Les avortons d'Hitler

Les mêmes bonnes âmes horrifiés à l'idée de dénoncer un délinquant voire un criminel pour ne entacher leur conscience évidemment immaculée s'empresseront de signaler le cas de discrimination qu'ils pensent avoir constaté ; ils en tireront même une fierté certaine.

Pourquoi donc ? Eh bien parce que dans la discrimination on trouve l'empreinte du Diable. Qui dit discrimination dit racisme, donc croyance dans l'existence des races, dans leur différenciation, la supériorité de certaines sur d'autres, la volonté de certaines d'avoir la primauté, l'exclusion des autres et donc, très logiquement, cela nous mène sur la rampe glissante de Birkenau dans la nuit et le brouillard. Si le délinquant est avant tout une victime de notre société, le raciste supposé est un nazi potentiel.

Pourtant ce passage obligé à travers le crible élaboré à partir des conséquences de la Seconde guerre fait que les thuriféraires de la Mémoire comme Alpha et Oméga de toute pensée sont paradoxalement les produits du régime nazi, incapables de s'en défaire, obsédés par sa présence de nos jours, schizophrènes qui hallucinent des abominations là où il n'y en pas, paranoïaques qui décèlent sa présence derrière chacun de nous, impuissants à grandir c'est-à-dire se souvenir mais passer tout de même à autre chose. Les avortons d'Hitler ne sont pas forcément ceux que l'on croit.