleurs peu mis en avant dans leur bible. C'est comme aux élections : à parier sur le plus sot et le plus néfaste, on ne se trompera *presque* jamais.
Au reste, l'important serait d'échapper à cette tenaille dont la forme et les manifestations sont sans grand intérêt, qui ne changent rien au combat à mener contre ces deux ennemis incapables de nous laisser en paix.

Écrit par : Blumroch | 25/02/2020

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