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19/07/2018

Défilé

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Je ne sais plus qui a dit récemment, je cite de mémoire, que "la seule capacité de projection de l'armée française est le défilé du 14 juillet". Il semblerait que cela ne soit même plus le cas.

 

Peut-on mieux le dire ? (12)

L'après-football...

 

Qu’un peuple ait besoin d’exutoires, c’est dans sa nature, de tous temps. C’est quand il n’a plus que ça pour se sentir peuple que les choses deviennent inquiétantes, voire tragiques.

Tout, ou presque, a été dit sur cette Coupe du Monde qui a occupé monopolistiquement l’espace médiatique (c’est-à-dire la néo-réalité de la majeure partie de nos concitoyens) ces deux derniers mois. Entre les ronchons snobinards anti-foot, les démagos populistes pro-ballon rond, les sociologues des foules, les éternels épigones de Muray et leur inusable critique du « festivisme », les philosophes centristes adeptes du « ni oui ni non », les politiques opportunistes et manipulateurs, les experts en comptage racial, les accablés, les enthousiastes et les rigolards (plus rares en ces temps de sérieux compassé), toutes les analyses ont été faites, plus ou moins pertinentes, plus ou moins intéressantes, contenant chacune une petite parcelle de vérité.

Le temps d’une compétition internationale, nous sommes tous devenus des commentateurs sportifs. Avec divers degrés d’aisance, de brio, mais en étant toujours très « concernés ». Il est vrai que le commentaire, de Facebook à la machine à café, est devenu notre activité principale, pour ne pas dire unique, nous qui sommes de moins en moins acteurs de nos existences individuelles et collectives. Calés derrière nos écrans, nous palabrons autour du temps qui passe. Et, à l’occasion, nous nous entretuons même, lorsque notre logorrhée contemplative se heurte à celle d’un autre, toute aussi passive mais éclairée différemment.

Pendant ce temps, les issues s’éloignent et les alternatives restent virtuelles.

Notre dissidence, pour détourner le titre d’un Audiard assez moyen, «elle boit, elle fume, elle drague, et elle cause. »

Malgré la sincérité de nos espoirs, de nos appétences, nous ne parvenons pas à nous extraire de l’immédiateté, de l’agenda événementiel et émotionnel qui nous est imposé par l’adversaire. Notre rupture intellectuelle avec l’époque ne se prolonge toujours pas par une rupture concrète, physique, existentielle avec celle-ci. Nous sommes rongés par des outils et instruments que nous avons eu la prétention de croire pouvoir maîtriser mais dont nous sommes devenus les esclaves empressés, toxicomanes accrocs au numérique. Peu à peu, nous finissons par ressembler  à des ersatz low-cost de Lorenzaccio, incapables de percevoir que nous nous confondons déjà avec les masques que nous pensons porter par habileté et stratégie quand il ne s’agit que d’intérêt et de facilité.

Nous avons plus que jamais besoin de terre, de pierres, de papier, d’encre, de grand air, de travail, de chants et de poésie mêlée d’intemporalité et de transcendance.

Plus d’entrisme ni de gramscisme (concepts épuisés aux résultats toujours reportés…), le communautarisme sécessionniste.

Source : A moy que chault!