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21/10/2009

Mécréant

Je n’ai pas la foi. Il arrive pourtant que quelque chose se passe en moi, une sensation qui n'a rien à voir avec une interrogation rationnelle, plutôt une sorte d'émotion viscérale, de chaleur interne, mais l’impression est trop fugitive pour changer quoi que ce soit.

Alors parfois je cherche Sa présence dans les ors des cathédrale, le dépouillement d'une chapelle perdue ou les ruines d'une abbaye, Son humble présence dans le regard d'un enfant, un vol d’oiseaux, le pré qui ondule sous la brise ou l’arbre qui se penche dans la tourmente...

J’en arriverais à envier ceux qui croient sans se poser de question. Mais non, je me mens, cette foi n’est pas pour moi.

Alors à défaut de savoir, au moins sentir intimement, et une fois, rien qu’une fois, me perdre dans la splendeur de Dieu.

Commentaires

"Alors à défaut de savoir, au moins sentir intimement, et une fois, rien qu’une fois, me perdre dans la splendeur de Dieu"

En même temps, ce que tu vises s'appelle le bonheur et relève de la pure perception physique, et on y arrive assez facilement, à condition de ne pas le demander; là est toute la difficulté pour les néophytes.

Écrit par : Un Fan | 22/10/2009

Tu y arrives toi ?

Écrit par : Pharamond | 22/10/2009

"A 18 ans, Dieu lui avait fait une grâce singulière. Un jour d’hiver, voyant un arbre dépouillé de ses feuilles et songeant que celles-ci allaient réapparaître, ainsi que des fleurs et des fruits, il comprit que ce n’était pas le fait de l’arbre seul ; la création lui révélait le Créateur et à partir de ce jour, Dieu fut pour lui une Réalité vivante."

http://www.carmel.asso.fr/Sa-Vie,219.html

Tout est dans le regard que nous portons sur ce qui nous entoure. Dieu se révèle fugitivement. Et généralement, c'est après coup que nous nous en apercevons.

Sur le doute, rien de plus normal. Une foi qui ne doute pas est une foi morte.

Écrit par : Sébastien | 23/10/2009

Sébastien => Merci pour votre commentaire.

Écrit par : Pharamond | 23/10/2009

Oui , j'y arrive, mais Dieu a-t-il quelque chose à voir là-dedans? Je t'avoue que cette question me semble secondaire; quand ces expériences surviennent, j'ai surtout envie de remercier la très très très (très) longue liste des heureux hasards macro et microcosmiques qui m'ont permis d'exister et de vivre ces instants (hasards qui en leur temps ont fort bien pu être catastrophiques).

Sébastien dit -et il a raison- que tout est dans le regard/la perception, et il ajoute fort justement que la révélation est très discrète. La perception peut d'ailleurs être étendue jusqu'au souvenir, ou à la façon de se souvenir... Je t'avoue être heureux quand je reconstitue mentalement le sourire et le visage (le reste je m'en fous) d'une femme que j'aime ou ai aimée, quand je me remémore les paroles de mon grand-père, quand je vois un sourire authentique en public (c'est tellement rare), quand j'admire un paysage mouvant dans son ensemble tout en essayant de deviner ses moindres détails, quand un animal -femme inclue- me fait comprendre qu'il m'aime bien et ronronne sous mes câlins, quand je sens la chaleur -réelle ou suggérée- diffuser à l'ensemble de ma peau, quand je parviens à "faire le vide" confortablement assis dans le noir (...) Et ces instants surviennent quelque soit l'humeur du moment et le cours des évènements.
Du reste, le bonheur "durable" me semble n'être rien d'autre que le souvenir de ces instants accumulés. Le reste est un truc pour gogos.

Écrit par : Un Fan | 24/10/2009

Je suis tout à fait d'accord avec toi (souviens-toi de ma note sur la sieste sous l'arbre) tu as très bien décrit ces moments de vrai bonheur. Ce n'est pas mathématique, il m'ai arrivé de m'ennuyer en soirée avec des gens sympas que j'aimais bien et me sentir heureux en marchant sous la pluis après mettre fait surprendre par une averse. Le reste n'est pas la recherche du bonheur mais la tentative d'évitement de l'ennui et du malheur... par divers moyens plus ou moins heureux. reste la question divine, j'imagine que c'est très personnelle, et peut-être secondaire comme tu le dis, mais étant agnostique je ne m'interroge pas volontairement, pourtant quand ces instants de bonheur fugitif arrivent, l'interrogation s'impose à moi sans que je n'y puisse grand chose. Mais peut-être n'est-ce qu'une forme de sensibilté particulière.

Écrit par : Pharamond | 24/10/2009

Agnostique, mais tu veux te "perdre dans la splendeur de Dieu".
Il paraît -y en a qui disent- que pour cela rien ne vaut l'expérience de mort imminente ou les hallucinogènes. Je t'avoue que je n'ai pas trop envie d'essayer^^

Quant à l'interrogation, rien de plus stimulant pour l'esprit, que tu sois croyant ou athée.

Écrit par : Un Fan | 24/10/2009

" me perdre dans la splendeur de Dieu", si Dieu existe et s'il veut de moi.

Quant aux paradis artificiels, je n'ai jamais essayé et je m'y refuse ne serait-ce qu'une bouffée d'un inofensif pétard.

...ou agnostique ;-)

Écrit par : Pharamond | 25/10/2009

Les commentaires sont fermés.