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01/10/2015

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Lundi 22 juillet 2002

8me étape – De Dax à Sorde-l'Abbaye – Environ 25 km

Le ciel couvert le matin se dégage en gardant quelques nuages en début d'après-midi avec l'arrivée de la chaleur puis se recouvre dans la soirée avec quelques gouttes.

J'ai merveilleusement bien dormi, sans me réveiller une seule fois.

Lever à 5h30 en pleine forme. Petit-déjeuner puis M. D*** m'amène en voiture à l'endroit jusqu'où nous sommes aller à pied en nous baladant, hier. La continuité du pèlerinage est ainsi respectée et je gagne un peu de temps. Je me perds quelques kilomètres plus loin en manquant une signalisation du Chemin mais je retrouve assez vite la bonne route en interrogeant une cycliste qui s’avère être une Britannique venue vivre ici. Chemin faisant je vois les portes arrières d'une fourgonnette s'ouvrir alors qu'elle est en train de rouler. Elle s'arrête, une jeune femme en sort et essaie de les refermer visiblement en vain. J'arrive à sa hauteur et traverse la route pour voir ce qu'il en est. La serrure ne fonctionne plus. Je sors un bout de cordelette de mon sac, en coupe un morceau et attache les poignées entre elles. C'est du bricolage mais ça tiendra jusqu'à chez elle. À l'arrière il y a un siège avec un petit enfant. La conductrice me remercie et repart. Je me sens chevaleresque.

À Cagnotte, je déjeune sur une aire de pique-nique des sandwiches et des œufs durs que Mme D*** m'a préparés. Discussion avec un couple de Néerlandais et leurs deux enfants. Ils vont jusqu'à Sorde depuis les Pays-Bas à vélo. Une partie de l'étape se fait dans les bois par un petit sentier. Ça monte et ça descend mais je préfère ça aux pins qui n'en finissaient plus.

En arrivant à Sorde-l'Abbaye un homme m'apostrophe, c'est Michel Benquet, il s'occupe du gîte et a reconnu en moi un pèlerin. C'est un passionné d'une gentillesse touchante. Retraité bénévole, il a participé à la réfection du local et s'occupe de l’accueil. Et oui, ça existe encore en 2002 ! Le local qui appartient à la paroisse est superbe, 6 lits, des sanitaires, une cuisine, et même une petite pharmacie à disposition. C'est grand et propre, ça me change de Taller.

Je recroise mes Néerlandais. L'abbaye est fermée aujourd'hui mais une expo sur Saint-Jacques en propose une superbe maquette. Je vais voir l'ancien hôpital à l'écart de la ville. Même remanié il est émouvant avec le Chemin qui le traverse de part en part. Sous le porche, la roche qui dépassent du sol a dû connaître les fesses des pèlerins du Moyen-âge. Malgré mes recherches je ne trouve pas la "thoumbe", l'endroit d'où les pèlerins s'embarquaient autrefois pour traverser le gave d'Oloron et étaient parfois victimes de passeurs malhonnêtes.

Je téléphone à Jo et Pascal. Je dois rappeler ce dernier demain soir. Je mange au restaurant afin de conserver mes provisions.

Ici, je prends vraiment conscience de fouler le chemin des pèlerins pour la deuxième fois depuis Gradignan. Les traces sont bien visibles, étonnamment présentes. Et comme à Gradignan le local est magnifique. Seule ombre au tableau, la paroisse va peut-être le vendre. Ce serait une perte énorme pour le Chemin. Livre d'or émouvant. Un homme de 75 ans avoue sa vanité après avoir abandonné après seulement une étape. Un autre écrit : « 39 étape, 1 000 km, jusqu'ici ça va. » Un autre encore qu'il a vraiment rencontrer le chemin ici, qu'il n'était enfin plus seulement des points sur une carte mais quelque chose de vivant grâce à M. Benquet. Et tant d'autres messages simples ou écrits avec style mais toujours beaux et pleins de reconnaissance pour notre hôte.

À 20h tout est fermé à Sorde, tant pis pour les provisions. Au gîte, je suis tout seul.

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Le porche de l'hôpital