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23/08/2017

Saleté

L’Afrique et la saleté, une histoire d’amour ?

 

C’est terrible et choquant à le dire, l’Afrique noire est sale ! De nombreuses capitales africaines se sont érigées en chantre de l’ordure en putréfaction et des odeurs pestilentielles, témoins d’une insalubrité quasi-culturelle. Et la saleté s’épanouit allégrement partout : au cœur des ménages, dans les restaurants, le long des rues, aux abords des lieux de culte, etc. Il est hallucinant de voir comment les Africains vaquent avec insouciance à leurs occupations autour d’une flaque d’eau nauséabonde ou d’un tas de détritus. Certes, on retrouve des localités où les populations, avec ou sans l’État, tentent d’assainir le cadre de vie, mais, fondamentalement, l’insalubrité prédomine.

Il est impossible de mettre de la propreté la où les hommes ne sont pas organisés et disciplinés. Dans des villes comme Conakry, Freetown, Khartoum, Kinshasa, Monrovia,…des habitations spontanées défient les normes les plus élémentaires de salubrité et de sécurité, sous le regard nonchalant des autorités. Dans d’autres comme Abuja, Cotonou, Ouagadougou,…les restaurants spontanés sur la voie publique et la floraison des vélos-taxis vrombissants et polluants entretiennent une pagaille devenue routinière. Dans certains pays, les autorités sont occupées à ériger des monuments pour épater les électeurs plutôt qu’à rétablir l’ordre public dont la salubrité publique est une composante essentielle. C’est ainsi qu’à Dakar, on s’emploie à construire une des plus belles corniches du continent, alors qu’à quelques mètres de là gisent des quartiers comme la Médina, temple des odeurs incommodantes où des eaux insalubres stagnent même en saison sèche, mais aussi Reubeuss, siège d’un chaos souverain.

La malpropreté du cadre de vie est un signal de la conduite des hommes qui y vivent. Au-delà de la défaillance des services de ramassage des ordures, elle est révélatrice de l’indiscipline, de l’incivisme et de la désinvolture des populations. Les gouvernants des pays sales n’ont pas assez de temps pour relever le défi, car eux aussi se sont volontairement embourbés dans une insalubrité politique caractérisée par la rapacité financière, la décapitation des opposants, les tueries puériles pour un morceau de pouvoir, la gestion familiale du pouvoir de l’État.

Cette saleté s’exporte allégrement hors des frontières de l’Afrique. En France par exemple, les Africains ont transformé Barbès et Château Rouge en une pétaudière où la cacophonie et la confusion se prélassent le long des rues commerçantes. En banlieue parisienne, des immeubles horriblement délabrés sont pris d’assaut par des Africains qui dorment comme des sardines dans des pièces exiguës. La pauvreté est assurément un facteur explicatif, mais elle reste irrecevable comme fait justificatif. Si le tapage et la pestilence persistent dans les milieux africains, c’est moins en raison de la pauvreté que du refus de l’ordre. Il est parfaitement possible d’être pauvre et de rester propre et digne.

Si on veut contribuer, sincèrement, au développement de l’Afrique, ce sont ces vérités qu’il faut oser soulever. Il n’y a aucune honte à reconnaître ses tares lorsqu’on se propose de les combattre. La critique est sublime lorsqu’elle est constructive.

Rosnert Ludovic ALISSOUTIN

Consultant international

29 août 2010 mise à jour 27 avril 2016

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Source : Dakar-Info.com